Lonely is so lonely alone

Chap 31 : Verrouillé

Mais aujourd'hui je suis là pour avoir des réponses puisque personne ne s'est décidé à m'en donner explicitement. D'abord, comment l'adoption de Lola ait pu se faire sous mes yeux sans que je n'en sache rien ? Et ensuite, je n'ai toujours pas oublié les mystérieuses photos prises l'autre soir en catimini de Tiana et moi du soi-disant "ami" de ma mère. Je n'y crois pas un seul mot.

"Tu n'as vu que ça ?"

Sa question est restée dans un coin de ma tête.
Qu'y a-t-il d'autre à voir ? Qu'est-ce qu'on me cache ?

Prêt à découvrir un nouveau secret, j'ouvre un tiroir.

De la paperasse. C'est tout ce qu'il y a. Je décide de fouiller un peu, mais rien. Des lettres sont adressées à mes parents, à ma mère surtout, à ma grande surprise. J'en saisis une entre mes doigts. Elle n'est pas ouverte. Mes gestes se précipitent. Aucune de ses lettres ne sont ouvertes, et d'après l'écriture, elles viennent toutes du même destinataire. Trop bizarre. Je laisse tomber et pousse un petit soupir. Mes jambes se fatiguent, à rester accroupi comme ça. Je m'assois en tailleur et poursuit mes recherches, un léger sentiment d'adrénaline en plus. Et une pointe de stress, d'accord, j'avoue. De toute façon, personne ne risque de surgir dans la pièce, mes parents bossant toute la journée jusque tard le soir, comme d'habitude...
Le dernier tiroir est fermé à clef. Je cherche celle - ci des yeux, mais rien. Je me relève à l'aide de ma main droite, en pestant sur un lego qui traînait là, et farfouille sur le bureau et les étagères alentour, mais rien.

Pourquoi ma mère fermerait un tiroir à clef, alors même que je n'ai pas le droit d'entrer dans son bureau ?

Je m'affale dans son fauteuil en cuir, les sourcils froncés et les bras sur les accoudoirs.

Bon.

Je me lève brusquement.

C'est pas une petite serrure qui va m'arrêter.

Je prends mon manteau à la volée, et sors rapidement. Mon cerveau tourne à mille à l'heure alors que mon doigt s'écrase sur la sonnette. Personne ne vient m'ouvrir, mais comme je passe mon temps chez lui, je décide d'ouvrir la porte et entre dans la maison. Sa mère n'a pas l'air d'être là et son père non pl...

Mais, au fait, où est son p...

- Andy ! Qu'est ce que tu fous là vieux ?

- Mec faut que tu m'aides. Tu sais toujours crocheter les serrures ?

- Euh...ouais ?

Tout en parlant, il enfile ses chaussures d'un doigt, en s'appuyant sur la rambarde de son escalier.

- La serrure d'un tiroir ça te pose problème ?

- En quelle matière ?

Je lève les yeux au ciel tandis quil enfile son long manteau café au lait. Comme si je le savais. Devinant que je ne connais pas la réponse, il me lance :

- Bouge pas.

Puis il remonte les marches de son escalier deux par deux. Je m'assois sur la dernière, et pose ma main droite sur ma longue jambe, qui s'agite malgré elle en signe de nervosité.
Finalement, il descend et je me relève pour le laisser passer. On claque la porte derrière nous sans la verrouiller, et en marchant vers ma maison il me demande, avec un air soupçonneux.

- Pourquoi tu veux ouvrir un tiroir fermé à clef ?

- Parce qu'il est fermé à clef, justement, mon ami, lui répondis - je avec un air complice.