Protégeant ses blessures devenues toutes deux douloureuses, Sora arriva enfin au bas de la pente, maculé de terre sèche et le souffle coupé sous le choc. Chancelant, il se redressa avec une infinie délicatesse qui ne l'empêcha pas de grimacer légèrement. Préférant ne pas s'inquiéter de l'état de son dos, il se retourna vers Sara et vit qu'elle descendait la pente avec mille précautions. une frustration de plus s'ajouta aux autres: pourquoi fallait-il que ce soit toujours lui qui ne sache rien faire, qui se ridiculise? Une nouvelle onde de colère le traversa et Sara dût le sentir car elle ne lui posa aucune question sur son état.
Sa colère ne tarda pas à laisser place à l'ébahissement. La ville était incroyable. Il n'était pas surprit d'un tel état de délabrement, non, il y était habitué, étant pauvre. Non, ce qui l'étonnait, c'était la beauté sourde de ce lieu silencieux. En effet, un silence pesant régnait dans l'endroit. Il en devenait presque tangible. Avançant doucement et essayant de faire le moins de bruit possible (il grogna en se disant qu'il n'avait qu'à rajouter son incapacité à marcher comme Sara, c'est-à-dire comme un chat, à la longue liste de ses défauts), il levait haut la tête pour observer d'immenses bâtiments, bien plus hauts que ceux qu'il connaissait dans la Ville. En même temps, les hautes constructions n'avaient pas fait long feu, s'effondrant rapidement sur elles-mêmes en des tas de gravas informes.
Un bruit sec le ramena au présent et en une fraction de seconde, son couteau était dans sa main et ses yeux à l'affût. Son corps s'était tendu et le moindre mouvement se ferait repérer dans la seconde. Sara le rejoignit de son pas nonchalant et souple, il crut apercevoir un instant un sourire sur ses lèvres avant qu'il ne se retourne et ne voie un rouge-gorge sortir d'un tuyau. Comment savait-il que c'était un rouge-gorge? Eh bien, il avait eu la chance incroyable que son père ait réussi à voler un livre d'images d'animaux il y a de nombreuses années. Ce cadeau, qu'il ait été pauvre ou non, était inestimable à ses yeux. Il se rappelait encore le nombre d'heures qu'il avait passé à regarder les pages, plus jeune, des étoiles plein les yeux et le cœur battant la chamade. Les larmes lui montèrent aux yeux. c'était fini tout ça maintenant. Son livre avait été volé par un homme qu'il n'avait jamais revu et son père était mort. Il sourit doucement en se disant qu'au final, il avait eu une enfance, malgré ce que l'on pouvait croire. une enfance chamboulée, étrange, écourtée. Mais rien ne semblait empêcher un jeune enfant de rêver. Avant que la réalité ne le rattrape brutalement, pensa-t-il. En réalité, il avait plutôt eu de la chance: son enfance s'était terminée le jour de la mort de son père.
Et depuis ce jour, cette enfance écourtée le laissait perdu, se battant dans des flots indomptables et imbattables. Il avait besoin d'un soutien, quoi qu'il en dise. Tout le monde en a besoin, pensa-t-il, à moitié pour se rassurer. Et il avait cru le trouver en Sara. Il s'était trompé et laissé berner... Il eut un sursaut quand l'oiseau s'envola brusquement, soulevant un nuage de poussière. Sans se retourner. Adieu, enfance.
Voilà, merci encore d'avoir lu! Je vous serais reconnaissante de voter si vous avez aimé, et de me donner votre avis en cas de besoin!
J'ai essayé un format un peu plus long(pas trop, le temps me manque un peu, désolée), qu'en pensez-vous? J'ai aussi un peu dérivé dans le style j'ai l'impression, alors dites-moi aussi vos impressions sur ce chapitre où, au final, on découvre plus la profondeur de Sora que la suite de l'histoire.. ^^
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Artifia
Science FictionDans un futur où les pauvres n'ont aucun droit vit Sora, un jeune garçon de 10 ans. Vivant dans les bas fonds de ce qu'il reste de l'Apocalypse, l'enfant est orphelin et dénué de tout biens matériels. Il va lui arriver bien des choses, qui vont le m...