Je n'ai pas su quoi dire de plus que de sauter sur lui et de le couvrir de baisers débordant d'amour.
On était assis face à face et on s'écrivait, quand l'un avait fini de t'écrire, il le passait à l'autre.
Oui, c'est chelou mais c'était chou. On fait de plus en plus de chose bizarre mais être différents n'a jamais été un défaut.
Et Camille qui trouve toujours qu'on en fait beaucoup trop mdr! Elle a toujours une mine dégoûtée quand elle nous voit ensemble.
En parlant d'elle, elle ira en Haïti la semaine prochaine, pour tout mettre au point avec son père à propos de la chaîne d'entreprises familiale.
Elle stresse parce qu'elle a peur de ne pas être à la hauteur de ce que son père attend d'elle, mais je suis toujours là pour calmer comme je peux ses nerfs.
Cependant, je ne serai jamais aussi douée pour le faire qu'Alex. Ah lui, il a toujours les mots qu'il faut quand il s'agit de Camille. Ils sont indissociables ces deux là, et cette complicité est si beau à voir entre eux.
*
Bonjour mon p'tit journal d'amour!
Ça fait longtemps que je ne te salue plus hein, mdr!
Ouais, t'as vu juste, je suis de super bonne humeur ce matin!Pourquoi? Bah juste parce que je me suis réveillée et j'ai réalisé, pour énième fois, à quel point j'étais chanceuse d'être encore en vie et surtout de vivre heureusement.
Nombreuses sont les femmes qui n'ont pas eu cette chance.
Il y en celles qui meurent. Et celles qui vivent mais c'est comme si elles sont mortes car elles vivent sans but, sans direction.
Pour elles, la vie est une punition et elles se trouvent juste lâche de ne pas pouvoir y mettre un terme elles-mêmes (j'étais de ce genre).
Mais moi, non seulement j'ai survécu, mais je vis bien, super bien même.
Je ne suis pas devenue une femme froide, pleine de rancoeur, mon coeur ne s'est pas refermée à l'amour, et les souvenirs de ce mauvais chapitre de ma vie ne me hantent pas.
Ma fille grandit bien, elle ne souffre pas de manque d'amour paternel, Alex le comble tellement dans ce sens.
Donc voilà, je suis l'une des rares femmes qui ont été victimes de violence conjugale et qui s'en sont sorties sans de trop grosses séquelles.
Alors pour cela, je veux laisser un petit message à toutes les femmes qui sont dans cette situation et qui vivent ce cauchemar tous les jours, en espérant qu'elles le recevront un jour.
Alors, je me présente. Je m'appelle Elysabeth, et Mitchie aussi. Donc, vous avez le choix entre deux prénoms lol. Bref, je suis haïtienne, j'ai 24 ans bientôt 25 et j'ai été victime de violence conjugale pendant plus de cinq ans.
Sachant que j'étais atteinte d'une maladie chronique, je me suis dépêchée de me marier avec un homme qui me paraissait en être un. Je pensais que c'était quelqu'un de respectable, de bien etc. Mais je m'étais trompée sur toute la ligne.
Déjà après quelques semaines de mariage, il a commencé à montrer son vrai visage. Il me frappait pour un oui ou pour un non, et même pour le fait qu'un homme pose son regard sur moi (on se demande en quoi c'est ma faute).
Je pense que, d'après lui c'était le moyen parfait de prouver que c'est lui qui commandait. Et de ce mariage sordide est née une petite fille, ma fille. Mais malgré ça, il n'était pas satisfait et m'insultait même parce que selon lui c'est de ma faute si je n'ai pas enfanté un garçon.
VOUS LISEZ
Mitchie (le journal intime de maman)
Teen FictionDès qu'elle a enfin su pour sa maladie, tout a basculé dans sa vie. Ses reves, ses aspirations, tous sont partis en fumée. Elle devait soit vivre sa vie et en profiter autant qu'elle le pouvait, soit se dédier à faire plaisir à ses parents le temps...