4. Hantise.

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Nos regard tétanisés voguaient entre l'escalier et la sortie. Les pleurs ne cessaient de résonner avec plus d'insistance. Nous ne savions pas quoi faire, aller voir ou s'enfuir. Seul Enzo paraissait sûr de lui.

- Il faut qu'on aille voir ! S'exclama t'il.

- T'es fou ! Rugit Marc. Il faut se tirer d'ici !

- Je viens avec toi Enzo. Intervins je. On ne va pas laisser un bébé pleurer.

- Mais il n'y a pas de bébé ! Elle est hantée cette baraque ! Persista t'il.

- Et bien reste là.

Enzo se leva, ce fut le seul. Théo continuait de boire comme si de rien n'était, Lisa et Marc s'enfouissait au fond du canapé. Ils fuyaient nos regards, sûrement honteux d'être des froussards.

Les marches craquaient sous nos pas. Le bois pourri ne m'inspirait pas confiance. Instinctivement, nous pénétrions dans la chambre de l'enfant de tout à l'heure. Cette fois je savais où était l'interrupteur. Dès que la lumière jaillit, nous eûmes un mouvement de recul synchronisé. Le landau de la petite fille avait changé de couleur. La peinture rose avait laissé place à une teinte rougeâtre.

Après un bref regard vers Enzo, j'avançais vers l'objet. Il se mit à basculer de droite à gauche dès que nous nous y approchions. J'inspirais une bouffée d'air avant de me pencher par dessus. Mon ami m'imitait, en retenant son souffle. À notre stupeur, nous remarquions que la teinte rouge était en réalité des éclaboussures de sang. Il n'y avait rien d'autre à l'intérieur que de l'hémoglobine.

- Tu crois que.. commençais je tristement.

- Sûrement.

Il plaça sa main sur mon épaule, rejoignant ma détresse émotionnelle.

- Mais pourquoi il y a du sang maintenant, c'était propre avant non ? Demandais je à mon ami.

- Je ne sais pas. Peut être n'avons nous pas bien regardé.

Soudain, les pleurs du nourrisson reprirent dans une pièce voisine. D'un pas déterminé, nous quittions vite la chambre enfantine. Les gémissements provenaient d'une pièce fermée à gauche du bureau. Nous avions beau insister sur la poignée, elle ne s'ouvrait pas, le verrou était scellé.

- Recul. Me conseilla Enzo.

J'obéis sans discuter, puis il frappa la porte avec l'épaule, sans succès. Il réitéra l'opération plusieurs fois avant que le bois ne commence à se lézarder. Les craquements du bois devenaient de plus en plus strident, jusqu'à projeter des copeaux un peu partout.

Tout à coup, elle céda enfin sous les assauts de mon ami. Il ne l'avait pas anticipé, puis chuta sur le sol avec la porte. Un nuage de poussière s'éleva dans les airs. Le bébé avait cessé de pleurer, seuls les toussotements d'Enzo résonnaient dans la pièce. Il s'empressa de se relever, puis chercha l'interrupteur. La lumière ne fonctionnait pas, l'ampoule devait être grillé. Ce fut nos torches qui finirent par nous éclairer.

J'orientais mon téléphone vers le coeur de la pièce. À ma grande surprise, elle était entièrement vide. Seul le parquet marron donnait des couleurs à cet endroit sordide. Les murs gris étaient recouverts de toiles d'araignées. Il n'y avait rien du tout ici. Soudain, Enzo éclaira le mur, où deux chaînes y étaient accrochés. Nous nous y approchions, méfiant, avant de remarquer qu'elles étaient destinées à attacher les deux poignets d'un individu.

Un courant d'air frais vint me chatouiller le dos. Je ne comprenais rien à rien, pour qui était destiné cette pièce ? Nous nous approchions davantage encore, jusqu'à apercevoir des rayures sur le métal de la chaîne, ainsi que sur le mur. Je ne comprenais pas à quoi était dû ces marques, jusqu'à l'intervention de mon ami.

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant