À 07h00, je suis toujours dans la salle d'attente de l'hôpital. Les évènements de la nuit repassent en boucle dans ma tête. James qui débarque chez moi pour s'excuser, l'épisode du téléphone explosé contre les murs de ma chambre, les coups de klaxons, les mecs laissant Valentin pour mort sur le gazon de la maison. À peine arrivée à l'hôpital, j'ai pris le téléphone de Valentin afin de joindre ses parents. Ceux-ci sont arrivés dans la demi-heure, totalement effrayés et anéantis par ce qui s'était passé. Ils m'ont expliqué que Valentin leur avait dit qu'il allait dans un bar avec des amiss. Mais rien d'autre. Comme ils habitaient tout près, il avait prévu de rentrer à pieds et ils ne se sont donc pas inquiétés de ne pas le voir rentrer.
Les policiers m'ont interrogée. Ils m'ont posé des dizaines et des dizaines de questions. Tout ce qu'ils me demandaient convergeait vers James. Je m'en rendais compte au fur et à mesure des questions. Les policiers se sont faits plus insistants à son propos. Me demandant comment je l'avais rencontré, ce qui me gêna étant donné que je ne me rappelle absolument pas de comment ce garçon s'est retrouvé dans mon lit. J'ai bien vu le regard désapprobateur d'un des policiers. Il devait avoir la cinquantaine, ce qui fait que si l'on calcule vite, il doit avoir l'âge qu'aurait pu avoir mon père s'il était toujours parmi nous. Il a peut-être des enfants de mon âge, il doit se demander comment une fille peut trouver normal de retrouver un inconnu dans son lit, alors que sa petite sœur dort à côté. Le deuxième flic, un jeune d'une vingtaine d'année n'a pas réagi et s'est contenté de sourire. Le choc des générations on dira. La seconde question à propos de James me mit aussi mal à l'aise que la première : comment s'appelle-t-il? Aucune idée. Je ne connais même pas son nom de famille. Le policier le plus âgé se contenta de soupirer et de lever les yeux au ciel. Il posa ensuite à nouveau ce regard désapprobateur sur moi. La question suivante m'acheva : où réside-t-il ? À nouveau, aucune idée. Les larmes se mirent à couler le long de mes joues. Que je suis conne. Sérieusement mais qu'est-ce qu'il m'a pris ? Comment j'ai pu être aussi naïve ? Je nous ai mise Lila et moi en danger, inutilement. Le policier le plus jeune qui, jusque-là restait muet, s'approcha de moi et me prit la main.- Ça va aller mademoiselle. Ça arrive à tout le monde de faire des erreurs me dit-il en me serrant la main et la caressant de son pouce.
- Ecoutez Mademoiselle Bianchi, vous devriez faire plus attention à vous, surtout dans votre situation intervint le second policier plus âgé. Vous devriez peut-être reconsidérer vos choix de vie, surtout si vous souhaitez vous amuser de la sorte avec des hommes.
Je levai alors les yeux vers lui. De quel droit se permettait-il de juger mes choix ? Oui je n'ai plus de parents, oui j'élève ma sœur alors que je n'ai que 19 ans. C'est humain de faire des erreurs. Je ne me cherche pas des excuses, loin de là. Mais qui est-il pour me juger de la sorte ?
- Vous avez fini votre interrogatoire ? dis-je en me relevant, énervée par la remarque du policier.
- Oui Mademoiselle. Restez disponible au cas où nous aurions d'autres questions à vous poser.
- Bien répondis-je en tournant les talons et en retournant auprès des parents de Valentin.
Aux alentours de neuf heures, les médecins sont finalement venus nous donner des nouvelles. Valentin a eu quatre côtes cassées, une hémorragie interne, des fils ont été mis à plusieurs endroits de son visage car les entailles étaient trop profondes, sa jambe gauche est dans le plâtre, et il a une commotion cérébrale. Il est actuellement aux soins intensifs. Les médecins ne savent pas encore quand il pourra sortir. Ils espèrent que son état va rapidement se stabiliser. Les parents de Valentin sont effondrés. À l'annonce de la nouvelle, sa mère a fait un malaise. Heureusement, les infirmières l'ont rapidement prise en charge. Quand Mme Martin fut remise de ses émotions, les médecins demandèrent aux parents s'ils voulaient aller voir Valentin. Je décidai de les laisser vivre ce moment en famille. Je laissai un mot à Valentin pour quand il se réveillera. Pour lui dire que je pense à lui, et que je passerai le voir dans la soirée, si j'y suis autorisée par les médecins.
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Comment oublier?
RomanceIsabella est une étudiante qui, suite à la mort de ses parents, élève seule sa petite sœur de huit ans. Après une rupture difficile avec son petit-ami, elle essaye de remonter la pente et de rencontrer de nouveaux garçons. Jusqu'au matin où elle se...