Je me retrouvais de nouveau face à cette flamme immense. J'en conclus donc que l'on m'avait drogué, que Vépia plus exactement, m'avait capturée... avec l'aide de Kenyan.
Kenyan...
J'avais envie de crier ma rage d'être tombée dans le panneau, je voulais des explications sur son baiser débordant de tendresse et j'espérais qu'il ne soit pas mourant.
Tellement de sentiment me submergeaient que je me noyais.
Je passais de colère à tristesse et d'inquiétude à interrogation.
Je ne savais plus, ni quoi faire, ni quoi penser. Bien qu'il m'était dur de l'admettre, mon apparence glaciale et insensible, s'était totalement brisée.
Je me retrouvais de nouveau à nue, ma confiance fictive à terre et mes doutes à découverts.
J'étais seule. Personne ne viendrait me sauver et l'explosion que j'avais entendu, ne m'indiquait rien de bon.
Ne cherchant pas à me réveiller, sachant cela impossible, je me mis à fouiller les lieux. Cette fois, je n'allais pas m'approcher de cette flamme, qui me rappelait étrangement un passage du livre de... Kenyan.
Pourquoi me revenait-il toujours en tête ? Il fallait que je l'oublie ! Ce n'était qu'un traître à la fin, qui s'était joué de moi.
Certes c'était pour sauver ses loups, et j'aurais sûrement fait la même chose. Mais pour l'instant, j'étais bien trop remontée pour penser correctement.
En lâchant un gros soupir, je m'approchais du mur derrière la flamme.
Des dessins gravés sur la pierre s'étalaient tout le long. Je fus stupéfaite de voir qu'ils représentaient la grande guerre. D'un côté des loups lançant lances et épées, sur les peaux dures et épaisses des dragons placés en face. Je marchais, laissant ma main glisser sur ce bloc aussi froid que l'était désormais mon cœur.
Étrangement, un homme se tenait au milieu de ce carnage de cadavres et de sang. Il levait ses paumes vers le haut. Il rayonnait d'une lueur rougeâtre. La flamme dut avoir une courbe différente car d'un coup les yeux de l'homme prirent la même teinte que son aura. Je reculais prise d'un soudain instinct de survie.
Ce n'était qu'une seconde, rien qu'une seule, et pourtant ses yeux avaient reflété la même couleur que mon œil droit.
Si j'en croyais le livre de..., que j'avais emprunté, c'était un prêcheur. Les magiciens dont personne ne connaissait le vrai potentiel, ils avaient été du côté des loups lors du conflit. Mais, ils disparurent soudainement, ne laissant plus qu'une légende de leur existence.
- Bienvenue Elya.
Je poussais un cri en sursautant. Je me retournais et fis face à une fille qui ressemblait trait pour trait à la princesse Miella.
Je la fixais sans un mot. Si elle souhaitait me parler alors qu'elle continue d'elle-même, je n'étais pas prête à converser avec un Stras.
Elle dégageait une belle énergie, douce et apaisante qui aurait sûrement pu me rendre plus aimable. Toutefois, je restais sur mes gardes, ne voulant pas retomber dans un piège une seconde fois.
- Tu ne sembles pas surprise d'être ici, remarqua-t-elle perspicace.
- Vous non plus, j'en déduis que vous savez où je suis. Pouvez-vous me faire part de cette information, votre majesté ? demandai-je assez sèchement.
Elle sourit sans prendre note de mon ton employé. Elle marcha jusqu'à la flamme et la toucha sans une égratignure.
- Tu es dans le sanctuaire des Prêcheurs et des Prêtresses. Seuls eux peuvent toucher leur flamme vitale. En soit, si cette dernière brûle, cela veut dire qu'au moins un prêcheur est vivant.
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Wings flying over Fangs Tome 1 : L'Ombre de sa Glace
Fantasy"Nous sommes les maîtres des cieux" Eux, les dragons, restreints à une île de part leur nombre trop faible. "Nous dominons le monde" Eux, les loups, régnant en monarchie sur le reste du pays. Deux peuples en conflits depuis des siècles, séparés par...