Les larmes coulaient sur le visage de Thomas, agenouillé devant le fantôme de Stella. Celle-ci posa sa main transcendante sur l'épaule de son ami.
« Que fais-tu là.. Tu dois descendre. »
- Je suis si désolé. J'aurais dû te protéger !
« Tu n'y es pour rien. J'ai été trop bornée, tu vois le résultat. Ne fais pas comme moi et pars d'ici tout de suite.»
- Qui est ce qui t'a fais ça ?! Comment es-tu... Morte ? Et pourquoi ne trouves-tu pas le repos..
« On est piégés tant qu'il sera là, il ne nous laissera jamais partir. Et vous non plus si vous ne partez pas tout de suite. »
- Qui ça ?! De qui tu parles ?
«De.. Oh non, je dois partir. Fuyez !»
Son visage se transforma soudainement, elle était terrifiée par quelque chose. En quelques secondes, elle disparut aussi vite qu'elle était apparu. Nous zieutions les alentours, mais il n'y avait rien de plus effrayant que cette foutue pièce sordide. Théo attrapa le bras de Thomas pour le hisser sur ses jambes.
- Il faut l'écouter. On s'en va. Lançais-je complètement dépassée par les évènements.
- Non !
La voix glaciale de Thomas me fit sursauter.
- Quelque chose la retient ici, c'est pour ça qu'elle ne peux pas trouver le repos éternel ! On doit l'aider !
- Mais que veux tu faire contre un fantôme ?! S'énerva mon ami en le secouant par les épaules.
- Partez si vous le souhaitez, mais moi je vais jusqu'au bout ! Je dois l'aider. Débrouillez vous avec votre manoir à la con et laissez moi faire ce qui doit être fait.
Je compris dans le regard de Théo qu'il se retenait de le cogner, j'eus la bonne idée d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard.
- On t'accompagne ! Un marché est un marché.
Il me gratifia d'un hochement de tête en bousculant mon ami. Il fut le premier à franchir le seuil de la porte, puis défonça la suivante d'un puissant coup d'épaule.
- On a pas le choix. Commentais-je en lui emboitant le pas.
Je l'entendais marmonner dans sa barbe, il se calmera déjà. Thomas ne bougeait plus, figé devant l'entrée de la pièce suivante. Je compris immédiatement son état en découvrant le massacre qui a eut lieu ici. Deux corps sans vie pendaient dans le vide, un homme et une femme. Des morceaux de chairs retombaient sur leur visage, la décomposition faisait pleinement son œuvre. Mes yeux se posaient ensuite sur deux petite silhouettes assises contre le mur. Deux enfants criblés de balles, visages à moitié dévorés par le temps, un vrai carnage. L'odeur me donnait la nausée, Théo se retenait de rendre le petit déjeuner.
Le corps entier de Thomas tremblait, je dus le tirer vers l'extérieur pour le ramener à la raison.
- C'est quoi cet endroit de malheur ? Sanglota-il en dissimulant son visage dans ses mains moites.
- J'en sais rien.. Murmurais-je. Personne n'est choqué qu'il y a un lycée juste en dessous ?
- Le principal.. Je n'ai jamais pu le sentir. Je comprend mieux pourquoi il nous défendait de venir.
Je refermais la porte pour ouvrir la suivante, le décor était plus soft, presque comme la première salle. Un lit d'infirmerie trônait en plein milieu de la pièce, accompagné d'une vieille radio de l'époque. Théo fut immédiatement captivé par l'appareil, mais je le retins le bras de justesse.
- Ne touche à rien. On est pas là pour ça.
Il acquiesça en faisant volte face. Thomas ouvrit l'avant dernière porte du couloir. Cette pièce était remplie d'étagères étiquetés : Partie haute, partie basse, partie génitale, partie inférieur.. Je fus la première à saisir un bocal poussiéreux. Après avoir soufflée dessus, je faillis le lâcher. Six œils de différentes couleurs y étaient entassés. Franchement, quel genre de taré pourrait collectionner une chose pareille ? Je n'osais même pas regarder dans les autres..
Puis, à la seconde où je me retournais, une enfant apparut juste en face de moi. Son visage était déchiqueté, la pauvre n'avait plus qu'un œil. Une sorte de cordon ressortait de son orbite, à l'endroit où son globe oculaire fut arraché. Une petite voix narquoise résonnait dans ma tête.
« Ce sont des gens comme vous qui nous ont fait ça, vous allez nous le payer. »
Instinctivement, je fis quelques pas en arrière, me heurtant à l'étagère.
- Qui t'a fait une chose pareille ? Tremblais-je.
Au même moment, tout les bocaux éclatèrent au dessus de moi. Je ne pus m'empêcher de hurler de terreur en sentant les liquides de conservations se déverser sur moi. Des organes, des os, des doigts, des pieds, des organes génitaux, tout se fracassait au sol dans un vacarme horrible. Aucune trace des deux garçons, j'étais seule, couchée par terre. Le verre me coupait, j'avais des entailles sur les joues, les bras, les cuisses. Les larmes me montaient aux yeux, mon visage se trouvait à quelques centimètres d'un scalp féminin.
Je me relevais rapidement, la petite fille me barrait le passage. Mon corps était couvert de sang, même mon visage était rouge. Mes cheveux dégoulinaient, je n'arrivais pas à calmer ma respiration saccadée.
« Vous allez tous mourir. Père sera content de nous venger. »
- Je n'ai rien fait. Pleurnichais-je en tremblotant.
« Tout le monde dit ça. »Puis, elle disparut soudainement. Je me sentais secouer dans tout les sens, mais j'étais seule. La voix de mes amis résonnait dans ma tête, où étaient-ils ?! Soudain, le décor changea progressivement. Thomas et Théo apparurent autour de moi, les bocaux soigneusement rangés, on dirait qu'il ne s'était rien passé. Mes vêtements secs me firent frémir.
- Tu vas bien ? Pourquoi tu as crié ? Quémanda Théo en me prenant dans les bras.
- Je.. Vous ne l'avez pas vu ?
- Qui ça ? Demanda Thomas perplexe.
Je fondis en larmes sans retenues. Tout ça paraissait si réel mais personne n'avait rien vu.
- C'est finit.. Je suis là.
La main chaude de mon ami me réconfortait.
- Il faut continuer..
J'hochais la tête en marchant vers la dernière salle. Thomas me devança pour l'ouvrir, le cauchemar n'était pas finit. Cette porte donnait sur un autre couloir. Il y avait de vieux fauteuils roulant qui traînaient un peu partout. Au bout, une porte claquait sans cesse.
- On va directement là bas ou on fait une visite des lieux avant ?
- On visite. Tranchais-je. Je veux voir tout ce qui c'est passé dans cet endroit maudit.
Puis, dans un excès d'adrénaline, j'ouvris la première porte sur ma gauche. Mes yeux s'agrandirent, mes larmes ne cessaient de couler. Lentement, je me laissais tomber à genoux. Théo et Thomas ne me retinrent pas, tout deux se figeaient en mettant leurs mains devant la bouche. La voix d'Enzo me hantait l'esprit :
« Je t'avais prévenu. T'en fais pas, tu finiras de la même manière. »
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Hantée.
Horror- On ne devrait pas rentrer dans ce manoir. - Pourquoi ? Tu as peur de quoi ? - Je n'ai pas peur ! On ne devrait pas être là, c'est tout. Ils pouffèrent de rire face à ma remarque. - C'est Halloween ! Il faut faire un truc flippant, sinon ce n'e...