Bocal Bancal

Glace

Je ne voulais pas avoir d'ennuis. L'envie de me venger rageait en moi. Mais Coton avait raison. Si je ripostais, Bruce n'aurait été en rien effrayé de me frapper en retour. Et cette fois-ci, n'allait pas être une exception : j'allais en garder des séquelles. Même si fuir n'était pas un acte digne d'un héros, je savais que cette solution était la plus sage. Et surtout la plus sûre.

Mais si je ne me battais pas, qu'allais-je faire ? Devais-je rester immobile et tenter de me faire discret, comme j'en ai l'habitude, ou prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir le plus vite que je pouvais ? Me planquer était une solution plutôt simple et pas vraiment éprouvante comparée au second choix qui s'offrait à moi. Mais rester signifiait rester avec Bruce. Et je n'en avais aucune envie. Aucune. Plutôt mourir. D'ailleurs, si je restais roulé en boule ici, à trembler, comme un sans-abri mourant un soir d'hiver, j'allais peut-être même l'inciter à me donner un coup de plus. M'enfuir était donc parfait, bien que le risque de tomber durant ma fuite fût assez élevé, étant donné ma masse musculaire semblable à celle d'un poulet.

Je me relevais doucement, le plus silencieusement possible. Trop occupé à s'occuper des chaînes de son vélo, il ne me remarqua pas. Une fois sur mes pieds, je me redressais avec précaution. Je m'apprêtais à fuir lorsqu'il me dit en ricanant « Je t'entends, tu sais. ». Mon sang se glaça. Sans réfléchir, je m'enfuis comme je l'avais prévu. Et comme je l'avais prédit, je trébuchai dès mes premiers pas, mais reprit rapidement mon équilibre. Je ne sentais plus mes jambes, désormais, je courais du plus vite que je pouvais. Le rire glaçant de Bruce s'éloigna. J'avais laissé mon vélo avec ce monstre, mais ce n'était pas grave. J'étais sain et sauf. Même si mon œil me faisait terriblement mal. 

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Suite : Faible