Sora avait eu la bonne idée d'enlever le bandeau sur ses yeux, dans la cellule. Il l'avait glissé dans une poche et le triturait doucement pendant qu'il marchait, le garde derrière lui, un deuxième devant. Une tape brusque dans son dos lui fit comprendre qu'il devait avoir les mains visibles. Il obéit immédiatement et se concentra à la place sur le décor qui défilait.
Il était dans un long couloir sombre percé de portes sans fenêtres, ne laissant rien deviner de ce qui se trouvait à l'intérieur. De temps à autre, des débris de plafond étaient écartés du chemin avec une nonchalance due sans nul doute à l'habitude. Le bâtiment était en aussi mauvais état que le reste visité plus tôt, sans doute dans un soucis de ne pas se faire repérer. Des néons grésillant et ne marchant plus pour la plupart étaient accrochés au plafond. Certains pendaient même dans le chemin, retenus par un fil instable. On pouvait difficilement faire plus glauque. Le petit garçon leva les yeux vers la porte qui se trouvait tout au bout du couloir, car oui, contre toute attente, ce couloir avait une fin. Nulle différence entre elle et toutes celles qui l'entouraient.
Alors qu'il arrivait à proximité de la porte, il rentra dans le garde de devant. Grave erreur, concentré sur ce qu'il croyait être l'endroit où on l'emmenait, il n'avait pas vu que le garde s'était arrêté devant une porte. Aussitôt, deux fusils se levèrent des mains de leurs propriétaires avec une synchronisation parfaite. Le canon froid contre sa tempe rappela une colère sourde en lui, mais il peinait déjà à marcher, alors se battre, c'était peine perdue.
Ravalant sa rancoeur, il se retint de regarder l'arme le menaçant et serra les poings quand retentit la voix tranchante du second garde, celui qu'il n'avait jamais vu avant ce trajet :
-Fais attention, petit abruti!
À ces mots, il lui lança un coup de pied dans une jambe. Il l'a sentit se tordre dangereusement mais heureusement, nul craquement ne retentit. La douleur était omniprésente et il serra les lèvres, ne lui donnant pas l'occasion d'être satisfait de son action. Le garde reprit la parole
-Tu ne pleures pas? Tu crois que c'est du courage? Tu vas voir...
Alors qu'il levait à nouveau sa jambe, la voix imposante du second garde retentit.
-Glad. Il suffit. Il le veut vivant.
Étonnement, au lieu de la gratitude, ce fut de la colère encore plus profonde qui monta en lui. Il se maîtrisa sans beaucoup de mal car il était toujours extrêmement faible. Sans aucun commentaire, son agresseur baissa son arme-que son camarade avait déjà baissé en voyant qu'il n'y avait aucun danger- et entreprit d'ouvrir la porte. Étonnement, la porte s'ouvrit sans mal et sans bruit, visiblement bien entretenue. Ce détail incohérent retint l'esprit de Sora tandis qu'il suivait docilement le garde violent dans ce qui était un couloir identique au premier. Lui qui pensait que ces portes creusées dans les murs étaient des cellules, il s'était bien trompé. Si elles donnaient toutes sur des couloirs, qui étaient bien sûr eux aussi percés de portes, il n'était pas question de penser à une fuite sans aide de quelqu'un connaissant le bâtiment. Il se doutait que certaines devaient être des leurres.Il en était à là de ses réflexions quand on s'arrêta devant la porte qui se trouvait au bout de ce couloir. Cette fois, Sora était sur ses gardes et il s'arrêta sans problème. Quand la porte s'ouvrit, il découvrir un immense bureau en bois massif, poli à la perfection. Un fauteuil roulant vide se trouvait derrière, et d'immenses bibliothèques remplies du sol au plafond étaient plaquées au murs. La salle était spacieuse sans être immense, et terriblement bien agencée, si bien que cet endroit ne semblait pas avoir d'angle mort pour les caméras qui tapissaient le plafond. Étonné que la pièce soit vide, il avança d'un pas, le garde s'effaçant étrangement sur son passage, et une flèche le frola, laissant une trace sanglante sur sa joue. Heureusement qu'il avait eut le réflexe de se décaler...
Voilà, petit chapitre :)
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Merci beaucoup.. pour tout!
PS: j'ai essayé de faire un peu plus long et avec des paragraphes, dites-moi ce que vous en pensez!
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Artifia
Science FictionDans un futur où les pauvres n'ont aucun droit vit Sora, un jeune garçon de 10 ans. Vivant dans les bas fonds de ce qu'il reste de l'Apocalypse, l'enfant est orphelin et dénué de tout biens matériels. Il va lui arriver bien des choses, qui vont le m...