35. Remise en cause.

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- Stella, Stella.. Réveille toi !

Une voix trouble émanait de l'obscurité, cette voix si familière qui était à la fois si proche et si loin. Mes paupières s'ouvrirent légèrement, laissant passer un halo lumineux si intense que je dus refermer les yeux.

- Elle se réveille !

Au même moment, des bruits de pas résonnèrent autour de moi, une porte claqua, puis un verrou s'enclencha. Je voulus bouger les mains, mais quelques chose de résistant les maintenait attachée contre mon lit. Mes jambes aussi étaient immobilisée au niveau des chevilles. Un visage se dessinait au dessus de moi, je reconnus les mèches blondes de ma mère. Des larmes coulaient le long de son visage, comme si elle ne m'avait pas vu depuis des mois.

- Maman.. Murmurais-je en m'efforçant d'ignorer la douleur.

- Je suis là ma chérie..

Une personne posa sa main sur l'épaule de ma génitrice.

- Il faut que vous sortiez le temps de faire quelques tests.

Elle acquiesça en me caressant la joue du bout des doigts. La porte fut déverrouillée, puis immédiatement refermée à double tour. Tout était blanc autour de moi, les murs, la porte, la tenue des gens qui m'observaient en écrivant quelques chose sur un bloc note. Ils portaient des blouses de scientifique, étais-je à l'hôpital ?

- Mademoiselle Hove ? Comment allez vous ?

- J'ai mal à la tête..

- Cela vous passera. Vous rappelez vous de quelque chose avant de vous retrouver ici ?

J'avais beau réfléchir, aucun souvenir ne me revenait,comme si ma vie s'était arrêtée il y a quelques semaines. Il n'y avait aucun meuble dans cette pièce affreusement clair, une lumière était accrochée juste au dessus de ma tête. Je zieutais mes poignets, un bracelet en cuir me maintenait attaché. Celui de gauche semblait légèrement déchiré sur le côté, il devait avoir déjà servi.

- Où suis-je ? Demandais-je.

Un homme avança au dessus de moi, il gratta sa moustache grisâtre d'un air perplexe.

- Tu seras bientôt mise au courant. D'abord, il faudra qu'on vous passe quelques tests de base pour voir où en est votre santé.

J'hochais la tête en me laissant passer un appareil sur le muscle, probablement la tension. Il vérifia aussi ma vue, mon hypertension, mon rythme cardiaque et tout un tas d'autre chose. Il ne répondait pas à mes questions, restait dangereusement silencieux. Au bout des quelques minutes, il s'éclipsa de la pièce. Le verrou ne fut pas enclenché. J'étais seule dans cette pièce sinistre. Où étais-je ? Et pourquoi ? Je n'avais aucun moyen de savoir, pourquoi ma mère pleurait ? Et pourquoi étais-je attachée ?

Une chose est sûre, je n'étais pas en sécurité ici. Je tirais de toutes mes forces sur la sangle déchirée, qui faiblissait à chaque assaut. Très vite, une main fut détachée. Je m'activais de libérer la deuxième, puis les jambes. Sur ma droite, une table roulante comportait plein de matériel. Des sondes, des seringues, comme si j'étais chez le dentiste. Je ne réfléchis pas et inséra un scalpel dans le creux de ma manche.

En me dirigeant vers la porte, je zieutais à travers le hublot, personne en vue. Le couloir blanchâtre me donnait la nausée, pas une once de couleur, de banc ou d'affiche sur le mur, tout semblait dépourvue de vie. Quelques portes trônaient de part et d'autre du couloir, mais je me donnais pas la peine de jeter un coup d'œil à l'intérieur. Seule la porte du fond m'intéressait, la sortie.

Mais, au moment où je passais devant une porte entrebâillée, j'entendis un conversation qui me fit piler net. Ma mère s'entretenait avec un type bizarre, je reconnus l'homme à la moustache.

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant