CHAPITRE 35

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Sept heures annonçaient le point du jour. Il y avait une effervescence anormale au commissariat. Tout le monde était présent pour le débriefing. Le gros, le martyre, le jeune prodige, l'agent dormant, et Lucien qui officiait en tant que chef de cette opération.

- Maintenant que tout le monde est là, on va pouvoir commencer l'opération. Je vous présente mon agent, autant vous dire de suite, vous l'avez jamais vu, il n'existe pas. Vous pourrez l'appeler Pavel, au cas où... donc, Emilianenko, Vassili, vous allez avec mon ami Pavel. Il se chargera de vous donner les instructions une fois sur place. Rappelez-vous, en mon absence, c'est lui qui commande l'opération. Quant à nous chef, on va faire le point ensemble pour préparer l'interrogatoire.

Le groupe dirigé par Pavel avait pris place dans la fourgonnette blanche, et attendait patiemment dans un silence absolu qui prenait la dérive de cette tension presque palpable, de l'attente du moment fatidique. L'agent n'était pas très causant. Il semblait être entré dans une espèce de concentration absolue. Vassili et Emilianenko, deux pauvres âmes apeurées, gardaient un silence religieux. Huit heures, Alexandresco sortait de son garage, au volant de sa somptueuse BMW série 4. Le policier Roumain voyant que personne ne semblait réagir, ne put s'empêcher de faire une remarque.

- Hé, vous avez vu, il vient de partir... je veux dire, on est pas censé faire quelque chose ?

- Du calme gamin, il est juste parti amener ses enfants à l'école, il va revenir. Quand tu me verras m'agiter, dit toi que c'est le moment où il faudra que tu restes dans mon sillage.

Effectivement, environ une demi-heure plus tard, il revenait chez lui pour repartir sur les coups de neuves heures trente. L'attente était insupportable. La tension semblait peser de toutes ses forces sur leurs épaules. Seul Pavel gardait un calme glacial, inébranlable. Vassili n'y tenait plus.

- Mais qu'est-ce qu'on attend bordel ?

A ce moment-là, la sonnerie du portable de l'agent retentit au travers de l'habitacle de la camionnette.

- La sonnerie du téléphone, répondit simplement l'agent, avant de décrocher. C'était Lucien qui était au bout du fil.

- Alexandresco vient d'arriver, vous pouvez commencer l'opération, dit-il avant de raccrocher.

Avant de descendre, Pavel distribua des sacs plastiques, des élastiques, ainsi que des gants en latex.

- Et qu'est-ce qu'on est censé faire avec, s'interrogea tout haut Vassili.

- Les sacs plastiques t'attaches au pied avec les élastiques, les gants je te fais pas dessin, tu sais où les mettre...

- C'est pas ça que j'ai voulu dire.

- Ha, pour éviter de laisser des empreintes...

- J'espère qu'on fait rien d'illégal.

- On va juste poser quelques micros, fouiner un peu, récupérer les données informatiques. La routine quoi.

- Ok d'accord, répondit le plus naturellement possible le policier Roumain.

Une fois que toute la petite équipe était affublée de manière à ne laisser aucune trace de leurs passages, Pavel alla garer la fourgonnette juste à côté de la maison. Il observa attentivement qu'aucun œil indiscret ne trainait dans les parages, avant de donner le départ. Les deux hommes accompagnés de l'adolescent arrivèrent devant la porte d'entrée principale. L'agent sortit un kit spécial, et en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, il avait crocheté la serrure.

- Bon très bien, Vassili, tu vas fouiner dans la baraque voir si tu trouves quelque chose d'intéressant. Fait attention de bien remettre chaque truc à leur place. Notre passage doit rester inaperçu. Gamin, à toi de jouer, tu sais ce que tu dois faire, récupère toutes les données de l'ordinateur.

les rêves de LolaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant