32. Le cauchemar ne s'arrêtera donc jamais ?

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Depuis ma plus tendre enfance, je me suis toujours demandée comment je mourrais. J'avais déjà imaginé un décès dans les flammes, noyée, ou même écrasée par un camion devant chez moi. Je me suis toujours demandé si l'on ne pouvait pas décider de la façon dont on allait quitter ce monde. Bien sûr, l'ordre des choses contredisait mes pensées. Quand on voit tout ce qui ce passe en ce moment dans l'actualité, on peut difficilement croire que l'on reste maître de son destin. En l'occurrence, je ne m'étais jamais dit que j'allais être assassinée par un fou furieux aux idéaux Nazi.

Ma tête meurtrie me prouvait que je n'étais pas encore morte. Elle me brûlait, je sentais un liquide chaud couler le long de mon crâne jusqu'à disparaître dans mon t-shirt. Inutile de préciser qu'il s'agissait d'hémoglobine. Ma vue trouble peinait à discerner l'environnement. Il faisait nuit, seule une sorte de lumière scintillante éclairait la pièce. En voulant bouger ma main, je remarquais qu'elle était fixée à une chaise probablement métallique, tout comme mes chevilles. Les liens en cordes me brûlaient les poignets, je me retenais de gémir.

En me concentrant, je pus discerner une silhouette assise sur une chaise, juste en face de moi. Il était là, observant chacun de mes mouvements. Lorsqu'il comprit que je l'avais remarqué, il toussota légèrement avec une légère pointe de sarcasme dans la voix. J'avais beau vouloir hurler à la mort qu'on vienne m'aider, mais la douleur frontale m'en empêchait. De toutes manières, ça ne servirait probablement à rien.

- Alors Cendrillon, tu es enfin réveillée de ton long et tendre coma ? Nargua-il d'une voix plus rauque qu'elle ne l'était d'ordinaire.

Je soupirais en me débattant, en vain.

- C'est la belle au bois dormant qui dort longtemps, revoit tes classiques au lieu de dire des conneries. Crachais-je froidement.

Il se frottait le menton en réfléchissant.

- Tu as sûrement raison, j'irais vérifier. Murmura-il perplexe.

Je ne répondis pas, profitant de retrouver pleinement la vue. Toujours vêtu de sa capuche, son regard menaçant n'indiquait rien de bon.

- Tu sais pourquoi tu es ici ? Demanda-il soudainement en se redressant légèrement.

- Parce que j'ai zigouillé toute ta famille. Répliquais-je sans crainte.

Bien sûr, il me gifla avec sa main puissante. Un filet de sang jaillit de ma bouche pour finir sur le mur sur ma gauche. Il était gaucher, je ne savais pas pourquoi ce détail m'interpellait, ni même si ça allait m'être utile.

- Cesse d'être insolente ! Rugit-il en se levant.

Il tournait en rond, contractant ses muscles, puis les relâchait. Je l'entendais murmurer des paroles inaudibles, était-il fou ? Si en effet, ce type avait des problèmes mentales, je ne donnais pas cher de ma peau. Il pouvait être à la fois inoffensif ou extrêmement dangereux. Je prendrais soin à l'avenir de ne pas l'offenser davantage, j'avais sous estimé la situation merdique dans laquelle je me trouvais.

- Désolé. Murmurais-je assez fort pour qu'il entende.

- J'aime mieux ça. Tu sais, tu as vraiment été monstrueuse. T'as gâché ma vie en me prenant mon père..

- Je ne voulais pas.. Ce n'était que de la défense.

- Je comprends, néanmoins.. Tu connais l'expression qui dit: « Renvoyer l'ascenseur ?» ou encore: «Rendre la monnaie de ta pièce ?»

J'hochais silencieusement la tête, craignant le pire. Il reprit d'une voix douce et calme :

- Tu m'as prit mon père, et bien à mon tour de te prendre le tient.

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant