La journée ensoleillée avait débuté avec une bonne température chaleureuse. Les oiseaux chantaient leur douce mélodie dans un tempo synchronisé. Le printemps fleurissait la verdure, les arbres rosés, les pétales qui s'ouvraient. Dehors, la nature renaissait de ses cendres, les beaux jours approchaient. En revanche, à peine entrée dans la pièce, mon corps se figea. Ici, la nature n'avait pas sa place. Il n'y avait ni renaissance, ni couleur, seul la mort ensevelissait cette pièce maudite.
Mon cœur battait de plus en plus vite jusqu'à menacer de rompre ma cage thoracique. La croix gammée sur les drapeaux au fond de la pièce expliquait tout ce qui c'était passé ici. Cinq cadavres vêtus de style vestimentaire bien différent, une odeur de sang encore fraîche, un cadavre Nazi affalé sur son bureau.
- C'est ici qu'elle est morte. Commenta Thomas sans détourner le regard de l'officier.
Tout était vieux dans cette pièce, des toiles d'araignées, des insectes qui se baladaient, un rat qui disparut dans un trou sous l'étagère. Seul l'uniforme du soldat semblait épargné par le temps. Pas un trou, pas un brin de poussière dessus, on dirait un neuf. Théo se pencha pour ramasser un livre prêt de la commode, il portait une inscription que l'on ne parvenait pas à déchiffrer.
- C'est un camp d'extermination. Murmura mon ami en reposant le livre sur le sol.
Un sabre, des couteaux, un vieux revolver de la guerre et d'autres objets mortels d'une autre époque trônaient sur le bureau. J'attrapais une vieille boussole en la dirigeant vers plusieurs points cardinaux. C'est étrange, quelque soit l'endroit que je désignais, l'aiguille se figeait à chaque fois sur le Nazi.
Une lettre déposée sur le bureau capta mon attention. Manifestement, elle fut écrite par l'individu avant de trépasser. Une balle s'était logé dans la tête : un suicide. Je lisais à voix haute :
«13 mars 1945,
Les opposants au régime du grand Führer avancent rapidement sur nos terres. Bientôt, ce camp tombera en ruine avec tout nos rêves de pouvoir et de conquêtes. C'est la faute d'Hitler, cet idiot a été trop gourmand et n'a pas suivi les conseils stratégiques de Goebbels et de moi même. Il nous a fait perdre la guerre.
Je n'ai pas le temps d'évacuer la cinquantaine de détenus restant entre nos murs. Mon adjoint Hans Friedrich et quelques hommes de confiances se sont chargés eux même d'exécuter les prisonniers. Vingt sept juifs, dix huit Tziganes, et cinq résistants de la weisse rose. Certains se sont fait brûler pour faire disparaître les corps, mais suite à l'avancée rapide des français, les autres ont dû être fusillés.
Friedrich et les autres fidèles ont voulu s'enfuir avant leur arrivée. Je leur ai interdit de fuir notre destin, mais ils ont refusé d'obéir. Pour éviter qu'ils ne racontent ces évènements funestes aux civils, j'ai dû les abattre moi même. C'était de braves hommes, mais leur lâcheté les a condamné.
Pas question de fuir, le Reich est fort ! Je les attends derrière mon bureau et me battrais jusqu'au bout. Mais une chose est sûre, je ne me laisserais pas capturer !
Heil Hitler !
Heinrich Himmler.»- Attends, c'est Himmler, là ? Cracha Thomas en s'avançant de moi pour lire lui même.
- Faut croire.
- Mais c'est historiquement pas compatible ! Il est mort à..
- Thomas, on s'en cogne. Coupa Théo. Les faits sont là, on y peut rien. L'Histoire racontée par les médias et nos chers historiens est souvent faussée. Personne y était, c'est basé sur des suppositions.
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Hantée.
Terror- On ne devrait pas rentrer dans ce manoir. - Pourquoi ? Tu as peur de quoi ? - Je n'ai pas peur ! On ne devrait pas être là, c'est tout. Ils pouffèrent de rire face à ma remarque. - C'est Halloween ! Il faut faire un truc flippant, sinon ce n'e...