Le commissariat se dessinait enfin devant nous, mes jambes frigorifiés peinaient à courir plus.
- Un dernier petit effort ! Implora mon ami. On y est presque !
Ma volonté était mise à rude épreuve. Le souffle haletant, je résistais à m'arrêter. Nous pénétrions comme des furies dans le hall d'entré, où une dizaine de policiers nous dévisageaient comme des phénomènes de foire. Je me sentais à l'étroit dans cet endroit, mon souffle menaçait de s'arrêter à tout moment.
- Qu'est-ce que font deux jeunes comme vous ici à une heure pareille ? S'exclama à un homme d'une quarantaine d'années.
- Nous avons quelque chose à vous montrer concernant le meurtre de la rue voisine !
Il arqua un sourcil, perplexe.
- Vous ?
Il se caressa la barbe en nous observant chacun notre tour. Pour toute réponse, je sortis l'enregistrement de ma poche. Son air changeant indiquait qu'il commençait à nous prendre au sérieux.
- Suivez moi dans mon bureau.
Je reconnus son galon d'adjudant chef accroché à son blouson bleu foncé. Il était gradé en tant qu'officier, d'où le fait qu'il possède un bureau. Bien sûr, il s'arrêta dans le distributeur de café en nous demandant :
- Vous en voulez un ?
Bouche béé, nous fîmes "Non" de la tête. Visiblement, nous étions tombés sur la perle de la police. Niveau laxisme, on peut pas faire pire. Puis il reprit son ascension vers le bureau. Une grande porte en bois lisse se dressait devant nous, mais bien sûr, il n'avait pas les clés.
- Attendez moi, je reviens vite.
Puis il décampa en trottinant, en faisant gaffe de ne pas renverser. Mon regard se posa sur Théo, crispé.
- On perd notre temps, il est incompétent.
- Possible, mais on doit essayer. Il ne pourra pas nier l'évidence avec la vidéo.
Je restais perplexe. Cette situation ne me plaisait pas. Enzo n'a même pas essayé de nous arrêter, pourquoi ?
- On devrait partir. Relançais-je.
- Non ! C'est le seul moyen de l'arrêter !
Je voulus répondre, mais le policier revint avant en s'excusant à nouveau. Il cherchait une clé dans le trousseau qui en contenait une dizaine, puis déverrouilla la porte.
- Prenez place. Sourit t'il en nous désignant deux fauteuils en face de lui.
Il se laissa tomber sur sa chaise, puis démarra l'ordinateur. En attendant qu'il arrêter de ramer, il nous posa quelques questions.
- Qu'est-ce que contient la vidéo ?
- Le film du meurtre, extrait de la camera de surveillance de la maison.
Il arqua un sourcil, de plus en plus surpris.
- Il y avait des caméras ? Comment le saviez vous ?
- C'est la maison de notre... ami. Hésitais-je.
- Intéressent. Et comment avez vous eu ces images ?
La situation devenait critique.
- Nous voulions que vous sachiez ce qu'il c'est passé ! Enzo est le coupable, il..
- Le fils ? Qu'est ce que vous racontez ?! Il n'était même pas dans la région quand c'est arrivé, sa tante nous a confirmé qu'il était chez eux la nuit du meurtre.
J'écarquillais les yeux, complètement sidéré.
- Regardez l'enregistrement, vous verrez tout !
Il saisit l'objet, puis l'inséra dans la tour centrale du PC. Quelques clics, puis la vidéo débuta. Nous ne pouvions que observer les traits crispés de son visage, perturbé et angoissé. Des parles de sueur roulaient le long de sa tempe, son regard alternait entre Théo et la vidéo.
Soudain, il se leva brusquement en renversant son siège, en dégainant son arme. Le canon pointé vers mon ami, sa main tremblante menaçait de tirer.
- Levez les mains en l'air, et ne bougez pas.
Mon coeur manqua un battement, je faillis m'étouffer.
- Pardon ? Tremblais-je.
- Je vous arrêtes pour le meurtre du couple.
Il sortit les menottes de sa poche.
- Mais pourquoi ?! M'énervais-je. La vidéo vous le prouve bien, non ?!
Lentement, il tourna l'écran vers nous, sans nous quitter des yeux. La vidéo recommençait, mais ce n'était pas la même que nous avions vu. Le meurtre sanglant fut le même, mais c'était Théo, le meurtrier.
- C'est quoi ce délire ?! Sanglota le concerné.
- Taisez vous ! Mettez les mains derrière la tête, je vous arrêtes tout les deux.
Mon coeur accélérait encore plus, nous étions tombés dans son piège. La voix rauque du démon résonnait dans ma tête avec un écho douloureux.
«Vous aurez essayé»
Il passa les menottes à mon ami, complètement terrorisé. Mais au moment où le policier brandit ses menottes vers moi, mon ami cria :
- Elle n'a rien à voir là dedans ! C'est moi seul qui les ai tué ! Elle ne savait pas le contenu de la vidéo, je ne voulais juste pas être seul pour me rendre !
Ces paroles me heurtèrent en pleine figure.
- Dis pas ça ! Tu n'as rien fais, c'est Enzo !
- Ils ne nous croirons pas, tu dois trouver un moyen de l'arrêter, avec Marc, vous êtes les derniers à pouvoir le faire. Ne dites rien à Lisa !
- Arrêtez de dire des conneries. Pesta le flic. Toi, tu viens avec moi. Toi, t'es libre.
Il poussa mon ami comme si c'était un meurtrier, en me laissant seule dans le bureau. Je n'avais qu'une chose à faire pour éviter la prison à Théo : Prendre la cassette et fuir du commissariat.
C'est avec la boule au ventre que je quittais les lieux, laissant mon ami aux mains des forces de l'ordre. Les larmes inondaient mon visage, je dois à tout prix arrêter Enzo.
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Hantée.
Terror- On ne devrait pas rentrer dans ce manoir. - Pourquoi ? Tu as peur de quoi ? - Je n'ai pas peur ! On ne devrait pas être là, c'est tout. Ils pouffèrent de rire face à ma remarque. - C'est Halloween ! Il faut faire un truc flippant, sinon ce n'e...