Amoureuse mais rêveuse

Premier baiser raté

La journée du lendemain est aussi horrible que les journées précédentes. L'ambiance ne s'est toujours pas améliorée à la maison et en plus je m'ennuie.
Je ne sais pas trop quoi penser du rendez-vous prévu avec Taylor mais j'évite d'y penser.
Au lieu de ne faire que regarder des séries je mets à lire et heureusement pour moi le temps passe plus vite.
A 16h45 je prend mon vélo et file à notre lieu de rendez-vous. J'arrive à l'heure et il n'est pas encore là. Je suppose qu'il ne doit pas connaître, je le vois mal venir régulièrement en pleine campagne. En l'attendant je profite de la vue. Aujourd'hui il fait super beau et j'arrive à voir la tour Bretagne.
Je ne sais pas pourquoi Taylor a tenu à me revoir. En tous les cas ça me fait plaisir.
Il finit par arriver à pied car les véhicules ne sont pas autorisés. Il sourit en me voyant et je lui rend son sourire. Il me dit bonjour naturellement et nous engageons la conversation.

Taylor : Alors comment ça va ? Tu n'as pas trop mal à la tête ?

Moi : Ouais ça va à part que je suis un peu déprimée ...
Les infirmières passent tous les jours à domicile pour tout vérifier et me donner mes médicaments donc je n'ai pas mal.

Taylor : Pourquoi tu déprimes ? 

Moi : Mes proches sont inquiets pour moi. Et moi je suis là paumée. J'admire ta joie de vivre dans des moments comme ça.

Taylor : Tu sais je montre mon "bon côté" avec toi, je suis pas toujours comme ça. Mais j'ai l'impression que c'est pas tout, je me trompe ?

Je ne réponds pas car il a raison.
Comment il fait pour me connaître sans me connaître ?

Taylor : A l'hôpital tout le monde était mal aussi. Mais TU n'étais pas aussi mal.

Moi : J'ai été voir des amies d'enfance hier. Deux d'entre eux se sont mis à fumer. Tu peux très bien me dire que c'est leur problème et c'est le cas. Mais j'ai perdue quelqu'un qui fumait beaucoup de trop et ces personnes ne se rendent pas compte qu'en se tuant elles tuent les autres en même temps. Les proches n'ont pas demandé à perdre quelqu'un de leur famille.

Taylor : Je fumais avant.

Je me disais aussi ...

Taylor : Tu sais je suis d'accord avec toi. Mais j'aurais jamais dit ça à l'époque où je fumais. Ça te rend égoïste la cigarette. Parce que ça te fait du bien, ça te libère. Et quand quelque chose te fait du bien tu n'as pas envie de l'arrêter. Alors tu penses pas aux autres et tu te concentres sur ton bien être en fumant.

J'aime bien sa manière de voir les choses. C'est la première personne avec qui j'arrive à parler de cigarette sans crier.

Moi : Pourquoi tu avais besoin de te libérer ?

Taylor : J'ai une vie très aisée. Ma famille à beaucoup d'argent. Mais cet argent il faut le gagner.
Mon père a une grosse entreprise mais il ne fait rien. Il embauche les autres pour travailler à sa place. Je travaille dans son entreprise et j'ai de grosses responsabilités sur les épaules. C'est le seul moyen que j'avais trouver pour me détendre.

Moi : Et ta copine ?

Je ne suis pas gênée de ma question. Il fallait que ça sorte de toute façon. Je pouvais pas garder pour moi que j'étais au courant et je voulais comprendre.
C'est vrai que je suis en train de tomber amoureuse de Taylor mais sa vie ressemble beaucoup à ce que j'imagine. Au collège et au lycée il faisait sûrement partie des populaires et sortait avec un maximum de fille. Apparemment ça ne s'est pas arrangé avec l'âge. Mais malgré ça putain je peux vous dire que c'est un mec bien.

Il n'a pas l'air étonné, on dirait même qu'il s'y attendait.

Taylor : Tu sais Émilie tu as raison pour mes yeux.

Je m'attendais à toutes sorte de réponses mais pas à celle-ci.
Je le regarde.
J'ai envie de l'embrasser mais je me retiens. J'ai besoin d'explications.
Il s'approche de moi et me regarde droit dans les yeux. Sans rien dire il enlève ses deux lentilles.
Ces yeux ne sont plus marrons mais bleus. Un bleu magnifique. Plus foncé à l'extérieur et plus clair vers l'intérieur. Je ne peux pas détacher mon regard du sien. Je n'ai jamais vue des yeux aussi beau que ceux là. Ça ne devrait pas exister des yeux aussi beaux !

Moi : Pourquoi tu caches tes yeux ?

Je continue d'examiner ces yeux en attendant sa réponse.

Taylor : Je me suis fait opérer des yeux à l'âge de 15 ans je crois. Rien de grave mais depuis j'ai besoin de lentilles comme une sorte de bouclier pour protéger mes yeux. 

Moi : Mais pourquoi tu n'as pas pris des lentilles transparentes ?

Taylor : Sans vouloir être prétentieux, toutes les filles voulaient sortir avec moi pour mon physique et mes yeux n'arrangeaient rien ...  Et puis les yeux marrons me donnent un petit côté mystérieux.

Il me dit ça avec un sourire d'ange et je ne peux pas résister, je reste bloqué sur sa bouche. Je ne vais jamais réussir à à me concentrer avec lui. Sa bouche est aussi attirante que ces yeux. Elle a l'air pulpeuse et douce. J'aimerai beaucoup la goûtée.

Moi : Tu n'as pas besoin de tes yeux Taylor. Tu as déjà tout pour toi.

Je ne sais pas si c'est une bonne idee d'avoir dit ça mais c'est trop tard.
Il se rapproche me plaque contre un arbre et pose son front contre le mien.

Taylor : Je ne t'ai jamais menti sur le fait que je suis bien avec toi. J'arrive à être moi même. Je n'ai jamais montrer mes yeux à quelqu'un depuis mes 11 ans.

Mon Dieu il est tellement beau. En plus ces mots me touchent.
J'ai besoin de l'embrasser. Il me fait de l'effet je ne peux pas le cacher.

Pour une fois mon voeu est exaucée et il pose délicatement ses lèvres contre les miennes. Ce moment est parfait. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Et je repense directement à sa copine. Nan Nan Nan !!!

Moi : Taylor arrête.

J'arrive à le faire arrêter mais je suis coincée entre son corps et l'arbre.

Il me caresse la joue et reste parfaitement calme.

Taylor : Tu viens de me dire que je te plaisais.

Moi : Ta copine ...

Ma réponse le fait réagir directement et il se détache de moi et recule de quelque pas. Je me dégoûte moi même d'être aussi brutale. Je regrette de faire comme ça mais je ne suis m'as une tarée qui pique les copains des autres.
J'ai envie de pleurer d'avoir arrêter ce moment que je n'ai jamais vécu dans ma vie.

Il n'ose pas répondre et ça fait mal.
Alors en faite il me prenait pour une de ses conquêtes ou quoi ? 

Tout ce qui me vient à l'esprit sur le moment c'est de partir. Mon vélo est trop loin de moi alors je cours. Je cours encore et encore. Je ne cours pas vite mais tant pis je ne m'arrête pas.

Encore une fois je me suis fait avoir.