Rancune - Giroud x Lloris

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Hugo Lloris.


               De tout le trajet, personne n'a parlé. Une fois à l'hôtel, chacun a rejoint la chambre qu'il partage avec un coéquipier. Pour ma part, c'est Olivier, comme à chaque fois. Il retire ses chaussures et son jean, ne m'adressant pas la parole.

"Oli ?

-Quoi ?

-Pourquoi tu fais la gueule ?

-Je fais pas la gueule.

-Je te connais, bébé.

-Mal, visiblement. Sinon tu saurais d'où vient le problème.

-Parles moi clairement. Je vois bien que tu veux me faire passer un message alors fait le mais fais-le clairement, bordel !

-On a perdu. A cause de toi.

-J'avoue que j'ai commis une erreur.

-C'est pas la première fois."

               Je relève la tête vers lui alors que je viens de poser mon jean, plié, dans un coin. De quoi parle-t-il au juste ? Avec lui, on ne peut jamais vraiment savoir. Et ça m'énerve, par moment.

"Qu'est-ce que tu entends par là ?

-Finale de l'euro.

-C'était différent ! Je sais que ce que j'ai fait ce soir, c'était une grosse erreur. La finale de l'euro, tu n'as pas le droit de me la reprocher !

-Pourquoi pas ! Si t'avais été meilleur, tu l'aurais arrêté ce putain de but !

-Tu sais quoi ? Vas te faire foutre !"

               Je récupère un short que j'enfile avant de prendre mon téléphone et le pass.

"Tu fais quoi ?

-Le gardien de merde va dormir avec Antoine puisqu'il est seul dans sa chambre.

-J'ai pas dit que tu étais un gardien de merde.

-Tu l'as insinué."

               J'ouvre la porte et la claque derrière moi. L'euro, c'était pas de ma faute et il le sait. Je toque à la porte d'en face. Antoine ouvre et me laisse passer. Lui non plus, c'est pas la forme.

               On monte dans l'avion pour rentrer en France. Olivier s'assoit à côté de moi. Je soupire et retire un écouteur.

"Tu t'es bien éclaté avec Antoine ?

-Au moins, il ne m'a pas prit la tête avec une putain d'erreur. Je crois que j'ai compris que j'avais merdé, tu sais ? T'étais pas obligé de me le rappeler.

-Tu nous a fait perdre, Hugo.

-Comme à l'euro, tu veux dire ?

-Exactement."

               Je souffle et remet mes écouteurs. Ca ne sert à rien de discuter pour l'instant. Il va encore mettre du temps avant de comprendre que je n'ai rien à voir avec notre défaite à l'Euro. Quoique. Il a sans doute raison. Si j'avais su arrêter ce ballon, à la finale, on serait champion d'Europe. Je me mord la lèvre.

               La porte de ma chambre s'ouvre. Olivier.

"Qu'est-ce que tu veux ?

-Te parler.

-Pourquoi faire ? J'ai pas été foutu d'arrêter un but  à l'Euro, nous privant du titre, et j'ai fait une boulette vendredi. Tu te souviens. Y a un truc que t'as pas capté : à l'Euro, si t'avais été meilleur, t'aurait mis un putain de but pour nous éviter de perdre !

-Hugo, je ne suis pas venu pour me prendre la tête avec toi. Ton erreur, je l'ai en travers de la gorge mais comprend moi. J'avais réussi à marqué et on été à égalité. T'as tout fait foirer !

-Je crois que ça va, Oli. J'ai compris !

-Ce n'est pas parce que tu as fait une erreur que je ne t'aime plus, tu sais ? Et tu as raison pour l'euro. Tu n'es pas seul responsable."

               Je détourne le regard et il s'approche, mettant nos visages face à face et m'embrassant. Je passe mes bras autour de sa taille, incapable de lui en vouloir. Parce que je l'aime.

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