Lentement, Enzo s'avança, puis s'asseyait entre moi et Marc. Il se tenait droit, fier et fort, alors que nous étions tous tétanisés. Ce que nous avions lu me donnait la nausée, et le comportement étrange de notre ami ne me rassurait pas. Il ne zieutait même pas les documents, comme si il les connaissait déjà.
- Que faites vous là ? Quémanda t'il d'une voix neutre.
Personne n'aurait répondu si je ne me serais pas lancée.
- Je voulais connaître les antécédent de la baraque McKeller. Répondis je sans trop bégayer.
Il se gratta le menton et rigolant.
- Et pourquoi donc ? Insista t'il en perdant son sourire.
- Euh.. Je.. balbutiais je. Parce que je croyais qu'elle était hantée..
Son regard glacial me perturbait, et si c'était vrai ? Si Enzo n'était plus.. Enzo ?
- Vous êtes étrange. Finit t'il par dire. Bon, moi je vais faire un foot. Qui me rejoins ?
Instinctivement les garçons se levèrent en éclatant de rire. Son comportement était dédoublé ou je me fais simplement des idées ?
Il ne restait plus que Lisa et moi devant la pile bordélique de documents.- Tu ne trouves pas qu'il est bizarre ? Demandais je à mon amie.
- C'est Enzo.. Il a toujours été bizarre.
Peut être à t'elle raison. Mais je préfère me méfier. Finalement, nous rangions les dossiers, puis partîmes de la médiathèque. Le sujet avait dévié sur nos fringues, les magasins et les soldes de janvier qui se font désirer. Nous rejoignions les garçons au terrain de foot qui jouaient à sept sur un but. Trois contre trois, mes amis contre d'autres du lycée.
En tant que fille, je m'en fichais de ce sport de fragiles où toutes les cinq minutes il y en a un autre par terre. Nous nous asseyons dans une tribune, prêt à continuer notre conversation.
Le temps passait vite, et plus les garçons jouaient, plus je trouvais qu'il avait pas mal progressé depuis le mois dernier. Il dribblait agilement, tirait très fort et marquait même beaucoup de buts. D'où pouvait venir une telle évolution ?
Soudain, alors que je ne regardais pas, Enzo fut projeté au sol à cause d'un tacle. Un craquement sinistre déchira l'air, mais aucun cri ne sortit de sa bouche. Je fus la première à bondir sur le terrain pour aller voir ce qu'il en était, quand celui ci se releva brusquement les poings serrés. Avant même que quelqu'un n'intervienne, il frappa le gars qui la fauché en plein visage.
Du sang gicla de sa bouche, mais Enzo n'était pas rassasié. Un deuxième poing s'abattit sur son visage, suivit d'un troisième. Seulement à ce moment là, les garçons prirent conscience du danger et s'unirent pour l'arrêter. John, qui avait le nez en sang s'écroula sur le sol en gémissant des insultes. Une boule me brûlait l'estomac face à ce spectacle d'une violence inouïe. Il durent être quatre pour le maîtriser, car même à terre, Enzo se serait acharné sur lui.
Il se débattait comme un diable pour se libérer et continuer son massacre.
- Calme toi mec ! Supplia Théo qui peinait à le retenir.
- Il a son compte ! Enrichit Marc terrifié par le comportement ahurissant de son meilleur pote.
Mickaël, qui était penché sur John voulut se relever pour se venger de notre ami, mais nos regards tétanisés le dissuadaient.
- Il a un problème ce type. Finit t'il par dire en relevant son camarade couvert d'hémoglobine.
Ces paroles eurent don d'énerver encore plus Enzo, qui parviendra bientôt à se libérer. Contre mon gré, la main tremblante, je me mis devant lui.
- Calme toi s'il te plaît, c'est moi.. Il a eut son compte maintenant arrête. Je t'en supplie.. laisse moi t'accompagner chez toi..
Il fallut quelques secondes avant qu'il n'imprègne mes paroles et finisse par se calmer. Sans baisser leurs gardes, les garçons finirent par le lâcher. Contre toute attente, Enzo bouscula Marc puis sortit du terrain. Il commençait à marcher vers chez lui. Théo hocha la tête pour me remercier, puis je quittais à mon tour la pelouse après m'être excusé de la part d'Enzo.
Il me fallut beaucoup d'efforts pour le rattraper, mais j'y arrivais. Pendant une minute, aucun de nous deux n'osaient prendre la parole. Ce fut finalement lui qui brisa la glace.
- C'est bien pour toi que je n'ai pas continué.
- Pourquoi t'as fais ça ? Cherchais je à comprendre.
Son visage paraissait se décomposer. Il était pâle, je ne savais plus quoi penser.
- Il m'a exprès fauché pour que je ne marque pas. Il n'a pas prit en compte le ballon, il cherchait juste à me faire mal. Tout ça parce qu'il joue comme un pied et qu'il supporte pas que je l'humilie comme ça. Il l'a mérité.
Je ne répondis plus. Ce n'était plus un blanc qu'il y avait entre nous deux, mais carrément un faussé.
Je transpirais en essayant de le suivre tellement qu'il marchait vite.Après dix minutes de marches, nous arrivions enfin dans sa rue qui était d'un calme inhabituelle. On dirait Que le temps s'arrête ici, même le vent ne sifflait pas.
Nous longions les maisons du lotissement, quand soudain des grognements me firent sursauter. Un chien hurlait à la mort à notre vue, en tentant de déchiqueter le grillage qui nous séparait de lui. De la bave jaillissait de ses babines, ses yeux dilatés ne demandaient qu'une chose, nous déchiqueter. Je me plaçais sans réfléchir derrière Enzo, qui soupira d'énervement.
- Sale cabot.
Jamais ce chien n'avait été si hargneux en me voyant. Je ne comprenais plus rien, je l'ai déjà caressé des dizaines de fois..
Je regardais une dernière fois les crocs se planter dans le grillage avant de détourner les yeux.Enzo ne paraissait pas surpris ni même angoissé.
- Il a quoi ce chien ? M'inquiétais je.
Il y eu un court silence avant qu'il ne réponde comme si de rien était..
- J'en sais rien mais il va falloir que je m'en occupe.
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Hantée.
Horror- On ne devrait pas rentrer dans ce manoir. - Pourquoi ? Tu as peur de quoi ? - Je n'ai pas peur ! On ne devrait pas être là, c'est tout. Ils pouffèrent de rire face à ma remarque. - C'est Halloween ! Il faut faire un truc flippant, sinon ce n'e...