Salut à tous! Ça fait une éternité pas vrai? Rigueur et régularité refusent obstinément de s'ajouter à mon dictionnaire. Donc... j'ai dé-publié ce chapitre, que je re-publie EN AYANT MODIFIER LA 2e PARTIE! Donc ne skippez pas! Bonne lecture, et mes applaudissements à ceux qui suivent mon rythme de publication désastreux...
La méfiance est traitre. C'est un mélange incertain de peur de l'inconnu et de connaissance du mauvais. Si elle avait une odeur, ce serait celle d'un conduit d'égout que l'on se trouverait forcé d'emprunter. Si elle avait une consistance, ce serait celle de la boule de mélasse bouillante prise dans ma gorge depuis déjà dix minutes.
La méfiance peut être une chose que l'on tente de dissimuler, ou au contraire, que l'on affiche sans faux-semblants. Dans ce cas, elle pèse sur l'atmosphère plutôt que sur notre conscience, et à en juger par l'électricité qui sature l'air de l'habitacle ; il n'est question ni pour moi ni pour Doumé de garder en notre for intérieur ce sentiment réciproque.
Assise sur la banquette arrière, je continue de défier du regard celui qui a pris ma place à l'avant. Le duel silencieux se poursuit, sans que je me permette ne serait ce que de cligner des yeux.
Mon adversaire m'adresse le même régime. Ses paupières à demi closes sont d'un statisme dérangeant, comme ses traits figés, faussement détendus.Ses grands éclats de rire se sont éteint, son sourire large d'une oreille à l'autre a fondu. Maintenant, son visage est plus fermé. Il est sobre, il fait plus vieux. Sa peau noire absorbe la lumière, ses yeux au sérieux magnétique brûlent ma peau.
Le géant s'est reculé au maximum pour mettre à l'aise ses longs membres dégingandés, si bien que nous sommes presque en vis à vis.
Je prends soin de garder les bras le long du corps, de ne pas les croiser devant moi en un mouvement instinctif. Je ne veux pas lui donner l'impression d'être sur mes gardes, de me sentir menacée.
C'est lui l'intrus, pas moi. Il finit par se tourner vers le conducteur et lui assène, avec une pointe d'accusation.
- Bon Léo... tu m'expliques? Elle sort d'où?
La phrase me cueille au creux de l'estomac. Un grondement terrible en monte et fait grincer tous mes os. Je le fusille du regard, il m'ignore et Léo lui répond posément
- Je te l'ai déjà expliqué : elle était dans les souterrains. Sa mère faisait partie du Sly Fox Bunch, comme la mienne. On partage le même but.
- Et tu as des preuves de ça?
- Oui.
- Des preuves écrites? Véritables? Irréfutables?
Je me mords la langue, mon attention tournée vers Léo. Il soupire avant de me demander :
- Ira, passe lui mon ordi s'il te plait.
- Pourquoi?
- Pour lui montrer ton dossier.
- Et si je refuse?
- Ira...
Être dépendante de Léo, accepter de le suivre les yeux fermés, c'est déjà m'en demander beaucoup. Il pousse le bouchon un peu loin :
- D'où il sort, LUI. Pourquoi je devrai lui faire confiance? Lui donner des informations personnelles? En quoi est-il concerné par notre affaire?
- Ira... je travaille avec lui depuis des années, c'est grâce à lui que j'ai pu infiltrer la fourmilière. Il a récolté des infos sur...
- Hop hop hop frangin! Arrête ton char, moi non plus je lui fais pas confiance à la tatouée gothique. Tu trouves pas ça un peu gros, d'avoir rencontrée une ado psychotique qui a des liens avec ta mère dans un centre des Partisans du Silence? Qui te dit que sa captivité là-bas n'est pas qu'un mensonge, une mise en scène?! C'est facile de se faire embobiner par leurs agents : en jouant cinq minutes sur ton caractère d'attendri je te ferai sauter d'un immeuble en slip superman. Dis moi qu'elle s'est déjà glissée dans ton lit et c'est bon, c'est un argument suffisant pour que je la balance par la fenêtre. Je refuse que tu lui lâches le moindre mot tant que je ne sais pas qui elle est, ce qu'elle boit le matin et combien de fois elle chie par jour.
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Ira Irae
FanfictieLa Colère et son Poison cruel me rongent jour et nuit... Les réalités se confondent, mon esprit s'y perd, je ne distingue plus le vrai du faux, l'ami de l'ennemi. Je me méfie de tout, en particulier de moi-même. La fureur monte, elle me torture tel...