Debby
Ce système se nourrit de notre ignorance.
#BlackLivesMatter
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00h34 | House of Noah📍
Je pousse la porte de la cuisine et laisse passer les quelques personnes qui en sortent et y rentre avec Laurianne. Celle-ci se précipite sur le robinet et rempli son verre d'eau.
Elle me regarde, dépitée. Qu'est-ce qu'elle s'est dit avec Bilel ? Je regarde aux alentours à la recherche de sopalin. Une recherche vouée à l'échec.
Elle était anéantie, son mascara avait coulé.
Un assez long temps d'attente se filait. Cette situation était mi-gênante, mi-reposante. Je ne savais pas quoi dire ni que faire. Je ne suis pas du tout à l'aise dans les interactions humaines vous vous en souvenez ?
A part avec la mère de Noah, apparemment.
Ce silence n'a pas l'air de déranger Laurianne non plus. Elle avait, soit besoin d'un silence reposant après sa millième dispute avec Bilel ou soit, elle s'était habituée à mes silences et les appréciait avec moi.
En parlant d'interactions humaines, une fille rentre à son tour dans la cuisine.
?? - Vous savez où se trouve le sopalin s'il vous plait ?
- Désolé y en a pas ici
Elle nous a parlé avec une toute petite voix, et la tête baissée, de manière à ce qu'on ne puisse pas voir son visage. Ses cheveux tombent devant celui-ci, ce qui n'a pas l'air de la déranger.
Le fait qu'elle ramène à chaque seconde ses mains fines à son visage invisible et ses reniflements plutôt silencieux qu'elle s'abstenait peut-être à faire entendre, me fait comprendre qu'elle pleurait.
Dans une situation, j'aurai pu la laisser s'en aller sans me soucier du problème qui l'a mise dans cet état, mais le chrono avait déjà été lancé et je ne pouvais que me soucier d'elle à cet instant précis.
Mon côté «peut-être qu'elle a besoin d'une personne pour parler» «serviable» «gentille» «psychologue», appelez ce côté de moi comme vous le voulez fait son apparition dans mon cerveau.
Souvenez-vous seulement qu'il est beaucoup trop gentil et que j'essaye de le refouler au maximum pour éviter d'être déçu par la suite.
- Ça va ?
?? - Oui oui
Bon, j'ai essayé, même si ça me peine pour elle. Elle ne voulait pas ou n'était simplement pas prête à en parler et je respecte totalement son choix. A quoi bon de forcer quelqu'un à faire ou à dire quelque chose ?