Artifia

"Libre"

La première chose qui frappa Sora quand il se réveilla fut qu'il n'était pas attaché, et était couché dans un lit. Un lit de camp, certes, mais un lit. Une grande fenêtre miraculeusement intacte laissait filtrer un large rayon de soleil, illuminant la pièce et la poussière qui dansait dans l'air.

Il avait une impression bizarre, il peinait à reprendre ses esprits. Ses blessures au dos et à l'épaule lui semblaient d'une nature différente, plus serrée, il ne savait pas vraiment comment décrire cette étrange impression. Il tenta de regarder mais il n'y parvint pas et réussit tout juste à se relever de quelques centimètres avant qu'un vertige ne le ramène sur l'oreiller. Il n'était pas attaché mais ne pouvait pas bouger. Comme c'était énervant, de se sentir si impuissant. Peu à peu, au fur et à mesure que son esprit refaisait surface, ses souvenirs lui revinrent. L'enlèvement, Sara, le nouvel enlèvement, où des humains avaient tué l'étrange créature. Ce qui aurait pu être son ami. Il avait vaguement entendu parler, plus jeune, de sortes d'animaux qui servaient de compagnons à des personnes. Peut-être cette créature aurait-elle pu l'être ?

Un cliquetis de clé dans une serrure lui annonça la venue de quelqu'un. Il décida de ne pas se redresser, inutile de gaspiller des forces pour une possible fausse alerte. La porte en fer s'ouvrit sur un homme chauve, habillé simplement et avec un grand sourire sur les lèvres.

-Ah ! Tu es enfin réveillé !, dit-il

Il avait l'air sincèrement heureux de voir le petit garçon ainsi. Un étrange sentiment s'empara de Sora, mais il fut incapable de savoir ce qu'il ressentait. Il resta muet, le souvenir de son ami assassiné encore frais dans sa mémoire. Il avait besoin d'accuser quelqu'un, et cette personne était le coupable idéal. L'homme reprit, et Sora se garda bien de l'écouter, préférant le regarder plus en détail. Cet homme aurait dû lui inspirer une profonde haine: cheveux rasés comme ceux des soldats de la Ville, il était responsable de la mort de son ami et de son kidnapping. Pourtant, une sorte d'aura l'empêchait de réellement le haïr. Raison de plus pour faire semblant. Un air buté s'afficha sur son visage alors qu'il se renfrognait. N'ayant absolument rien écouté aux paroles de l'homme, il ferma les yeux dans le silence qui venait de s'installer: l'étranger avait du se rendre compte que le petit garçon faisait tout sauf écouter.

Un silence plutôt lourd s'installa dans la pièce mais l'homme ne semblait pas en être affecté le moins du monde. Il reprit la parole quelques minutes plus tard, et Sora, malgré lui, l'écouta:

-Écoute, dit-il. Tout d'abord, sache que nous ne voulions pas tuer l'éléphant. C'est juste qu'il nous fallait à manger...

Bien que Sora ne sache pas ce qu'était un "élefent", il se contenta d'hocher la tête, se doutant que l'homme parlait de son ami.

-Ensuite, nous avons dû t'assomer car nous savions que tu étais en contact avec notre groupe ennemi. Je ne sais pas dans quel contexte tu les as rencontrés, mais tu semblais plutôt nouveau et perdu, alors on a fait avec. Normalement, ils enferment les gens en qui ils n'ont pas confiance, par exemple les nouveaux, et leur donnent des missions plutôt dangereuses. Si la personne réussit à gagner leur confiance, elle devient l'un d'eux. Sinon, elle meurt. Voilà pourquoi nous t'avons enlevé. Mais maintenant, tu es en sécurité, ils n'oseront jamais venir ici. Tu vas pouvoir enfin vivre tranquillement. Bien que je ne sache pas ton passé, nous avons tous un peu le même, alors ne t'en fais pas. Rien ne te force à nous le dire.

-Mais... Je ne peux pas vivre normalement ! Pas... Pas sans Sara...

-Sara?

-Oui, c'est.. Euh.. Ma sœur, elle est aussi retenue prisonnière, mais je ne l'ai pas vue là-bas... Vous pensez qu'elle pourrait être ici ? Blonde, cheveux longs, petite...

-Non, il n'y a pas de Sara ici... En revanche, quelqu'un correspond à ta description. Veux-tu me suivre pour aller voir ?

Il se leva immédiatement mais l'homme l'arrêta avec un geste presque paternel pour lui dire:"quel est ton nom ?"

-Je... Je m'appelle S... Simon.

Si cette petite fille était bien Sara, elle avait décidé de se cacher sous un autre nom. Il valait mieux être prudent.

-Bien, en route alors !

Les deux hommes sortirent de la pièce.

Je ne suis pas très satisfaite de ce chapitre, je ne sais pas trop, il n'y a pas trop d'action... Vous en pensez quoi ?
Est-ce que vous pensez que ces nouveaux personnages sont plus dignes de confiance ? Est ce qu'ils disent vrai ? Où est le mensonge et où est la vérité, ici ?