chapitre 32

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Ensuite, j'ai couru vers elle et je n'ai pas réfléchi, je l'ai embrassé. Je l'ai embrassé avec toute mon envie de le faire depuis la première fois que je l'avais vu, avec toute mon inquiétude pour ce qui peut se passer demain ou même dans quelques heures, si elle meurt, avec toute l'infinité de mon amour pour elle.

Je l'ai embrassé comme si ma vie en dépendait. Et elle a répondu à mon baiser, comme si c'était la dernière chose qu'elle avait à faire sur terre et qu'elle le faisait avec tout le soin possible. Puis je me suis arrêté, pour la regarder dans les yeux, ses yeux qui étaient suppliants. "Embrasse moi encore! Ne t'arrêtes pas..." m'a-t-elle susurré en fermant ses yeux, ses deux mains caressant ma nuque et mes cheveux ras.

Je ne me suis pas fait prier, j'ai déposé mes lèvres sur les siennes et l'embrassai passionnément. Ses lèvres sont plus souple que de la guimauve. Nos langues valsaient, dansaient le compas, le tango, la salsa... ça a duré combien de temps? Je sais pas, tout ce que je sais c'est que j'ai souhaité que ça ne finisse jamais.

"Pourquoi ne me l'as-tu pas dit mon ange?

Lui murmurai-je alors le mes lèvres étaient toujours collées contre les siennes.
Elle recula un peu pour se défaire complètement de ce moment magique.

-Je... j'ai pas su comment te le dire. D'abord j'ai eu peur que tu aies pitié de moi, ensuite, quand tu m'as avoué que tu m'aimais, j'ai pas voulu te faire souffrir quand je mourrai, j'ai pas voulu que tu t'habitues à moi. Alors j'ai dû te repousser, malgré je mourrais d'envie de faire partie de ta vie. Maintenant tu comprends pourquoi je disais tout le temps que toi et moi c'est impossible.
-Depuis quand souffres-tu de cette maladie?
-Depuis enfant, en fait je sais pas trop mais mes parents l'ont découvert trop tard, j'ai pas pu avoir recours au traitement necessaire parce que c'est cher, et c'est introuvable ici, et en plus mes parents voulaient à tout prix me le cacher donc ils ont tout fait pour que je ne soupçonne rien, ce qui revient à éviter de me soumettre à un quelconque traitement pour que je ne me rende pas compte que j'étais malade. Et même s'ils me l'avaient dit, pour un traitement il aurait fallu que je parte à l'étranger et on n'avait pas les moyens.
-Et donc quand tu as enfin su que tu allais mourir, tu t'es empressé de te marier à Richard et d'enfanter. Sans doute pour faire plaisir à tes parents, je me trompe?

Elle écarquilla les yeux.

-Comment le sais-tu?
-J'ai bien vu comment ils sont, s'ils le pouvaient ils nous auraient déjà casé toi et moi (rire). Tu es trop sensée, tu n'aurais pas fait cette folie volontairement, en plus, j'ai remarqué que ça n'allait pas très fort entre vous donc c'est sûrement à cause de ce mariage dont tu ne voulais pas.
-Ouais! T'as raison. Ils voulaient à tout prix que je leur laisse un enfant comme souvenir. Donc j'ai pensé bien faire en choisissant de leur faire plaisir plutôt que de vivre ma vie comme je l'entendais.

Je me suis alors avancé et j'ai déposé sa tête sur ma poitrine, caressant ses cheveux.

-Tu te rends compte que tu aurais pu mourir en vivant avec cet homme alors que c'était pas la vie que tu voulais? Mais ce n'est plus important, le passé est derrière nous. On est ensemble dans cette histoire mon amour, je ne te lâcherai pas. Quoi que tu me dises, tu ne me feras pas changer d'avis. C'est ma vie j'en fais ce que je veux, et ce que je veux c'est vivre avec toi, peu importe que les medecins disent que tu mourras demain, ils ne sont que des idiots, tu ne mourras pas mon coeur, on vivra ensemble et on vieillira ensemble. Je te le promets, on ira à l'étranger. Les Etats-Unis, le Canada, la France, l'Angleterre, où que ce soit. Tu guériras mon amour, tu verras."

Elle s'est mise à pleurer, et moi aussi. Je l'ai embrassé et après je me suis assis près d'elle pour qu'on parle de tout et de rien, comme d'habitude.

Mitchie (le journal intime de maman)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant