Chapitre 18 : Tous à couvert !

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J'ai passé la majeure partie de mon samedi dans ma chambre en prétextant avoir mal à la tête. C'était ni complètement faux ni réellement vrai. J'étais juste encore un peu agacé par le comportement de Bill vendredi soir avec Tiana. Ça me rendait presque malade qu'il s'inquiète plus pour elle que pour moi alors qu'à la base il était venu s'excuser.
Au fond, j'ai passé la journée allongé dans mon lit en espérant qu'il vienne au moins toquer à la porte que ce soit pour s'excuser ou juste me parler !

Mais il n'est pas venu.

Du coup, je regrette amèrement d'être resté cloîtré dans ma chambre parce que j'ai eu le droit d'assister à une série de disputes entre mes parents. Je ne sais pas ce qu'ils ont mais depuis hier matin, j'ai l'impression qu'une deuxième guerre froide se déroule sous mes yeux sans que je sache pour autant la cause de ces tensions. Aucun de mes parents ne s'est décidé à me dire ce qu'il se passe. Et si ça continue je vais finir par leur demander, tant pis si j'en blesse un en prenant la défense de l'autre.

Heureusement, il y a quelques minutes mon père et ma mère ont décidé de me laisser quelques instants de tranquillité en sortant de la maison. Mon père avait un rendez-vous important avec le banquier et alors que je passais dans le couloir de l'étage, j'ai entendu ma mère marmonner à-qui-veut-l'entendre dans le petit hall d'entrée qu'elle allait chez une ancienne amie nommée Agathe. Il me semble qu'elle est avocate d'ailleurs.
Enfin bref. Me voilà seul.

A défaut d'avoir Bill avec qui discuter je décide d'aller me rafraîchir les idées dans ma piscine. Je prends ma serviette blanche brodée de mes initiales en fil doré et la pose sur une chaise. Un frisson me parcourt le corps avant que je me glissé dans l'eau dans un plongeon parfait. Je reste quelques instants sous la surface, le corps complètement détendu.
J'ai expiré le maximum d'air en laissant le strict nécessaire à mes poumons afin de rester encore dans cette bulle coupée du monde quelques instants. J'ouvre les yeux et observe mes jambes, mes bras, mes pieds, flotter dans cet espace hors du temps.
Soudain, mon coeur bat plus vite, plus fort. Mes poumons se compressent, me rappelant que leur fonction principale est d'aspirer et expirer et, accessoirement, me permettre de vivre. Je les entends presque me hurler qu'ils veulent de l'air. Alors je nage encore un peu plus profond.
Au moment où mon cerveau sonne une alarme d'alerte, mes pieds touchent enfin le fond et me propulsent jusqu'à la surface.
Je m'entends avaler tout l'oxygène possible et mon rythme cardiaque redescendre à un rythme un peu plus adéquat mais toujours soutenu. Je me surprends en train de sourire. L'adrénaline.
Je me sens infiniment mieux et commence à faire des longueurs jusqu'à ce que mes bras n'en puissent plus et que mes jambes m'entrainent plus vers le bas qu'à la surface. Je me laisse flotter un moment encore en étoile de mer pour regarder les nuages. Il fait gris aujourd'hui mais quelques rais de soleil transpercent les nuages et viennent me chatouiller la peau. Je ferme les yeux et me mets à penser à Bill.

Finalement, c'est peut-être lui qui a raison cette fois. Il n'a rien fait de mal il voulait juste aider quelqu'un. Même si ce quelqu'un est une fille et que je la connais mieux que lui.
Je fronce les sourcils comme si ce pli sur mon front allait m'aider à décrypter ce que je ne comprends pas.
Je serais pas un peu... Non. Si ? Comment on appelle ça déjà ? Être
... Ah oui, jaloux.

J'ouvre les yeux en grands, presque choqué par ma pensée.
Moi ?? Andreas Dermanis jaloux ?
Un spasme de rire manque de me faire couler et dans ma précipitation de l'eau rentre dans mes narines. Je m'étouffe et tousse un bon moment avant de reprendre mon souffle.
Je pensais à quoi déjà ? Ah oui, Bill. Mon p'tit Billy. De toute façon, moi aussi je peux être proche d'une fille quand je le veux. La preuve, avant qu'il arrive j'étais très bien avec Tiana. Et je le suis d'autant plus avec Spencer.
Un peu fatigué, je sors de la piscine.
Et si je l'invitais au ciné ?
Je souris, content d'avoir eu cette idée.

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant