4

16

- Léo, je sais que tu penses que je fais ça pour que ton père t'engueule, mais pas du tout.

- Oui, je sais, tu t'inquiétais pour moi. J'ai pas mes clefs, faut sonner.

Je soupire et appuie sur la sonnette, me préparant mentalement à revoir Louis. La lumière de l'escalier s'allume, je le vois à travers la porte d'entrée vitrée.

- J'arrive !

On attends encore cinq secondes avant que la porte ne s'ouvre. Le visage de Louis se décompose directement lorsqu'il me voit. Génial.

- Harry ?

Et quand il remarque Léo, caché derrière moi, il fronce les sourcils.

- Léo ?

- Je te le ramène.

- D'où ? Léo qu'est-ce-que tu as fais ?

Je me décale et croise mes bras sur mon torse, fixant Léo.

- Vas-y, raconte ce que tu as fais.

Ok, c'est pas cool de l'enfoncer comme ça. Mais j'ai vraiment eus peur, et j'espère que le fait que son père l'engueule lui passera l'envie de recommencer. Le jeune ado soupire et baisse la tête.

- Je... je suis allé voir Harry. J'ai pris le bus et je suis allé chez lui.

Les prunelles bleues de Louis m'observent, attendant confirmation. J'hoche doucement la tête. Il souffle fortement et prend son visage entre ses mains.

- C'est pas vrai Léo ! Mais qu'est-ce-qu'il t'es passé par là tête ! Tu te rends compte de tout ce qui aurait pu t'arriver ?!

- Je sais, j'suis désolé. Mais je vais bien, ça va.

- Et me mentir ça va aussi ?!

Louis prend brusquement son fils dans ses bras et le serre fort.

- Tu es vraiment inconscient. T'aurais pu te faire enlever, et imagine si tu te serais perdu !

- Pardon papa...

Louis le relâche en soufflant.

- Merci de l'avoir ramené.

Nos regards se croisent alors que Léo entre à l'intérieur de la maison. Il s'arrête et nous observe.

- Tu te décides à l'inviter à entrer où je vais aussi devoir le faire ?

- Bordel Léo ! lâche brutalement son père. File dans ta chambre, on discutera de ta punition demain.

- Harry ! hurle une petit voix en haut de l'escalier.

Je lève les yeux et regarde Noah dévaler les marches comme une fusée. Je souris et l'attrape au vol pour le caler sur ma hanche.

- Hey bonhomme. Dis donc, t'es pas encore couché à cette heure ?

- On regardait un dessin animé avec papa, ses petits bras entourent mon cou. Je suis content que tu sois à la maison. Tu m'as beaucoup beaucoup beaucoup manqué.

Je n'ose pas regarder Louis. Je serre un peu plus fort son petit garçon, puis embrasse ses cheveux.

- Vous aussi vous m'avez manqué.

- Papa ! Harry va dormir dans ton lit ? On peux regarder quand même le dessin animé ?

Les enfants ont toujours le don pour appuyer là où il faut et rendre une situation gênante encore plus gênante.