Cela faisait déjà une semaine qu'il était parmi nous, Syfia lui donnait des hallucinations morbides, elle le faisait souffrir et pourtant il ne disait rien. Il était plus coriace que je ne le croyais, ce qui me frustrait bien que j'en étais ravie.
Moins il parlait et plus il continuait d'être enfermé. Les chances qu'il s'attache à mes pattes se réduisaient et c'était l'idéal pour ma santé mentale.
Moins il parlait et plus ma vengeance envers les loups se rallongeait. Ma colère s'accumulait en moi, me faisant perdre le contrôle de ma puissance rapidement.
J'étais entre ces deux états d'esprit depuis son arrivée, le temps me semblait atrocement long et les piques du prince, infinies. Il cherchait à voir ce que je cachais sous mon masque mais je n'allais pas lui faire ce cadeau.
Si moi aussi je pouvais l'énerver, alors c'était avec plaisir. Et puis, qui y avait-il de merveilleux à contempler dans des yeux blancs ?
Mis à part être absorbé dedans, rien. Il n'y avait rien dans mes yeux, sauf du vide et le reflet d'une âme brisée dans l'un. Pendant qu'un autre exprimait le sanglant de ce monde. J'étais comme le jour et la nuit, comme le bien et le mal, mais surtout, la lumière et les ténèbres constamment en querelle.
- Tu es pensive, m'indiqua Hodnir qui volait depuis quelques minutes maintenant.
On faisait une ronde et j'étais sur son dos, me fondant dans le ciel, m'évadant à mes pensées.
- À quoi tu penses ? demanda-t-il n'ayant eu aucune réponse précédemment.
- Comment le faire parler...., dis-je en m'amusant avec une petite dague, je la lançais dans les nuages et la rattrapais avant qu'elle ne me blesse.
Hodnir ne répondit pas, me laissant à mes réflexions. La torture mentale ne marchait pas et celle physique encore moins, alors comment...
N'en pouvant plus et cédant à mes pulsions, je demandais à Hodnir de me déposer vers sa cellule. On avait fini notre ronde et rien n'était à signaler.
Je remis mon masque avant de rentrer en trombe, il était nu devant moi. Luc le lavait. Même s'il était notre prisonnier, on ne pouvait le laisser moisir dans sa propre crasse, rien que pour notre santé personnelle. Il avait les mains attachées en l'air et passait sous l'eau froide. Je ne m'attardais pas sur ses muscles bien formés ou sur sa peau mouillée. De toute manière, il n'aurait pas vu mes regards furtifs. Toutefois, j'avais un minimum de respect en moi pour ne pas regarder ses bijoux.
- Je veux qu'elle sorte ! s'écria-t-il en essayant de cacher avec ses jambes son attribut masculin.
- En tant que loup, tu ne devrais pourtant pas être pudique..., dénonça Luc continuant sa tâche.
- Si je ne peux même pas voir ses yeux, pourquoi elle aurait le droit de voir mon kiki ? répliqua Kenyan ayant cessé de se cacher, visiblement prit sur le fait.
- Mes yeux ne sont pas des œuvres d'arts, je ne comprends pas l'intérêt que tu leurs donnes, me demandai-je à haute voix.
- J'ai mes raisons... Pourquoi êtes-vous là ? me questionna-t-il alors que Luc lui passait quelques coups de savon rapides, ne s'attardant pas.
- Je veux tes infos, déclarai-je calmement.
Tout de suite, il se tut. Je râlais.
- Allez quoi ! Ici tu as encore une chance de vivre. Si tu retournes chez toi, tu vas te faire trucider part ta propre famille ! Vépia ne restera pas aussi clémente... Du jour au lendemain, en fonction de son humeur, elle peut décider de te donner à manger aux bébés dragons, tout comme te mettre dans son lit.
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Wings flying over Fangs Tome 1 : L'Ombre de sa Glace
Fantasy"Nous sommes les maîtres des cieux" Eux, les dragons, restreints à une île de part leur nombre trop faible. "Nous dominons le monde" Eux, les loups, régnant en monarchie sur le reste du pays. Deux peuples en conflits depuis des siècles, séparés par...