Artifia

Captif

Sora eut un sursaut. Un sursaut de volonté devant le canon de l'arme pointée sur lui. Le cliquetis d'un cran de sécurité enlevé le fit se raviser avant même d'avoir pu esquisser un geste. Il n'oubliait pas le coup de feu qui avait été tiré sur Sara, lors de leur capture.
L'enfant commençait à avoir peur, la panique remontant en suées froides dans son dos. Sara était dans la même position de faiblesse que lui, et un masque de terreur lui déformait les traits du visages. Elle venait à peine de leur échapper qu'ils étaient déjà là. Comment avaient-ils pu se faire avoir comme ça ?

Alors qu'ils se mettaient en route vers le bâtiment afin d'arriver avant la tombée de la nuit, les deux enfants s'étaient fait ainsi prendre en étau dans une énième ruelle. Deux hommes devant, deux hommes derrière. Tous armés, et le doute n'était pas permis: c'était le groupe ennemi à celui qu'ils s'apprêtaient à rejoindre qui les avait retrouvés.

Sora leva doucement les mains en signe de rédition. Un violent mal de ventre le frappa quand il se rendit compte qu'il déshonorait déjà la promesse faite à Sara:il allait laisser ces hommes la prendre une nouvelle fois. Cependant, il préférait cela à ce qu'ils leur tirent dessus. Il essaierait de trouver une solution en chemin.

Quelques heures plus tard, Sora était de nouveau enfermé dans la cellule lugubre et insalubre qui l'avait retenu prisonnier la première fois. Il était transi de froid et la peur pour Sara l'assaillait en grandes décharges électriques dans tout son corps.
Ni lui ni elle n'avaient été brutalisés, mais la petite fille avait été emmenée dans un autre endroit du bâtiment, il n'en doutait pas.

À l'air qui se refroidissait autour de lui et au rai de lumière diminuant sous la porte, il se doutait que la nuit était tombée. Sa chance de se racheter auprès de l'homme gentil était passée. Les larmes lui montèrent aux yeux à cette pensée. Cet homme lui avait donné une multitude de chances, et pourtant il n'avait pu en saisir aucune. L'injustice de ce monde, pas si différent de la Ville finalement, l'emplit d'un mélange de colère et de désespoir qui ne l'avait toujours pas quitté quand il entendit la première détonation.

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