Kenyan ~ 14

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- Kenyan, viens t'entraîner ! me hurlait presque aux oreilles Onélia, alors que je dormais profondément.

J'ouvris un œil puis deux, et regardais l'heure : seize heures. Ça allait, j'avais encore un peu de temps pour...

- Debout ! ne cessait de répéter ma Similaire.

Grognon au réveil d'habitude, avec elle, ça ne s'arrangeait pas. Je sortis du lit énervé et allais me passer le visage sous l'eau avant d'enfiler des habits. J'avais dû faire des trous pour que mes ailes passent. J'étais en total décalage depuis que je dormais la journée. Mais je ne pouvais pas faire autrement, ma puissance et mon activité la nuit m'empêchaient d'avoir un quelconque repos.

- Dix minutes de déjeuner et tu me rejoins dehors, me prévint Onélia.

- Tu as cessé de bouder ? demandai-je étonné.

- Peut-être...

- Quelle surprise ! Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? dis-je surpris et sous un ton ironique.

- À tout de suite Kenyan, termina-t-elle le dialogue en s'éloignant de la chambre.

Notre complicité retrouvée, je me dirigeais vers le salon d'une meilleure humeur. Lorsque j'arrivais, tout le monde me regarda avec de grands yeux.

- Alors comme ça, après les ailes tu vas porter une petite jupe de soubrette ? vint à ma rencontre mon frère en venant faire chauffer son poing sur ma tête.

Et les souvenirs de la veille me revinrent.

Merde.

Deltris avait prévenu tout le monde, pour qu'évidemment je n'oublie pas.

- Notre petit prince en femme de ménage ! J'attends de voir ça ! s'ajouta à la moquerie Dany.

Je grognais en repoussant mon frère comme je le pus, mais il était trop imposant face à moi. Même si j'étais sûr qu'avec mes pouvoirs, il serait au bout de la pièce en moins de deux secondes.

Il me poussa jusqu'à une table où des victuailles reposées. Je pris une pêche et mordais dedans à pleine bouche.

Je regardais aux alentours mais Elya n'était pas là. Malgré mes efforts pour rester sourd, je l'avais entendu pleurer cette nuit.

Longtemps.

Trop longtemps.

J'avais dû retenir mon loup de rentrer dans sa chambre et la prendre dans nos bras. Ce dernier voulait toucher Elya, quant à moi l'idée ne me déplaisait pas mais je devais aller à son rythme. Elle me l'avait demandé.

On me charria tout le long de mon déjeuner et je soupirais longuement.

Au bout de dix minutes, j'étais déjà dehors à attendre Onélia. Le soleil tapait un peu moins. Je ne comprenais pas le climat d'ici, les jours semblaient tous d'une douceur printanière. Je suspectais un micro-climat qui faisait de cet endroit un petit havre de paix. Ni trop chaud, ni trop froid. Il devait sûrement il y avoir une prêtresse ou un prêcheur de la météo, qui sait.

Du mouvement.

Et soudain, je me jetai à terre pour éviter la bourrasque d'Onélia. Et l'entraînement fut lancé. Elle m'apprenait à me fondre dans les ombres et à en devenir une moi-même. Les débuts avaient été compliqués et j'avais totalement paniqué en n'ayant plus aucune masse corporelle. Puis, j'avais fini par faire confiance à Onélia, à me faire confiance. Et ce fut comme si toute cette puissance, n'était qu'une extension de moi. Après avoir intégré cette notion dans mon cerveau, la suite avait été beaucoup plus facile. Mais je n'étais pas aveugle, il me fallait encore beaucoup travailler. Je devais me perfectionner, pour battre mon père.

Wings flying over Fangs Tome 1 : L'Ombre de sa GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant