Ismaël, En recherche de soi-même

Chapitre 44

Ismaël- Tu fous quoi ici ?

Elle me regarde ou plutôt me détaille. Elle doit se demander la même chose de moi. Je soupire et regarde la photo agrandie au dessus d'elle. Elle doit dater de deux ou trois mois déjà.

Ismaël- Comment vont mes sœurs ? -elle me fixe encore- D'accord c'est bon j'ai compris.

Je passe ma main sur mon visage en marmonnant puis tema derrière elle, la fenêtre donne vue sur le jardin. Le vieux y est, il me regarde lui aussi. C'est fou j'ai l'impression qu'ils pensent tous que je vais parler aujourd'hui. Askip ça m'a permettrai de me libérer.

Ismaël- Je pensais plus te revoir tu sais. Depuis l'incident avec Ismahen j'ai la haine contre toi. Pourquoi ? J'en sais rien. Mais aujourd'hui quand je te regarde il n'y a plus rien, comme si mon veau-cer il avait tourné la page.

Les yeux dans le vide je me remémore la scène. J'avais tellement eu peur ce jour là, il n'y avait qu'elle et si ça avait été nécessaire je lui aurait donné mon cœur à moi sans hésiter comme je voulais le faire pour Sarah. Certains diront que j'abuse. Mais s'ils vivaient la même chose, bien que je ne leur souhaite pas, ils auraient sans doute réagit comme moi.

Ismaël- Elle va bien maintenant hein. Ils vont tous bien. Moi je suis coincé ici à me mélanger à plus fou que moi. Tu sais qu'ils disent que je suis fou ? À l'ancienne Sarah aussi elle le disait et j'en rigolais mais maintenant le premier qui me le sort je le démembre. J'ai envoyé neuf gadjis à l'hôpital sans aucun remords et j'ai faillit en tuer quatre d'entre elles. Je crois que j'ai plus de cœur Souhila tema je t'en parle comme si je te racontais ma journée de travail. D'ailleurs ça se passe comment le taffe pour les autres ? Et toi alors tu m'as toujours pas répondu. Tu fais quoi dans cet établissement ? Tu vas devenir "comme nous" à force de nous côtoyer. Ça aussi il le dit le médecin, que nos maladies sont transmissibles. C'est un gros mytho ce gars a chaque fois que je le croise je le frappe miskine. T'as vu je me suis rasé et j'ai eu une petite mise à jour. Je suis sexy nan ? Ils vont comment les petits ? -fronce les sourcils- À cause de ces connards de merde j'ai même pas pu voir mes sœurs accoucher !! C'est chiens de la casse ils verront quand je sortirai !! -me calme- Ils doivent être beaux Masha'Allah. Des triplés pour Sarah et une petite fille pour Ilham. Alala je les aurai tellement gâtés... -tape du pied doucement- Je pète un câble ici je devrai être avec eux. En tout cas ils ne connaîtront jamais ce que je connais je le jure par Allah que personne dans ma famille reposera un pied ici !! On nous prend pour des putain de chiens et on arrive même à douter de ce qu'on est à cause de ça !! Guérison tah khra ouais !! Tfouuu a'lik allez tous vous faire foutre !! Tous les employés de cet hôpital je vous prends en même temps sans problèmes !! Vous m'entendez ?!! JE VOUS BAISE TOUS !!

Je frappe contre le bureau, faisant sursauter Souhila devant moi. Je la regarde dans les yeux en respirant fort, je l'avais presque oubliée. Je me lève de ma chaise, faisant tomber cette dernière, et je sors de son bureau pour aller directement dans le jardin. Je fais un tour en marmonnant tout seul. Enfaite j'ai encore fait une crise je crois. C'est comme ça qu'il appelle mon changement d'humeur quand je parle. Moi je dis juste que j'ai trop de truc dans ma tête et que tout doit sortir. Je frappe dans un pot de fleur, l'envoyant s'éclater sur le mur à côté et je m'asseois sur le muret juste en face.

...- Lève la tête.

Je me redresse tout en continuant de bouger d'avant en arrière. Les sourcils froncés je le regarde mal et perdu en même temps. Il ne bronche pas, il n'a pas peur alors que tous partent quand je suis comme ça. Ils disent que je suis incontrôlable. Mes yeux sont rouge comme si j'avais fumé, c'est les symptômes de ma bipolarité. Quand je ne suis pas "normal" ils m'isolent comme si ça allait changer quelque chose.