27. Course contre la montre.

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Thomas et Enzo se rapprochaient de moi par réflexe. Mon cœur battait de plus en plus vite, mon souffle saccadé m'empêchait d'y voir clair. Lentement, une ombre se dessinait dans le couloir, puis une petite silhouette apparut devant la porte. Tremblant, le petit frère de Marc, armé de sa peluche en forme de dauphin avançait vers nous. Des larmes inondaient son visage, son corps convulsait de peur. Je fus la première à réagir, je l'attrapais dans mes bras.

- Tu vas bien ?

- O..Oui.. Mais M..Marc.. Il est devenu fou !

- On va le guérir..

- Où sont papa et maman ?

Lentement, Enzo redressa la couverture sur le lit, seul l'odeur trahissait la situation.

- Ils sont parti.

- Ils reviennent quand ?

Un blanc s'installa à nouveau, ce fut Enzo qui intervint finalement.

- On va partir, mets une veste et on bouge.

Cette phrase glaciale l'effraya plus qu'autre chose, mais il obtempéra. Pendant que le jeune cherchait sa veste, je chuchotais aux garçons :

- On va faire quoi maintenant ?

- On l'emmène chez moi et on le garde tant que Marc et Lisa ne sont pas tirés d'affaires. Surtout pas la police, je finirais en taule avant même d'avoir le temps de m'expliquer. Pendant que je l'emmène à l'abri, allez tout les deux chez Lisa pour voir si ses parents..

Il baissa la tête en coupant sa phrase. Je glissais mes doigts sur son épaule, qu'il retira immédiatement.

- On a pas le temps, fichez le camp.

J'hochais la tête en attrapant la manche de Thomas. Le pauvre ne comprenait plus rien, mais il n'hésita pas à me suivre. Dehors, la température semblait encore avoir chuté, je frottais frénétiquement mes bras pour me réchauffer. Immédiatement, mon compagnon retira sa veste pour me la passer.

- J'ai pas froid.

Je ne me fis pas prier pour l'enfiler en lui souriant gracieusement. Plutôt mignon et protecteur, j'éprouve tellement de remords vis à vis de lui. L'entraîner dans ce périple suicidaire alors qu'il venait de perdre beaucoup. Il ne disait rien, se contentait de me suivre à travers le dédale de ruelles. En y pensant, je n'ai jamais été chez Lisa, même si on était proche. Je connaissais l'emplacement de sa maison, à l'autre bout du village, sans jamais avoir vu l'intérieur.

- Pourquoi tu t'entêtes à vouloirs sauver tout le monde ? Lança-il soudainement.

- Je te demande pardon ?

- Tu ne cesse de courir gauche à droite en mettant ta vie en danger. Pourquoi ?

- Ce sont mes amis..

- Tu penses qu'ils feraient pareils pour toi ?

Cette phrase me fit frémir.

- Oui, ils feraient tout pour me sauver.

- Si tu le dis. On ferait mieux de partir avant que tout dérape.

Je ne répondais pas, mes yeux furent captivés par la maison de Lisa. Je ne les abandonnerais pas, il ne pouvait pas comprendre.

- C'est là ?

Je secouais la tête en appuyant sur la sonnette. Personne ne répondait, je craignais le pire. Deux, trois, quatre coups de sonnettes, rien. Je saisis un cailloux au sol, prête à fracasser la fenêtre, mais un bruit de serrure m'alerta. Je jetai immédiatement la pierre avant qu'elle ne soit remarqué. La maman de mon amie se tenait devant moi avec une tête furieuse.

- Pourquoi tu sonnes comme ça ? Y'en a qui bossent de nuit !

- Je.. Euh.. Vous allez me prendre pour une folle mais c'est au sujet de Lisa, elle...

- Quoi ? Qu'est ce qu'elle a fait ? LISA DESCENDS !

Des bruits de pas dans l'escalier, le visage angélique de la jeune fille apparut devant nous.

- Je vous laisse gérer.

Sans entendre ce que j'allais dire, la vieille femme déguerpit vers l'arrière demeure. Un sourire démonique déforma le visage si pure de ma copine qui referma la porte derrière elle.

- Tu veux quoi ? Tu sais qu'alerter les adultes ne changera rien hormis des deuils en plus.

- Tu.. Lisa..

- Fermes là, je ne suis plus ta petite pleurnicharde. J'ai rêvé depuis tellement de temps de pouvoir un jour retourner dans le monde des vivants.

- Mais.. Ne fais pas de mal à ses parents.

- Les tuer ? Je ne suis pas comme Eugène, je n'ai jamais fais le mal. Mais continuez de rependre les rumeurs et je serais obligée d'éliminer quelqu'un. Crois moi, on cherche tout les deux la même chose : La tranquillité.

- Tu n'appartiens plus à ce monde. Cracha Thomas en s'avançant dangereusement de la fillette.

- Dit-il alors qu'il côtoie les morts depuis des années.

Je me retournais vers Thomas qui blêmissait. Ses poings se serraient, il se retenait d'intervenir.

- C'est quoi cette histoire ? Lançais-je surprise.

- Je t'expliquerais. Sache, esprit, que je trouverais le moyen de te bannir ton enveloppe corporelle, tu n'as rien à faire ici.

- J'ai autant le droit d'être ici que toi. Maintenant, on va passer un accord pour sauver un de tes amis.

J'arquais un sourcil, attendant patiemment la suite.

- Allez voir dans la rivière, derrière le manoir McKeller. Et faites vite, car les minutes sont comptées.

Sans donner davantage de détails, Lisa, enfin si j'ose dire, nous claqua la porte au née.

- T'as intérêt à m'expliquer après.

- T'es sûre de vouloir perdre ton temps maintenant ?

J'hésitais quelques secondes avant de décamper au pas de course. Bien sûr, il me suivit jusqu'à l'entrée du village. Mes mollets enflammés ne cessaient pas de courir, un mauvais pressentiment grandissait en moi. Puis, le manoir maudit apparut devant nous, une énergie malfaisante s'en dégageait. Je me sentais observée, mais ne le laissais pas paraître.

- C'est donc ça ta maison hantée. Commenta Thomas en le dévisageant d'un mauvais œil.

- Exact.

Le talus recouvert de verdure où coulait la rivière se trouvait devant nous. Plus nous approchions, plus une odeur macabre s'emparait de nos sinus. Un corps gisait l'eau, du sang s'était acculé autour. Sans prendre le temps de réfléchir, je descendis vers l'homme inerte, puis le retournais. Les lèvres prolongées par une lame, un sourire d'ange, des hématomes, des traces de strangulation. Puis j'éclatais en sanglots. Thomas écarquillais les yeux en versant une larme

Marc.. Toi aussi tu as rejoins l'autre monde.

- Mais attends ?!

Je me figeais dans le regard de Thomas.

- Quoi ?

- Si Marc est là, ce n'est pas lui qui a tué ses parents !

Cette révélation me heurta en pleine poitrine.

- Mais alors... ? Sanglotais-je.

Il m'attrapa le poignet en m'aidant à remonter le talus.

- Actives toi, il faut retourner chez Enzo ! L'esprit est dans le corps de son frère, il va l'assassiner !

~~~~~~ NDA~~~~~~~

Hello chers amis lecteurs,
Je tenais à m'excuser de l'attente, le job d'été prend tout mon temps !
Donc voici la suite des aventures des jeunes ! Comme vous l'avez vu, Thomas cache quelque chose ! Maintenant la question est : soit je dévoile son histoire sur quelques chapitres sans vraiment détailler, soit je le raconte vite fait de sa bouche dans les prochains chapitres et je met une partie sur lui avec son point de vu à la fin du livre. Qu'en pensez vous ?

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant