Comment oublier?

XXIX

J'enfile vite mes bottes, et mon manteau. Le froid glacial me pique aux joues. Je marche vers le fond du jardin, et je le vois, assis sur le muret, notre muret.

- Je suis vraiment désolée pour tout à l'heure. Je voulais juste entendre ce qu'il avait à me dire. Je suis une idiote. Voilà !

Il se lève et s'avance vers moi. J'aime quand nous sommes debout, l'un en face de l'autre. Il me domine tellement avec son mètre nonante-cinq. J'aime cette sensation qu'il me protège quand je suis avec lui. Il encadre mon visage de ses grandes mains.

- Tu n'es pas idiote. Tu es juste encore un peu amoureuse. Et moi, je suis désolé pour ce que je t'ai dit tout à l'heure.

- Oh. Mais tu as raison. Nous ne sommes pas ensemble.

Ses yeux noircissent quand je dis ça, une vague de colère passe dans ses yeux. Il se radoucit ensuite et me pose un baiser sur la joue.

- Peut-être un jour. Tu me plais, beaucoup.

Je l'enlace alors par la taille et nous nous embrassons. Ce baiser me semble durer une éternité. Plus rien ne compte autour de nous. Juste lui et moi, dans le froid glacial de février. De la neige commence à tomber. Nous nous interrompons pour regarder le ciel. Lorsque nos regards se croisent, nous sourions.

- Toi aussi, tu me plais beaucoup lui dis-je en rapprochant à nouveau mes lèvres des siennes.

Avant qu'elles ne rentrent en contact, je suis tirée en arrière avec une telle violence que j'en tombe par terre. Heureusement, j'ai le réflexe de mettre mes bras pour me rattraper. Je suis confuse, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Est-ce que je suis tombée toute seule ? James s'abaisse immédiatement pour m'aider à me relever, et voir si je vais bien. Une fois remise sur pieds, j'aperçois James fonçant vers... vers Théo. Putain ! C'est lui qui m'a tirée comme ça ?

- Qu'est-ce que tu fous mec ? Il y a une telle colère dans la voix de James qu'il pourrait renverser le monde entier.

- Rien, je voulais parler à MA copine ! lui répond Théo d'un ton menaçant.