13. Mon héros.

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- Réveilles toi !

Je sentais des mains me secouer violemment. Cette voix me semblait si familière..

Théo ?

- Aller fainéante ! On se réveille !

L'envie d'ouvrir les yeux me dévorait l'estomac. Tout les muscles de mon corps était crispés. La main de mon ami me percuta la joue.

- Désolé, mais je n'ai pas le choix.

Encore une baffe, puis une autre. Il vérifiait constamment ma respiration au niveau de ma gorge, avant de me frapper à nouveau. Puis, ces lèvres se posèrent sur les miennes, et son souffle envahit ma gorge. Ses deux mains compressaient ma poitrine, je sentais mon coeur battre plus rapidement. La vie reprenait petit à petit mon corps meurtri.

- Restes avec moi !

Après un ultime baiser de sauvetage, mes yeux se rouvrirent subitement. Je me redressais comme une déchaînée, avec une migraine pas possible. Tout était sombre autour de nous, je reconnus le canapé fracassé du manoir. Mon ami, agenouillé devant moi souriait comme un idiot.

- Tu sais que tu m'as fait peur ?!

Sans réfléchir, je me blottis contre lui, les larmes aux yeux. Ses mains me caressaient délicatement les cheveux, j'étais enfin tiré de danger.

- Comment tu vas ? Quémanda t'il d'une voix apaisante.

- J'ai connu mieux. Souriais je.

Nos regards se croisèrent, et nos sourires se synchronisaient. Il venait de me sauver la vie.

- Faut pas rester là. Commenta t'il subitement. Lisa et Marc sont rentrés, je suis venu te chercher.

- Comment savais tu où j'étais ?

- J'ai suivi les torches jusqu'au manoir. Comme si Enzo voulait que je te retrouve.

Soudain, la phrase de l'esprit revint violemment en moi, comme un écho machiavélique. «Tu seras la dernière a mourir.» Je frémis rien qu'en pensant à Enzo en train de m'étrangler.

Il m'aida à me relever, puis me tira vers la porte. Celle ci coinçait un peu, mais ne résista pas à l'acharnement de mon ami. Mais, avant de sortir, mes yeux se posèrent sur le haut de l'escalier. Enzo, accoudé contre une balustrade tenait un nouveau née en me regardant avec le sourire. Une seule phrase sortit de sa bouche, et je ne l'oublierais jamais.

«Ce n'est que le début de ton cauchemar.»

⚜️⚜️⚜️⚜️⚜️

Le lendemain matin.

- T'étais où hier soir ? Lança ma mère à la seconde où je posais le pied dans la cuisine.

Mon père me foudroyait du regard pour soutenir la question de ma mère.

- J'étais chez Theo avec Lisa et Marc.

- Ne ment pas ! Rugit mon père en resserrant les poing.

J'écarquillais les yeux, en l'interrogeant du regard.

- Enzo a appelé hier soir à une heure du matin. Il s'inquiétait pour toi ! T'es allé au manoir mckeller ?! Mais qu'est ce qui t'as pris bordel ?! Cracha t'il en jetant ses couverts par terre.

- Je.. euh.. bégayais je.

- Fou le camp dans ta chambre, t'es consignée jusqu'à nouvel ordre. Plus de sorties, plus d'amis, tu te concentres sur tes études.

J'allais répondre mais son regard noir m'en empêchait. Vaincue, je filais dans ma chambre en évitant de croiser leurs regards.
Enzo les a appelé, je crois rêver..

Je me jetai sur mon lit, les larmes aux yeux. Notons l'essentiel, tout le monde est sain et sauf. Mais qu'est ce que je peux faire pour arranger les choses ? Enzo, enfin son hôte ne compte pas nous laisser tranquille, nous étions en danger permanent.

Dans ma poche, mon téléphone vibra, et le nom de Théo s'afficha. Je répondais sans perdre de temps.

- Allo ?

- Y'a de nouveau les flics chez Enzo, accompagnée d'une fourgonnette mortuaire. Ses parents..

Je laissais tomber mon téléphone par terre. Les larmes chaude me brûlaient les joues, je n'arrivais pas à y croire. Cette histoire est partie trop loin, il faut rapidement y mettre un terme.

- Théo ? T'es toujours là ?

- Oui.

- Il faut qu'on le dise à la police. Enfin, qu'il est possédé..

- Pour finir à l'asile ? C'est pas une bonne idée.

- Et si on le prouvait.

- Comment ?

Je marquais un temps d'arrêt avant de répondre :

- Laisses moi vingt minutes et j'arrive. Toute sa maison est entourée de caméras de surveillance, si on met la main sur les films, on pourra le prouver !

Il ne répondit pas immédiatement.

- T'as entendu ?

- Oui, mais comment faire ?

- On entre chez lui par effraction, on chope les preuves et on file à la police. Juste nous deux, sans les autres.

- T'as raison, ils ne feront que nous ralentir. Je t'attend, fais attention !

- T'inquiètes pas.

Cette idée, pour être franche, paraissait super débile. Même si on parvenait à entrer, Enzo nous accueillera à coup sûr.

Quitte ou double, cette fois, on a plus le choix. Il faut à tout prix l'arrêter avant qu'il ne commette plus d'atrocité.

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant