VIII

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Après trente minutes de bus, et dix minutes de marche, nous arrivons devant chez Joe. James se dirige directement vers le parking. Avec ses grandes jambes, il marche à vive allure, si bien que j'ai un peu de mal à le suivre.

- Il faut que je retrouve ma voiture. Si on me l'a volée, je suis dans la merde.

- C'est quoi comme voiture ?

Je n'y connais pas grand-chose en voiture, mais les marques, ça, je sais les reconnaitre.

- Une BMW. Tu vois ce que c'est comme voiture ? Je ne veux pas te vexer, me dit-il avec un petit sourire en coin, mais tu n'as pas l'air du genre de fille qui s'y connait en voiture.

Je ne peux réprimer un sourire. Je lui donne une petite tape sur le bras.

- Tu as bien raison, mais les marques, je sais les reconnaitre quand même dis-je en rigolant.

Nous marchons dans les allées du parking. Après les avoir toutes parcourues, je sens la colère monter aux joues de James.

- Tu ne vois pas ta voiture c'est ça ?

- Non.

Je sais que nous nous connaissons à peine mais, bizarrement, quand il se renferme comme ça, ça ne me plait pas. Je suis ridicule. Je ne le connais même pas ce garçon. Et il ne me connait pas non plus.

- Je vais appeler l'assurance, pour voir s'ils savent faire quelque chose. Peut-être la localiser avec le GPS ou quelque chose du style. Je ne sais pas s'ils peuvent vraiment faire ça en fait, mais dans les films ils le font, alors peut-être que ça fonctionnera.

- Ok. Je vais t'attendre à l'intérieur du bar.

A peine je dis cela, une lueur passe dans son regard.

- Non... Reste avec moi s'il-te-plait.

Lorsque ces mots sortent de sa bouche, ils ressemblent presque à une plainte.

- D'accord.

Je me rapproche alors de lui. Il tend sa main vers mon visage, et le caresse doucement avec son pouce, dessinant le contour de mes lèvres. Il me fait fondre. Il a un effet électrisant sur moi. Je ne me reconnais pas. Je n'ai jamais été le genre de fille qui se laissait embobiner par les garçons. Mais lui... Je ne peux pas l'expliquer. Je l'ai dans la peau. Doucement, il rapproche son visage du mien et pose un doux baiser sur mes lèvres. A peine il touche mes lèvres, je sens comme une décharge électrique dans l'ensemble de mon corps. Je n'avais jamais ressenti cela avant. Pourtant j'en ai embrassé des garçons. Enfin pas des tas non plus. Juste quelques. Mais, avec lui, c'est tellement différent.

Lorsque nos lèvres se séparent, je le vois sourire. Pas d'un de ces sourires faux, non pas du tout. D'un sourire heureux. Ses yeux sont pétillants de malice. Soudain, il me tire de ma rêverie.

- Par contre, est-ce que je pourrais avoir ton téléphone ? Etant donné que je n'ai plus de veste, et plus de téléphone, je n'ai aucun moyen de les joindre.

Je lui tends alors mon téléphone que je déverrouille avant. Lorsqu'il le prend en main, il prend quelques secondes pour fixer mon fond d'écran. Je me sens obligée de lui donner une explication.

- C'est ma sœur. Lila.

- Elle te ressemble beaucoup.

Après avoir passé vingt minutes au téléphone avec sa compagnie d'assurance, avoir crié à plein poumons sur son assureur, James s'avance vers moi. Pendant l'appel, j'ai préféré rester à quelques mètres de lui, assez prêt pour pouvoir lui jeter quelques regards, mais assez loin pour ne pas entendre tous les détails. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me gène.

Comment oublier?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant