Changer d'air

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Je regardais Gary, toujours concentré dans sa réflexion. S'il mettait autant de temps à y réfléchir, c'était sûrement parce que ça ne le rassurait pas tellement de me suivre. Ca se comprenait.

« N'importe quoi ! En quoi est-ce que le protéger c'est l'emprisonner ? continua Coton.

- Tu l'empêches de vivre sa vie comme il le souhaite ! Laisse-le suivre ses envies, détends-toi un peu au lieu de toujours chercher le danger partout.

- Faire attention c'est bien meilleur que suivre ses pulsions, je fais attention à lui. Je ne suis pas là que pour m'amuser, je suis responsable, moi ! répliqua Coton.

- Non mais écoute toi, tu m'étonnes que Némo me choisisse presque à chaque fois ! se moqua Poison.

- Ca suffit ! m'agaçai-je. »

Gary releva la tête d'un coup, perdu. Il me lança un regard interrogatif et surpris. J'avais parlé un peu trop fort, visiblement. Après un léger silence embarrassant, je m'expliquai :

« Non, enfin, je-je... C'est que je m'impatiente là !

- T'es vraiment sûr que tu veux le faire ? me demanda-t-il, perplexe.

- Oui, enfin, je...

- Laisse tomber, ça doit être la fatigue...

- Non ! l'interrompais-je. Je suis pas fatigué, je-je vais parfaitement bien ! Je sais ce que je fais, fais-moi confiance. (Après un léger silence tandis qu'il réfléchissait, je repris) C'est pas comme si les cours te retenaient ici : tu t'intéresses à rien, tu subis tes journées ; alors pourquoi pas changer d'air un peu ? Ca te ferait autant de bien qu'à moi, je pense. »

Il se releva et déclara, soupirant : « D'accord... » Je sautai de joie. Les autres lycéens autour de nous nous regardaient d'un air étrange. Je finis par me calmer, il fallait que j'explique à Gary mon plan.

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A la fin des cours, Gary m'emmena chez lui. Il prit un scooter attaché dans son jardin et nous partîmes, les mains vides, mais le cœur plein d'adrénaline. J'ignorai qu'il savait conduire ce genre d'engin ! Mais sa conduite restait encore incertaine, virant un peu sur les côtés de temps à autres. Je ne m'inquiétai pas pour autant : la route était presque déserte, à part les petits vieux qui roulaient à deux à l'heure, personne ne partait pour Toulon en pleine période scolaire. Je ne me faisais pas tellement de soucis pour nous, contrairement à Coton. En réalité je ne pensais qu'à une chose : j'allais enfin revoir Dory.

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Suite : Sirènes

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