quarante-huitième

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eden

Quatre heures du matin. C'est bien une heure pour se balader seule dans Paris. Surtout après ce qui m'est arrivé. Ken est parti à vingt-deux heures de chez Deen et moi à vingt-trois heures. Pas très utile de venir pour rester aussi peu, mais bon. Je suis rentrée et j'ai essayé de dormir. Mais j'avoue j'ai abandonné. J'ai renfilé mes habits et ma grosse doudoune, en rajoutant une grosse écharpe et je suis sortie.
Depuis je me balade dans les rues de Paris, éclairée par la lune. Je sais où je vais. Je vais là où je vais quand je suis toujours mal. Je tape le code de la petite porte et monte doucement les marches. J'arrive devant Adel qui me sourit tendrement.

— Vous êtes en retard, mademoiselle Deneve, il dit en souriant.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire par là, mais lui souris tout de même avant d'emprunter l'escalier de secours. J'imagine qu'il dit ça parce que je viens rarement aussi tard. Je monte rapidement les marches et pousse la porte pour arriver sur le toit. Je contourne la porte pour aller du côté où se trouve la seine et la tour Eiffel et je me stoppe en apercevant la silhouette devant moi. Une casquette et des cheveux qui en dépassent. Bien sur.

— T'as volé mon échappatoire, je souffle en m'asseyant à ses côtés.

Il relève la tête vers moi, se mordant l'intérieur des joues, et retirant son seul écouteur.

— Désolé, il m'en fallait un plus sur, il souffle à son tour.

Je m'enveloppe dans mon écharpe et regarde les lumières de la tour Eiffel éclairer son visage. Il est tellement beau comme ça. Je pourrais le détailler pendant des heures.

— Je devrais te tuer d'être venue. Je suis sur que t'es à pied, il soupire.

— J'en avais besoin.

— S'il t'étais arrivé quelque chose je m'en serais doublement voulu.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Ce qu'il t'as fait c'est ma faute. Juste pour des petites disputes de rien du tout. Et s'il avait retenté quelque chose ce soir ça aurait encore était de la mienne. Parce que c'est à cause de moi que t'as besoin d'air, pas vrai ?

Je le regarde attentivement et remarque la façon qu'il a de se mordre nerveusement la lèvre inférieure. Ses pupilles évitent les miennes. Il s'en veut vraiment. Je pose ma main sur sa joue, le poussant à me regarder.

— Je suis désolée, je souffle. J'aurais jamais dû te dire tout ça je le pensais même pas, je voulais pas souffrir mais c'était ridicule de penser ça puisque c'est mon choix qui m'a fait du mal, pas toi.

— T'avais raison, il baisse les yeux. Tout ce qui t'arrives c'est ma faute. Je veux pas qu'il t'arrives une connerie à cause de moi. Les gars me le pardonneront jamais, et moi je pourrais pas vivre avec ça. Je pourrais pas vivre sans toi.

— Ken... je souffle.

Je vois ses yeux s'agiter un peu partout et je pose ma deuxième main sur sa joue gauche. Il me regarde enfin.

— Parle moi de ta sœur, je demande tout doucement.

Il ferme les yeux et je colle nos deux fronts, l'encourageant à parler. Il inspire bruyamment avant de commencer.

— Elle avait dit qu'elle revenait. Elle devait juste partir quelques jours avec des amies. Mais elle est pas revenu. Le pire c'est que c'est sa faute. Elle venait d'avoir son permis tu comprends, elle avait pas bu, mais elle était fatiguée. Ses copines étaient sorties en boites, mais elle, elle voulait rentrer. Alors elle a prit la voiture. Même si elle était fatiguée, trop fatiguée pour conduire. Elle s'est assoupie un court instant il parait. Elle a dévié dans un arbre. Elle est partie sur le coup... Il finit en murmurant. J'aurais préféré en vouloir à quelqu'un d'autre, mais pas à elle.

Sa voix se met à trembler et je saisie ses mains, le forçant à s'approcher de moi. Il finit par se laisser faire et je le serre contre moi, passant ma main dans ses cheveux. Je
pose ma tête sur son épaule, expirant longuement.

— Je vais pas partir, je murmure près de son oreille. Je te laisserais pas.

— T'en sais rien.

— J'en ai pas envie.

— Parfois ça suffit pas.

— Ken, regarde moi.

Il relève la tête lentement et j'aperçois ses yeux rougis. Mon cœur se serre en le voyant comme ça. Je passe mes pouces sous ses yeux et lui souris faiblement.

— Écoutes moi, je compte pas te laisser partir, parce que jusqu'ici t'es la meilleure chose qui me soit arrivé et... je marque une pause, hésitante. Quand je t'ai vu ce premier soir là, je savais qu'il se passait quelque chose. Quand t'as posé tes yeux sur moi ce soir là, j'ai compris qu'on allait se revoir toi et moi. Et j'ai compris que j'allais chercher à ce que l'on se revoit, si jamais on y arrivait pas de nous mêmes. Mais quand Francesca m'a annoncé pour l'égérie, quand on s'est revu avant d'aller chez Deen aussi, j'ai su que c'était pas le hasard.

— Si tu restes avec moi tu vas souffrir Eden. Tu seras pas heureuse. On peut pas, il murmure dans un souffle.

J'attrape son visage entre mes mains et depose un léger baiser sur son front. Il me regarde longuement dans les yeux, cherchant ce que j'allais lui dire ensuite, mais je ne laissais rien paraître.
Et quand j'ai prononcé ces quelques mots, juste après, j'ai compris qu'il ne s'attendait pas à ça.

— Si tu me quittes, je pars avec toi.

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hello mes chats, je rattrape le retard comme promis, vous pensez quoi de ce chapitre?? trop de déclarations? trop de ken/eden lol?
plein d'amour

insieme / nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant