C'est la première fois que je rencontre quelqu'un d'aussi craquant. Il a vraiment quelque chose de spécial. On dirait qu'il m'a ensorcelée. Alors que je suis en train de me brosser mes cheveux, je sens son bras autour de ma taille. Je me retourne et nous nous faisons face. Il est vraiment grand, enfin comparé à moi. Il doit faire un mètre nonante, voire nonante-cinq. Je me sens vraiment petite avec mon mètre soixante, mais j'aime la sensation de sa domination sur moi. Il se penche alors vers moi et pose un doux baiser dans mon cou. Un frisson parcourt mon corps entier. Je sens que mes jambes se mettent à trembler. Il se redresse et plonge son regard dans le mien. Je ne pourrais pas dire combien de temps nous restons comme ça à nous regarder dans le blanc des yeux. Il y a une telle intensité entre nous. Je ne sais pas si lui a déjà ressenti quelque chose comme cela, mais moi, en tout cas, jamais. Je me sens comme transportée dans un autre univers, là , dans ses yeux d'un vert profond. Nous sommes tous les deux contraints de détacher notre regard l'un de l'autre lorsqu'un téléphone se met à vibrer dans la salle de bain. Nous regardons autour de nous, aucun téléphone. Apollon se penche alors pour attraper son pantalon, le bruit a l'air de venir de là . Il sort alors de sa poche un téléphone.
- Hé, mais c'est mon téléphone. Qu'est-ce qu'il fait dans ta poche ? Je le cherche depuis tout à l'heure.
- Oh pardon. Je ne sais pas. Je pensais que c'était le mien. Visiblement, ça veut dire que je l'ai perdu. ça fait juste la troisième fois cette année-ci.
En l'entendant prononcer ses paroles, je me rends alors compte à quel point je suis une idiote. Si cela fait la troisième fois en une année qu'il perd son téléphone en soirée, je ne dois probablement pas être la première fille chez qui il se réveille après une soirée trop arrosée. Mais quelle conne je suis ! Je m'en veux à moi-même de m'être laissée embobiner. Et d'avoir pris un bain avec lui en plus ! Je passe vraiment pour une fille facile. Il a dû profiter du fait que j'étais saoule hier soir pour me ramener ici et me faire ensuite croire que lui aussi avait un trou de mémoire. Et moi je suis tombée en plein dedans comme une pauvre fille. Il doit bien rire. Et en plus je viens de prendre un bain avec lui. Je sens la colère monter, mes joues me brûlent. Ma respiration devient de plus en plus rapide, saccadée. Lorsque je pose mes yeux sur lui, il a l'air de pouvoir lire en moi ce que je pense. Il ouvre alors la bouche pour dire quelque chose mais la referme tout aussi vite. Il répète l'opération trois fois avant qu'un son ne sorte de sa bouche.
- Je suis désolé. Je vois dans tes yeux ce que tu es en train de te dire mais tu as tout faux !
- Ah bon ? Et qu'est-ce que je suis en train de penser Madame Soleil ?
- Oh ça va les sarcasmes ! Je ne suis pas ce que tu penses. Ce n'est pas parce que j'ai autant perdu mon téléphone que ça veut dire que je passe mon temps à ramener des nanas pour abuser d'elles.
- Alors c'est pour quoi ? Drôle de coïncidence quand même. Je reste perplexe.
- C'est juste que... je ne sais pas... je suis super distrait du coup ça m'arrive souvent de perdre mon téléphone. Je l'ai oublié une fois en rentrant chez ma mère pour les vacances de Noël. La deuxième fois, je l'ai perdu soit dans le restaurant où j'étais allé avec mes sœurs, ou sur le chemin du retour, je ne sais pas. Donc, tu vois, rien avoir avec les films que tu te faisais dans ta petite tête bouclée.
- Oh. Je me sens bête. Désolée de t'avoir jugé comme ça. Enfin, aussi vite je veux dire.
Quand je lui dis que je me sens bête, c'est un euphémisme. Je me sens idiote au plus haut point. Il faut vraiment que j'arrête de juger les gens comme ça à la moindre phrase qu'ils prononcent.
- Ce n'est rien.
- Si si. Je suis toujours sur la défensive avec les gens. C'est pour ça que j'ai très peu d'amis. C'est depuis que...
A nouveau, je m'arrête net au milieu de ma phrase. Je sais ce que j'allais dire. J'allais lui déballer toute mon histoire. Lui dire pour mes parents. Mais c'est trop tôt, beaucoup trop tôt.
- Depuis que quoi ?
- Rien. Depuis que je suis petite.
- Ok.
Il se baisse, ramasse sa boule de fringues etsort de la salle de bain. Je l'entends alors se rhabiller devant la porte de la salle de bain et descendre les escaliers. Après cet ascenseur émotionnel, je termine de me sécher. J'enfile mes sous-vêtements, me brosse les dents et les cheveux qui sont presque secs. Je décide de les laisser au naturel, les quelques boucles qui s'y dessinent feront l'affaire pour aujourd'hui. Je n'ai pas le courage de les lisser comme j'en ai l'habitude. Une fois ma frange en place, je passe au maquillage. Je mets quand même un petit peu de mascara pour tenter de masquer ma tête de « post-cuite », et je vais dans ma chambre pour continuer de m'habiller. J'enfile rapidement un jean noir slim déchiré au niveau des genoux, mon jeans fétiche. Il est un peu taille haute,juste assez pour mettre en valeur mes fesses. Peut-être qu'il me portera chance aujourd'hui. Ensuite, je passe un t-shirt rayé noir et beige à longues manches. J'enfile ensuite mes Converse noires, celle que je porte tous les jours. Rien de bien sexy, mais c'est moi.
VOUS LISEZ
Comment oublier?
RomanceIsabella est une étudiante qui, suite à la mort de ses parents, élève seule sa petite sœur de huit ans. Après une rupture difficile avec son petit-ami, elle essaye de remonter la pente et de rencontrer de nouveaux garçons. Jusqu'au matin où elle se...