insieme / nekfeu

cinquième

ken

On est mardi et j'ai une flemme de malade de me lever, mais ça c'était sans compter sur Sneaz qui tape sur ma porte en me hurlant d'arrêter mon réveil.

— Wesh je te jure je vais démonter la porte, éteint ton réveil la putain d'ta mère ! Il hurle de l'autre côté de la porte.

— Ferme ta gueule 'Med ! Je hurle à mon tour.

J'éteins l'alarme sur mon portable et le déverrouille pour checker mes réseaux. Une alerte apparaît sur mon écran, c'est mon planning de la journée.

| - stud sneaz
| - shoot ysl

Je finis par me lever et enfile un short de basket avant de sortir de ma chambre. Je descend les escaliers et rejoins Sneaz dans la cuisine. On vit ensemble, mais c'est pas vraiment contraignant vu la taille de l'appart, j'ai ma chambre et ma propre salle de bain avec bain et tout le bordel à l'étage, et Sneaz a la même mais au premier niveau. On vit dans un appart plutôt grand et moderne, on a un salon énorme avec une télé gigantesque et trois canap assemblés. Plutôt pratique quand la clique vient squatter.

— Yo, je sors en m'asseyant sur une des chaises de l'ilot.

— Ta gueule à toi, il me répond.

— T'es sérieux ? C'est qu'un réveil gros.

— Mais tu fais chier ta vieille sonnerie de merde, fais comme moi met du Asap Rocky j'sais pas ! Il souffle. Je ris, me moquant de lui.

— Ouais, ouais, je ferais ça.

Il me lance un regard noir en me voyant rire. Je lui dis de se détendre et il soupire en mettant du son sur l'enceinte pendant qu'on déjeune. On se retrouve comme deux abrutis à secouer la tête sur les sons qui passe devant nos bols de céréales. Parfois à faire des commentaires. Amigo de Plk passe, c'est un son de son projet Ténébreux.

— Du lourd ce qu'il a balancé le petit du Panama, dit Mohamed.

— C'est prometteur de fou, Antoine s'occupe déjà de lui t'façon, j'ajoute.

Il change de son et c'est Monopoly d'Hamza qui passe, un son de son album 1994. On continue de bouger la tête pendant un bon moment puis on décide de se bouger le cul pour filer au studio. Sneaz taf sur un nouvel album alors il passe son temps là bas, et même si on a déjà bouclé notre son à nous depuis un moment je l'accompagne assez souvent. On file se préparer et une fois ma douche finit je rejoins ma chambre, enfile un jean gris foncé, un gros sweat blanc seine zoo, et attrape une paire de Stan smith blanches. J'enfonce ma casquette seine zoo rose sur ma tête et rejoins Mohamed qui m'attend déjà, assis sur le canapé.
On arrive au studio une bonne dizaine de minutes plus tard, ce qui est cool, c'est qu'on en est vraiment pas loin, alors on a pu y aller à pied. On rentre et on salue Deen et 2zer qui sont déjà là.

— Bah alors on est à nouveau brun ? Me demande Theo.

— Mais ducon ça fait au moins deux semaines t'es sah ? Je lui demande en retour.

— Wesh j'avais pas vu ! Il s'exclame en levant les bras en l'air.

— Mais gros on s'est vu hier, je réponds en soufflant du nez.

— T'es tellement cheper mec ! Rajoute Deen.

— Moquez vous bande de batards, soupire Theo en s'enfonçant dans son siège.

Sneaz ne nous prête déjà plus d'attention, il est entrain d'écrire, son casque sur les oreilles. On pourrait se demander pourquoi on est là, mais on aime bien être ensemble quand c'est comme ça.
Après deux heures au studio et deux grecs plus tard, je me lève et chope mes affaires pour partir au shoot Yves Saint Laurent. Je souris à l'idée de revoir ma petite miss. J'ai carrément zappé son prénom, mais j'ose pas demander à Deen, il va croire que je suis en chien dessus. Il aurait peut-être pas tord, je la trouve magnifique. Ce qui bloque, c'est son attitude avec moi. Mais je pense que si je ne m'étais pas comporté comme je l'ai fais l'hors de notre première rencontre, ça ne se passerait pas ainsi. Mais j'ai trop de fierté pour changer de comportement et puis je préfère agir comme un con histoire de la tester. J'accorde pas souvent ma confiance aux meufs. La seule avec qui j'ai un contact c'est Nella, c'est un peu mon plan cul, en gros. Enfin non, pas en gros, c'est carrément mon plan cul. Elle est pas collante, elle s'entend bien avec les gars, ça m'suffit.
En repensant à ça je repense au fait que ça fait bien une semaine que je ne l'ai pas vu et que ma petite brune de Saint Laurent occupe bien plus mes pensées qu'elle ne le devrait. Je repasse à la maison pour prendre la voiture et arrive au locaux du shoot une bonne dizaine de minutes en avance, encore une fois. J'entre dans le bâtiment et salue Jamie, le photographe, ainsi qu'Ana, la maquilleuse. J'entends la porte claquer derrière moi et je reconnaîtrais parmi milles les bruits du claquement de ses talons contre le sol. Toute la pièce est plongée dans le silence et tout le monde se retourne vers elle, moi compris.

— Ken, elle commence en me voyant. Ravie de te voir à l'heure, elle me dit sarcastiquement.

— Ravis de te voir tout court, je lui réponds accompagné d'un petit rictus. Je vois que je l'ai déstabilisé quand elle perd son regard défiant et qu'elle ouvre légèrement la bouche pour la refermer aussitôt. Elle m'ignore et se tourne vers Jamie.

— Jamie tout est en place ? Elle lui demande. On a un court moment aujourd'hui.

— Oui tout est en place, il lui répond.

— Parfait, elle sourit.

Je me surprends à la détailler. Elle porte un pantalon de tailleur bleu à rayures blanches, un haut blanc col montant aux manches longues, et des baskets blanches Valentino. Elle a ses cheveux détachés pour une fois et ils tombent sur ses épaules, jusqu'en dessous de sa poitrine, ils sont ondulés comme d'habitude. « Elle est vraiment putain de jolie » c'est ce qui me passe par l'esprit quand je la détaille. Mais c'est la concernée qui me sort de mes pensées.

— Tu peux rejoindre Ana pour le maquillage, elle me dit en partant rejoindre le reste de l'équipe.

Et le charme est rompu.
Une petite demi-heure plus tard Ana a fini et on commence à shooter. Jamie me demande de bouger parfois et je m'exécute sans broncher. Je porte un long manteau bordeaux sur un pull en maille noir. J'ai un jean noir, et des baskets blanches de la marque. Jamie me demande de m'assoir par terre et d'écarter les jambes pour poser mes coudes dessus. Je l'écoute et il semble ravi du résultat. On entend la voix de la petite brune retentir quand elle annonce une pause.

— Eden, tu peux venir voir s'il te plait ? Demande Ana.

Je cherche la concernée des yeux et ils s'ouvrent un peu plus quand je vois ma brune se retourner vers elle, un sourire aux lèvres. Eden, c'est donc ça, son prénom. Eden. Ça sonne bien, Eden.

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(ps : vous avez aimé le pdv de nek?)
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