Cette voix résonnait dans nos têtes. Lisa tremblait encore plus, sûrement en train de pleurer. Nous n'osions plus rien toucher, que ce soit la portière ou l'autoradio. Au moins, je savais à quoi m'en tenir.
- On fait quoi ? Demanda fébrilement Théo.
- On attend et on ramène Enzo au curé.
Marc pouffa de rire.
- Qu'est-ce que tu veux faire contre un type possédé, tu m'expliques ?! Parce que niveau idée à la con tu bats les records.
- C'est de la faute à qui si on est là ?! M'énervais je après sa réflexion.
Bien sûr, plus personne ne parlait. Ça voulait tout dire. C'est de leurs fautes si Enzo est dans cet état ! J'ai rien demandé à personne ce soir là, j'étais paisiblement dans mon lit.
Puis, un déclic nous fit sursauter. Nos regards se tournaient vers l'écran de bord indiquant l'ouverture des portières. Marc paraissait être le plus surpris. Mes mains se posaient lentement sur la poignée glaciale. Après un regard anxieux vers mes amis, j'ouvris brusquement la porte.
- On est où là ?! Sanglota Lisa accolée à Théo.
J'écarquillais grand les yeux en fixant les arbres sinistres tout autour de moi. La nuit était tombée, alors que nous étions en plein milieu de la journée il y a à peine 15 minutes.
- Qu'est ce qu'on fou là ?! Paniqua Marc en tournant frénétiquement la clé dans le contact. Putain elle démarre pas !
Notre seule échappatoire se trouvait dans la forêt. L'expression du visage de mes amis indiquait une profonde peur. Je n'étais pas de cet avis, cette situation me plaisait étrangement. C'est comme être dans l'un des nombreux film que j'ai déjà vu. Une forêt sinistre en pleine nuit, et après ? À quatre, rien ne peut nous arriver.
- Qu'est ce qu'on va faire ?! Pleurnichait Lisa à l'arrière.
- Arrêtes de pleurer ! M'énervais je. On va pas rester dans la voiture, faut qu'on sorte de cette forêt au plus vite.
Les garçons hochaient la tête, prêt à surmonter leurs peurs. Lisa ne semblait pas vouloir bouger de la banquette arrière.
- Vous êtes pas bien ?!
- Bah reste là toute seule et gardes la voiture. Provoquais je.
Bien sûr, elle refusa cette alternative. Je fus la première à mettre les pieds dehors. Un profond dégoût m'envahit quand ma chaussure s'enfonça jusqu'à la cheville dans la boue.
- Dégueulasse ! Commenta Théo en évitant la flaque.
J'aurais pu me passer de son commentaire. Nous mîmes tous nos lampes torches. Des centaines d'arbres glauques aux formes sinistre se dessinaient devant nous. Plus de feuilles, que de la boue partout. Des ronces parsemaient les alentours, un vrai cauchemar. L'odeur répugnante me donnait la nausée, ça ne pouvait pas être réel. Comment une voiture pourrait t'elle se volatiliser jusqu'ici ? Ce n'est pas une une partie de la forêt des alentours, tout est plus macabre ici. Seul le bruit de nos pas et les hululements des hiboux résonnaient. Je n'ai jamais eu autant l'impression d'être seule au monde.
- On reste groupé ! Ordonnais je.
- Putain mais où est passé Marc ?! Gueula Théo comme un dératé.
Un frisson me parcouraient le long du dos. Nos torches ne l'illuminaient pas, où à t'il pu aller en si peu de temps ?!
- MARC ?! Hurlions nous en coeur.
Aucun réponse. Nos cris ne servaient à rien, il ne répondrait pas.
Le rire de jeunes enfants déchira l'atmosphère. Impossible d'en identifier l'origine, ce son faisait partit de l'air. Nous n'étions pas seuls dans ces bois. Lisa se cramponnait à Théo comme une huître à son rocher.
Puis, contre toute attente, Marc sortit de l'obscurité. Son visage apeuré me donnait la chaire de poule.
- Qu'est ce que tu fou ?! Râlais je. On flippait grave !
- Y'a.. y'a des esprits là bas.. Ils.. ils m'ont entraînés vers eux.. Ils.. ils étaient trois. J'ai réussis à partir.. M..Ils sont partout ! Leurs visages.. ils ne sont pas content. Bégaya notre ami blanc comme un linge.
Lisa cria de panique en fondant en larmes. Le pauvre, Marc était complètement tétanisé.
- Ils faut qu'on reste ensemble. Rétorquais je en m'efforçant de ne pas paniquer.
Ils me pensaient forte, c'est faux. J'ai jamais eu autant peur qu'en ce moment. Après un signe de tête partagé, nous nous dirigions tous vers notre droite. Marc, d'ordinaire amoureux de sa voiture ne commentait même pas le fait qu'on l'abandonne. Ol était comme nous à cette heure ci, seul notre survie importait.
Bien sûr, personne ne m'écoutait. Pourquoi rester en groupe avec des silhouettes blanches qui bougeaient tout autour.
Soudain, trois gamins flottant dans les airs nous coupèrent le chemin. Ils s'amusaient avec un ballon. Sans abuser, ils n'avaient pas plus que six ans. Ils ne nous prêtaient pas attention, trop occupé à jouer et à rire.
Marc se pencha sur mon épaule.
- Contournons les. Murmura t'il en tremblant.
Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front, j'étais complètement tétanisée. J'écoutais les conseils de mon ami en déviant ma trajectoire sur la droite. Malheureusement, ils réagirent à notre contournement. Sans retourner leurs corps, les trois têtes pivotaient sur elles mêmes jusqu'à ce qu'on aperçoive leurs yeux noircis par la rage. Le garçon lâcha le ballon.
- Bientôt, vous jouerez avec nous au ballon jusqu'à la fin des temps.
Les deux gamines riaient à tue tête à côté comme pour lui donner raison. Ils applaudissaient de toutes leurs forces comme des aliénés. Les larmes me montaient aux yeux, le sourire pervers du garçon me donnait la nausée. Puis, dans un craquement immonde, leurs têtes se remirent en place. Quelques secondes après, ils disparurent dans la nuit, me laissant seule avec Marc et Théo. Il me fallut quelques secondes avant de comprendre la disparition de Lisa.
- Théo ! Elle est où ta copine ?!
Celui ci pivota sur lui même, avant de répondre complètement paniqué :
- Putain mais elle était juste derrière moi !
- LISAAAAA ! Cria Marc de toutes ses forces.
- Elle était juste là.. S'apitoyait Théo.
Ils semblaient éviter de penser au pire, mais je n'étais pas dupe.
Les gamins flottants l'avaient emmené avec eux à travers la nuit.
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Hantée.
Terror- On ne devrait pas rentrer dans ce manoir. - Pourquoi ? Tu as peur de quoi ? - Je n'ai pas peur ! On ne devrait pas être là, c'est tout. Ils pouffèrent de rire face à ma remarque. - C'est Halloween ! Il faut faire un truc flippant, sinon ce n'e...