J'en avais tué. Des dizaines et des dizaines de dragons. Et depuis des hommes, des femmes voire des enfants se retrouvaient incomplets.
Par ma faute.
Par notre faute, à nous les loups.
"Celle d'être entier, de ne plus sentir un vide permanent, d'être enfin chez-soi aux côtés de son Similaire".
Ce qu'avait dit Elya, m'atteignait plus que je ne l'aurais cru. Ce vide permanent... Je le ressentais depuis tout petit à cause de mon père.
De cette affection qu'il ne m'avait jamais donné, de cet exemple paternel des plus sombres, et de cette honte dans son regard dès qu'il se posait sur moi.
Le vilain petit canard, me surnommait Thelos. Et je le pensais aussi, c'était ce que j'avais été toute mon enfance.
J'avais mal, si mal comme si l'on m'arrachait les bras. Je faisais de nouveau une crise, le traumatisme que j'avais eu enfant, se manifestait en de rares occasions. Nous étions tranquillement en train de dîner, lorsque mon souffle s'était coupé me laissant tomber à terre tremblant.
On ne pouvait rien faire pour m'aider, c'était une lente agonie solitaire. Même mon loup était impuissant, il ne comprenait pas mon état, tout comme moi.
Cela se résumait à une tétanie suivit de passages de tremblements et enfin de spasmes dans tout le corps.
Je criais une nouvelle fois, pendant que l'on m'emmenait dans ma chambre. Je me débattais avant d'être retenu par des chaînes. Je voulais m'enfuir d'ici, dans ma folie je voyais en Homus un enfer.
Je ne savais pas combien de temps tout cela durait, mais je souffrais du début à la fin.
Puis je sombrais dans l'oubli lorsque c'était fini. Toujours je voyais ses ombres autour de moi, m'enfermant de leur noirceur. Mais je n'en avais pas peur, pourtant j'aurais dû...
- On est arrivés, enfonce bien ta capuche, me sortit de mes souvenirs Elya.
Elle semblait sous-tension, et je n'avais eu aucun accueil particulier sur le premier endroit où nous avions atterri. Alors ça devait être ici que j'allais me faire lyncher.
- Je nous protégerais, s'assura mon loup.
- Non, ne fais rien, ça ne fera qu'empirer les choses, le contredis-je avant de stopper notre conversation.
Hodnir se posa me donnant encore une fois un sursaut. Je tenais sur son dos mais de justesse, grâce à mon équilibre. Ce dragon était vraiment énorme.
Elya défit ses mains de ma taille, je ne montrais pas mon désaccord. Avoir une belle femme à votre dos était toujours très agréable, surtout lorsqu'elle appréciait votre odeur et qu'elle était puissante.
Elle me prit le bras et me fis descendre à ses côtés.
- Ne t'éloigne pas, m'ordonna-t-elle.
Je hochais la tête, de toute manière je ne pouvais pas aller bien loin. Les livres d'Histoire ne décrivent pas les petites ruelles cachées où se faufiler discrètement. Et puis même si d'un simple geste, j'aurais pu me défaire de mes menottes, je ne préférais pas le montrer.
J'avais remarqué que ma puissance avait étrangement augmenté depuis que j'étais arrivé ici. Je restais perplexe face à ce changement, ne sachant pas à quoi m'attendre. Peut-être que le poison de Vépia n'en était pas vraiment un ?
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Wings flying over Fangs Tome 1 : L'Ombre de sa Glace
Fantasy"Nous sommes les maîtres des cieux" Eux, les dragons, restreints à une île de part leur nombre trop faible. "Nous dominons le monde" Eux, les loups, régnant en monarchie sur le reste du pays. Deux peuples en conflits depuis des siècles, séparés par...