La fuite

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Les deux se plaquèrent au plafond du fourgon blindé par un pur réflexe de survie. A peine eurent-ils fait ça que des dizaines de balles les frôlèrent et se perdirent dans le plafond. Le véhicule continuait quant à lui sa route. Déjà, les armes se relevaient pour tirer. Cette fois, ils les auraient sans aucun doute, s'ils ne faisaient pas quelque chose. La mine contrariée de Sara ne montrait aucune peur, sinon un grand agacement que l'on déjoue ses plans. 

Sora, essayant de s'inspirer de son courage apparant, se glissa doucement vers le bout du fourgon. Une balle faillit le toucher à la tête; elle laissa sa trace sanglante sur la joue de l'aventurier. Ce dernier sortit son couteau de sa poche et, se concentrant, tira dans l'œil d'un des soldats qui couraient derrière le véhicule. Touché, coulé. Les jambes du soldat ne répondirent plus tant la douleur était forte, et il vit avec satisfaction la silhouette s'affaisser puis se faire piétiner par les autres sans la moindre hésitation.

Il n'y avait pas beaucoup d'endroits où il pouvait tirer, étant donné que les soldats portaient de lourdes combinaisons pare-balles. Il se retira vers le centre du haut du véhicule, le métal froid lui donnant des frissons. Il regarda Sara, qui semblait chercher quelque chose. Enfin, elle trouva et sortit d'une poche secrète une poignée de petites aiguilles.

Sora les connaissait, son père lui en avait parlé: c'était des armes de l'armée, qui pourraient endormir un éléphant sans problème. Alors qu'il allait poser une question, la tête de Sara lui rappela la situation et il se tut pour prendre les petites aiguilles, faisant attention à ne pas se piquer au passage. Ensuite, il retourna vers le bord mais, avant même qu''il ait le temps de s'approcher suffisamment, tous les soldats tirèrent et même s'il évita de justesse une balle qui aurait fait un joli trou dans sa tête, une de ses camarades l'atteint à l'épaule.

Il étouffa un cri et, prit d'une rage folle, sans nul doute causée par la mort de son père des mains de soldats comme eux, il se redressa bien grand tandis que les soldats rechargeaient leurs armes en vitesse et lança ses aiguilles. La colère, depuis toujours, aiguisait ses sens et ses capacités étaient multipliées par deux au moins. Il atteint trois soldats à une veine qu'il savait pouvant répandre le somnifère. Il en rata deux, un se prit l'aiguille dans l'arcade sourcilière, ce qui eut quand même de l'effet à la longue, et l'autre esquiva simplement. Il restait sept soldats debouts. Il ne doutait pas que des renforts arriveraient.

Il continua de viser et de tirer habilement, ayant remarqué que sa coéquipière avait disparu. il devait la couvrir, même s'il n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait. Sa colère était quelque peu retombée, et, bien que l'adrénaline coule encore dans ses veines, il commençait à avoir très mal à l'épaule. il sentait le sang couler le long de son bras, et plus il y pensait, plus il avait mal. Il endormit encore trois gardes avant que, soudain, le fourgon accélère brusquement, semant les soldas mais le faisant faire un vol plané. Il ratterit sur le dos, encore sur le toit du fourgon. Il glissait. Bientôt, son corps fut pendu derrière le fourgon, seulement tenu par son bras valide. Sora avait peur. On pouvait lui tirer dessus, il était une proie idéale désormais. Et il ne tiendrait pas longtemps du tout, avec un seul bras. 

Son salut, alias Sara, se présenta alors sous ses yeux. Elle approchait vivement, l'air inquiète. Il s'étonnait: elle n'avait plus besoin de lui, alors pourquoi s'inquiétait-elle pour lui? Elle lui tendit la main et allait attraper son poignet pour le tirer quand une immense douleur traversa Sora de part en part, lui faisant lâcher prise...

(L'image du début est tirée de l'animé "Noragami", un de mes animés préférés^^ )

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