17. Troisième étage interdit ?

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La brise matinale soufflait agréablement sur ma peau. Les oiseaux chantaient en virevoltant de branches en branches au dessus de moi. Allongée sur l'herbe brûlante, entourée de fleurs et de champignons en pleine fleuraison, mon esprit voguait quelque part entre l'envie d'arrêter Enzo et le désir de mourrir. Je ne savais plus quoi faire, j'avais perdu beaucoup trop dans cette histoire. Heureusement que Théo était en prison, au moins, il survivrait.

Mes parents travaillaient, la maison était pour moi seule. Je profitais donc du soleil, pour méditer tranquillement sur ma pelouse qui n'avait pas été tondue depuis des lustres. Mes paupières s'alourdirent de plus en plus, jusqu'à divaguer entièrement dans le monde de l'inconscient.

Le visage de mes amis me revenait sans cesse, avant le début de toute cette histoire. Lisa et Théo, couple souriant et plein d'affection l'un pour l'autre. Enzo et Marc, deux amis d'enfance prêt à tout l'un pour l'autre. Nous cinq, équipe de rêve depuis le college. Mais tout ça est enterré maintenant, il ne restait que les souvenirs, de la peine et des larmes.

Plus tard, une main vint me secouer tendrement l'épaule : Maman.

- Qu.. t'es déjà là ?

- Bah oui, il est 19 heures.

- Je.. Euh..

Ma mère souriait joyeusement en m'aidant à me relever.

- Le repas est prêt. Il ne manque plus que toi !

Je m'empressais de rentrer, quand ma mère m'interpella d'un ton moins jovial.

- J'ai croisé Marc en ville en rentrant. Il avait l'air bizarre, il va bien ?

Mon corps se figea à la seconde où le dernier son de sa voix franchis mon oreille. Je n'étais pas certaine de comprendre, les battements irréguliers de mon coeur menaçaient de briser à tout moment ma cage thoracique.

- J'en sais rien. Finis-je par articuler en m'efforçant de paraître normale.

Il n'était donc pas mort ? Mais alors..

À l'intérieur, mon père était scotché à la télévision, visage morbide, devant son assiette qui refroidissait. Je reconnus la voix de la présentatrice du journal local, celle qui nous accompagnait à chaque repas depuis des années. Je m'asseyais à ma place habituelle en écoutant attentivement les informations.

«C'est une véritable tragédie qui se déroule actuellement dans ce lycée provençal. Une jeune fille prénommée Stella a été retrouvé à moitié dévorée dans une salle de classe. Aucune trace d'effraction dans la salle, rien ne permet encore de savoir l'endroit précis du crime, ni même quel en est l'origine. Des traces de dents ont été retrouvés un peu partout sur le corps, il manque une grande partie de peau, ainsi que le coeur et le pancréas.

Une enquête dirigée par le commissaire Krety est lancée pour découvrir l'origine de ce corps déchiqueté. Les parents, choqués n'ont pas les mots pour qualifier cet acte de barbarie. Serait-ce un animal ? Mais comment serait-il entré dans cette salle ? Un camarade de la défunte souhaite s'exprimer, Thomas, 17 ans à l'antenne.»

Un jeune garçon, brun aux yeux verts apparut devant les caméras. Son regard embué de larmes me faisait de la peine, il prit la parole.

«Je ne connaissais Stella que depuis quelques jours. Elle était joyeuse et pleine de vie, mais surtout très bornée..

- Comment ça bornée ?

- La première règle dans ce lycée est la plus importante : Ne jamais monter au troisième étage. Elle n'en a fait qu'à sa tête et ils l'ont eut..

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant