Maison 2

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Dory me fit signe de venir chez elle, mais je ne pouvais pas venir, Coton avait raison : rentrer à la maison serait plus sage, et puis, j'avais des devoirs à faire. Je lui répondis d'un non de la tête, et lui fit au revoir de la main. Je me sentis terriblement minable en voyant la déception dans son regard, mais si je n'étais pas à la maison au moment où Papa rentrerait, j'allais me faire sacrément gronder. J'espérais juste que Dory n'allait pas m'en vouloir : pour une fois que quelqu'un m'accordait de l'attention, je ne voulais pas la perdre.

Je franchis la porte de la maison.

Polochon se tenait droit au milieu de la pièce. Je fus soulagé de le voir à la maison ; il avait su retrouver son chemin. Je recollais les vases qu'il avait fait tombé ce matin et remis les tableaux à leur place initiale.

J'entendis le vrombissement de la voiture de mon père s'arrêter devant la maison. Il entra.

Il claqua la porte derrière lui, ce devait être une énième journée difficile pour lui. J'espérais toutefois m'en sortir indemne cette fois-ci. De toute façon, il n'avait aucune raison pour me gronder, j'avais tout rangé, la maison était impeccable. J'avais fait mes devoirs, en bref, j'étais irréprochable. Polochon s'approcha de lui pour lui réclamer à manger, je vis que la bête boitait de la patte-avant. Je regardai mon père, en priant qu'il n'ait rien vu. Mais il le remarqua. Il prit la bête dans ses bras et tout en auscultant sa patte, me demanda :

« Némo, ne me dis pas que tu l'as encore amené à l'école avec toi. »

Devant mon silence, il s'emporta :

« Je commence à en avoir ras-le-bol. Combien de fois je vais devoir te le répéter ? Tu ne dois pas prendre le chat avec toi à l'école ! Regarde ce que tu as fait, j'espère que tu es fier de toi. J'en ai ASSEZ de tes conneries, Némo. Tu l'as adopté sans me demander, tu m'as désobéit en l'amenant à l'école une deuxième fois, maintenant assume tes responsabilités ! Je ne m'occuperai pas de ton chat et de sa blessure, je te laisse te démerder. Mais sache que si tu le prends une troisième fois, je fou un de vous deux dehors. C'est clair ? »

Quand Papa eut finit de me faire sa leçon, je quittai le salon pour rejoindre ma chambre, en silence. Je me posais sur mon lit et regardait le bocal de Dory au travers de ma fenêtre. C'était amusant de regarder ses petites couettes passer et repasser. 

Je regrettais d'avoir suivi Coton : ç'aurait été tellement plus amusant de rester chez Dory... Une chose était sûre, j'allais revenir chez elle demain.

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Suite : 10 ans plus tard...

Bocal BancalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant