5. Enzo ?

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Un mal de tête atroce me tiraillait le crâne. J'ouvris difficilement un œil, puis tentais de bouger mon bras endolori. Mon mouvement fut stoppé net par un fracas métallique. Ma vue devint plus distinct malgré l'obscurité. J'étais toujours dans la même pièce. Mes yeux se dirigeait vers mes poignets. Tous deux étaient entourés d'un anneau métallique, reliés à.. une chaîne ?

Je remarquais avec stupeur que j'étais attaché contre le mur. Tout en luttant contre la nausée, je me levais. Par terre, les ongles noircis étaient bel et bien là. Mes yeux cherchaient Enzo, mais il n'était plus ici. Je ne comprenais rien à ce qu'il c'était passé. J'espère qu'il va bien, mais avait t'on vraiment vu un esprit ?

Trêve de plaisanteries, je tirais de toutes mes forces sur les chaînes, mais en vain. Comment m'étais je retrouvé dans cette posture ?

- AU SECOURS ! Hurlais je pour que les autres m'entendent.

J'attendais quelques secondes puis hurlais à nouveau. Il n'y avait plus aucun bruit dans ce manoir de malheur. Je criais encore et encore mais toujours rien. Ne me dites pas qu'ils sont partis ? Je m'y refusais à y croire, ils ne peuvent pas m'avoir abandonnée. Et Enzo à la fin, il est où ?

Je continuais à forcer sur le métal, mais rien ne bougeait. Il faisait froid ici, je ne cessais de trembler.
Un liquide chaud coulait sur mon front, ma paume devint rouge quand je le touchais. Attaché, rien à manger, gelée et maintenant blessée.
Les larmes me montaient aux yeux. Jamais je n'aurais dû venir ici.

- À L'AIDE ! Tentais je à nouveau.

Toujours rien. Il n'y avait même pas de fenêtres dans cette pièce pour faire des signaux lumineux avec la torche. Mais bien sûr ! Je saisis immédiatement mon téléphone pour demander de l'aide à l'extérieur.

Aucun service.

Ces mots me firent hurler de terreur. Je ne pouvais même pas communiquer. Mes yeux se posèrent ensuite sur l'horloge. Il était déjà 10 heures du matin. J'ai été inconsciente si longtemps ? Déjà 12 heures que je croupissais là. Mes parents devaient être réveillés, j'allais avoir des soucis.

Soudain, des bruits de pas retentirent dans l'escalier. À ce moment là, j'avais autant peur que j'étais enthousiaste. La porte se mit un grincer, puis elle s'ouvrit. J'eus un soupir de soulagement en contemplant la petite bouille d'Enzo. Jamais je n'avais été si heureuse de le voir.

- Mon dieu, fit t'il. Tu es là.

Il plongea à genoux devant moi.

- Tu es blessée ? Remarqua t'il en tremblotant.

Il s'empressa de saisir un mouchoir et de me le passer sur la plaie. Il devint vite trempée de sang. D'un mouvement brusque, il arracha la chaîne qui me maintenait au mur.

- Je ne te savais pas si fort. Lui dis je surprise.

Il sursauta lors de ma remarque puis sourit bêtement.

- Merci Enzo. T'es un amour.

Il me semblait le voir rougir. Je marchait quelques mètres puis m'arrêtais. Une douleur atroce submergea ma jambe. J'allais chuter sur le sol mais il me rattrapa rapidement.

- Qu'est ce que tu as ? Demanda t'il surpris.

- Ma cheville.. je ne peux plus la bouger.

Il soupira en grommelant des injures.

- Accroche toi à mon cou.

Je n'eus pas le temps de répondre qu'il me souleva dans ses bras. Une mains derrière mes cuisses, l'autre derrière mon épaule, j'avais l'impression de d'être toute légère. C'était agréable comme sensation. Il passa l'arcade de la porte, puis descendit les escaliers sans faiblir. Ça me surprenait beaucoup d'ailleurs. Le canapé était vide, ils étaient vraiment partit.. des cadavres de bouteilles jonchaient le sol, et une désagréable odeur d'urine traversait l'air.

Hantée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant