Sortie

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Le soir venu, seul dans sa pseudo chambre, Sora observait ses bleus à la lueur de l'unique ampoule de la pièce. L'homme était très fort, il avait même réussi à ne pas frapper sur les blessures de Sora. Bien que quelques mouvements aient failli les rouvrir, elles étaient encore presque intactes. Le petit garçon n'était pas fort.
Habitué au combat de rue où seul la force semblait compter, il y allait comme une brute et perdait donc à chaque fois.

L'enfant laissa ses pensées dériver vers Sara, et il sentit son cœur se serrer. Voilà plusieurs jours, il ne savait plus exactement combien, qu'il ne l'avait pas vue. Sa mission, qui était censée donner la liberté à Sara, avait échoué. Il avait échoué, et il mourrait de peur d'imaginer sa coéquipière en subir les conséquences.
Alors qu'une traînée humide glissant silencieusement de sa joue à l'oreiller, il prit la décision de partir. Décision extrêmement coûteuse. Il sentait, au fond de lui, que cet endroit aurait pu être tout ce qu'il avait toujours voulu.
Mais sa décision était prise, et il ne pouvait pas revenir dessus. Il ne méritait pas le repos tant que Sara ne serait pas auprès de lui.

Sora ne prit pas la peine d'organiser sa fuite. Il avait enregistré du mieux qu'il pouvait le bâtiment, et même s'il savait pertinemment au fond de lui qu'il allait se perdre, il se persuada que la chance l'aiderait. Le petit garçon se leva d'un bond, mais grimaça au souvenir lançant de ses bleus et de ses blessures cousues. Précautionneusement, il se leva complètement du lit, ses pieds nus frissonnant contre le béton glacé et sans vie.

Il se dirigea vers la porte et réussit à l'ouvrir, sans surprise. Il n'était pas enfermé. Il se demanda un bref instant si on avait prévu sa fuite, mais ce ne fut rien de plus qu'une pensée au grès du vent, il se hâta donc dans le couloir.

Sora marchait depuis de longues minutes, peut-être plus, peut-être moins, il avait une fois de plus perdu la notion du temps. Ses pieds dénudés commençaient à devenir douloureux, de petits cailloux parsemant le sol de l'endroit. Un courant d'air passa à travers le tissu de son jean pour lui caresser les mollets. Frissonnant, Sora tourna doucement la tête et remarqua qu'un couloir partait de sa droite, la porte au fond de ce dernier étant partiellement ouverte. Guidé par son instinct, le petit homme se dirigea vers le battant et se glissa dans l'ouverture, un léger grincement accompagnant son passage.

Un brusque souffle de vent vint le cueillir et lui ébouriffa les cheveux, tandis que les pieds nus de l'enfant se mirent à courir d'eux-mêmes, vers la sortie de ce bâtiment et de ce qui aurait pu être comme une maison.

Voilà, petit chapitre qui j'espère vous aura plu, j'attends comme toujours vos votes, commentaires,... J'espère que vous aurez aimé, c'est super important pour moi, vos avis, même et presque surtout critiques !
Merci à vous !

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