insieme / nekfeu

premier

eden

Je grognais en essayant tant bien que mal d'attraper mon téléphone qui sonnait sur ma table de chevet. C'était un énième appel de Cora, ma meilleure amie. Je souffle en décrochant en la mettant sur haut parleur.

— Allo ?

— T'es ou bordel ? Me demanda-t-elle.

— Bah... Dans mon lit.

— T'a dix minutes pour ramener ton cul au resto, je t'attends. Le serveur me prend pour une imbécile, dit-elle en soufflant.

— Merde, désolée ! J'arrive, je déclare en sautant de mon lit.

Je raccroche pour m'éviter d'autres insultes et enfile les premiers vêtements que je trouve. Un jean taille haute et un gros pull en maille blanc. J'enfile ma paire de bottines noirs acne et prend mon sac à main. Avant de sortir je vérifie mon reflet dans le miroir, mes cheveux ne sont pas si mal aujourd'hui, mais mes yeux font la gueule. Je sort un tube de mascara de mon sac et en met rapidement avant de sortir en trombe de l'appartement. Deux minutes plus tard je suis déjà arrivée au restaurant, qui se trouvait juste à l'angle de ma rue. 

— C'est pas trop tôt, souffle Cora en me prenant dans ses bras.

— Désolée, je lâche. J'ai pas arrêté cette semaine.

— Arrête de te plaindre, chanceuse, dit Cora en levant les yeux au ciel avec un petit rictus.

— Eh ! Je m'exclame. Viens rien qu'un jour avec moi et tu verras.

Le serveur arrive et prends nos commandes. Je demande une salade d'avocat et Cora un burger. J'allais reprendre la parole quand il partît mais mon téléphone me coupa, laissant apparaître le nom de ma patronne, Francesca, sur l'écran.

— Désolée, je mime à Cora en décrochant. Allo ?

Elle me rappelle juste d'être bien à l'heure à la soirée de ce soir, et m'informe que la place guest de ma meilleure amie est dans ma boite aux lettres, ce qui me fait instantanément sourire. Je la remercie et raccroche, impatiente d'annoncer la nouvelle à Cora.

— J'ai une surprise pour toi, je commence.

— Je t'écoute, elle répond en souriant.

— Est-ce que, par hasard, ça t'intéresserait de m'accompagner à la soirée Saint laurent de ce soir ? Je lui demande.

— Tu déconnes ? Dit-elle avant de se secouer sur sa chaise. Oui ! Oui, oui, oui ! Elle répond finalement.

— Alors tu viens chez moi pour qu'on se prépare après ?

— Je t'aime, tu le sais ça ?

J'hoche la tête en riant. Cora et moi nous connaissons depuis que nous sommes toutes petites. Son père et le miens sont meilleurs amis, alors c'était la suite logique. On vit toute les deux sans nos mères, elles sont décédées. Pour ma part je ne l'ai jamais connue puisque c'était moins d'un mois après ma naissance. Et Cora, elle, avait quatre ans, alors elle n'en garde pas vraiment de souvenir. Comme nous avons grandit dans le même milieu, c'est plus simple pour nous de se comprendre. On a pas vraiment d'autres amis, mis à part Evan, le frère jumeaux de Cora et ses potes, Valentin, mon meilleur ami, Maxence et Tomas. Moi, je suis fille unique. Mon père n'a jamais voulu retrouver quelqu'un après ma mère. Il voyage trop, et il dit qu'il m'a moi, et que ça lui suffit. Il n'est presque jamais là, mais ça me va, parce qu'à mon âge ça fait du bien de se retrouver seule parfois. Même si il est vrai que j'ai une grande maison pour moi toute seule, et que ça, ça fait bizarre. Je n'habite pas dans un appartement. On a une grande maison mitoyenne, avec cinq chambres. Je n'ai jamais compris pourquoi, d'ailleurs. On a un salon gigantesque, une cuisine presque aussi grande et une salle de bain énorme avec un bain pouvant accueillir au moins deux personnes. Problème de riches, vous me direz ? Mais je suis née dans ce milieu, et je ne pourrais jamais m'en plaindre.
Cora finit son burger pendant que moi je bois mon diabolo en la regardant faire. On paye l'addition une fois qu'elle a finit et on retourne chez moi. On arrive devant la grande maison et j'ouvre pour qu'on puisse entrer. On fonce à l'étage et Cora cours jusqu'à ma chambre où elle ouvre déjà mes tiroirs.