Je partis me coucher, après la folle nuit que j'avais passé en compagnie de mon oncle et de Kenyan. Ça m'avait fait du bien, mais je me doutais que j'allais continuer à faire des cauchemars, que de prochaines crises allaient être à prévoir.
Lorsque je revins, je pris la direction de la salle d'eau. Je savais qu'on m'avait gardé propre, mais je voulais...voir...savoir.
À quoi je ressemblais maintenant et pour toujours.
Avec des pas lents, je rentrai puis fermai la porte, détournant le regard du miroir en longueur, accroché au long de cette dernière. J'inspirai et expirai, doucement et avec concentration.
Ce ne serait pas si dur ?
Après tout, c'était toujours...moi ?
Dos au révélateur de mon apparence, j'entrepris d'enlever mon peignoir, puis mon haut et mon bas. Je restais en sous-vêtements, lorsque je me détournais enfin.
Je ne sortis aucun mot, aucun souffle, aucun bruit. Je restais pétrifiée face à mon reflet.
Une cicatrice, deux cicatrices, trois cicatrices....elles ne se comptaient plus. Mes bras et mes jambes en étaient recouverts. Mon visage possédait une balafre sur la joue gauche. Heureusement, mes parties intimes avaient été épargnées. Je mis une main sur mon ventre, sentant du relief sous mes doigts, et craquai.
Je posais mon autre main sur ma bouche et finis à genoux, étouffant mes sanglots.
Ce...ce n'était plus moi...plus vraiment. Les cicatrices de guerre faisaient partis de mon activité, mais là...ce n'était rien de plus qu'un acharnement. Comme un cobaye d'expérience.
Mes larmes s'étalaient sur mes joues et je restais ainsi en pleurs, devant ce que j'étais devenue, pendant le reste de la nuit.
Silencieuse.
Je me relevais, en même temps que les rayons du soleil perçaient la pièce de leur chaleur. Je me rhabillais, ne voulant pas voir l'état de mon dos, sûrement pire que tout.
Sous ces vêtements, rien ne se voyait, j'étais belle et radieuse, mais une fois le masque tombé, on se rendait compte que j'étais totalement brisée. J'essuyais mes yeux ainsi que les traces laissées des gouttes salées et regagnais mon lit. Je me fondis à l'intérieur, cherchant le repos...
C'était le troisième jour, personne à l'horizon pour me récupérer. Je commençais...Non...Je désespérais à l'idée qu'on vienne me chercher.
On m'avait attaché au niveau du cou et saignais des entailles qu'on m'avait fait cette nuit. Soudain, un bruit m'indiqua que quelqu'un entrait dans ma cellule.
- Je m'appelle Aurore, je viens m'occuper de toi, dit la nouvelle venue, alors que j'étais dans un état second.
Stémis était revenu plus tôt, me droguant encore et encore, la douleur était telle que je ne la sentais plus, priant pour m'évanouir. Ou bien, mourir sans qu'ils aient le plaisir de le faire, à cause de leur torture quotidienne. Je doutais qu'un mélange avec les propriétés des morsures de loup, faisait de cette drogue un mixte de plaisir et de souffrance. Je guérissais en même temps que je me vidais de mes forces.
Je savais que cette Aurore me lavait, j'entendais le son de l'eau, le frottement contre ma peau. Mais je ne ressentais qu'un effleurement. J'étais perdue entre deux réalités, le rêve et le cauchemar.
Si seulement Hodnir était là. Il m'aurait sorti de cet enfer.
- Je vais t'enlever tes vêtements maintenant, ce ne sera pas long, je te promets de vite te les remettre, m'informa-t-elle compatissante.
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Wings flying over Fangs Tome 1 : L'Ombre de sa Glace
Fantasy"Nous sommes les maîtres des cieux" Eux, les dragons, restreints à une île de part leur nombre trop faible. "Nous dominons le monde" Eux, les loups, régnant en monarchie sur le reste du pays. Deux peuples en conflits depuis des siècles, séparés par...