L'enfance perdue

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Il n'y a pas d'enfance s'il n'y a pas de larmes
Jaques Brault
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Sora courait dans les ruelles sombres de la ville. Ces ruelles que les riches ne préfèrent pas voir, et où ce qu'ils appellent "la vermine" prolifère. La vermine, ce sont des gens comme Sora. Des gens pauvres, ou simplement pas assez riches. Le climat particulier de cocon qui entoure les gens ayant de l'argent est introuvable ici. Ici, c'est la jungle, la loi du plus fort. Quand on vit là, on ne fait plus attention aux cadavres qui peuplent les rues, on ne se demande plus de quelle façon ces pauvres gens sont morts. Entre les gangs qui peuplent ces endroits et les conditions de vie catastrophiques, on ne compte plus les cas de décès. Alors, quand on voit une main, un pied qui dépassent de gravats, on ferme les yeux et on avance, en priant pour ne pas finir pareil.
C'est ici le cas du jeune Sora, 10 ans. Il court pour sa vie. Ne vous en faites pas pour lui, c'est un garçon solide, réfléchi et, bien que squelettique, il demeure fort et agile(qualités indispensables ici-bas). L'enfant serra fort dans sa main une pomme rachitique. C'était l'objet de la course-poursuite en cours. Il l'avait chapardée à un membre d'un gang très connu dans la région, et très influant: "Les Bugs Tribers". Ne cherchez pas de signification, ces brutes sans cervelles l'ont choisi pour la sonorité.

Sora tourna au coin d'une ruelle, arrivant à une impasse. Attendez, une impasse? Non non non, impossible, il connaît le coin comme sa poche. En effet, le petit garçon grimpa sur ce qui avait du être une poubelle et, sautant le plus haut possible, se réceptionna en haut du mur à demi effondré qui lui bloquait la route. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Il n'avait pas peur non, il était habitué à voler et à se faire poursuivre. C'était un enfant très débrouillard et doué dans la fuite. Non, si son coeur battait tant que ça dans sa poitrine, c'est qu'il y avait un problème.
Ce passage est un de ses échapatoires favoris lors de ses fuites. Hors, il devait s'aider d'une poubelle pour monter, et sauter habituellement pour en descendre. Rien de bien compliqué. Le soucis ici, est que quelqu'un avait éparpillé du verre coupant partout à l'endroit où il pourrait se réceptionner. Il sentit une sueur froide glisser dans son dos. Oui, son instinct le lui disait clairement, ses poursuivants n'étaient pas loin. Tant pis, il devait sauter. Il récolterait de nombreuses coupures, mais il avait vu bien pire. Il se préparait à sauter quand une voix le fit sursauter et perdre l'équilibre.

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