Lonely is so lonely alone

Chapitre 22 : Pardonné...Ou presque

- "On rentre ?"

Je sursaute.

- "Je sais que tu l'aimes bien la blonde mais c'est pas en fixant ce trottoir qu'elle va revenir. "

Bill a l'air sérieux, ses sourcils sont froncés et sa joue gauche forme un creux.
Il ne blague pas là.
Je crois vraiment qu'il est énervé mais je n'arrive pas à déterminer pourquoi. Après tout, j'ai le droit de m'intéresser à Spencer tout comme lui à Mina. Où est le problème ?

Cependant, je ne dis rien, me contente d'un bref mouvement d'épaules et le suis jusqu'à la voiture sans broncher. Un Bill sur les nerfs est un Bill qu'il faut éviter de contrarier. Sinon vous en payez le prix. Je sais de quoi je parle, j'ai déjà fini en caleçon dans la rue et sous la pluie glaçante Londonienne. Le pire dans tout ça ? C'est que j'étais devant MA maison et que Bill lui, prenait un malin plaisir à me regarder grelotter par la fenêtre. Il m'avait littéralement enfermé dehors. Je ne retenterai donc pas l'expérience sachant que la météo était en sa faveur aujourd'hui alors j'avais tout intérêt à me taire et à fixer le tableau de bord jusqu'à chez moi.

- "À plus."

Le moteur s'était coupé et un gros blanc s'était installé. Je ne savais pas quoi lui dire pour essayer de détendre l'atmosphère alors je regardais les gouttes d'eau s'écraser sur ma vitre puis dégouliner inexorablement vers le bas. J'aurai pu rester comme ça encore un moment si Bill n'avait pas accompagné son geste à la parole. Ce jaloux - parce que je ne vois pas d'autres explications - avait détaché ma ceinture et me poussait vers l'extérieur. Cet abruti n'avait pas ouvert la porte alors mon nez est complètement écrasé contre ladite vitre d'une manière disgracieuse. J'ose même pas imaginer quelle forme il prend, il doit sans doute ressembler à un chou fleur. Parce qu'un chou fleur c'est moche. Comme mon nez en ce moment même.
Je suis donc contraint d'ouvrir cette porte si je ne veux pas que mon organe respiratoire soit réduit en purée.
Et là, j'éclate de rire.

Quand je vois la tête que tire Bill actuellement, c'est encore plus drôle. Il essaye de se retenir mais n'y parvient pas, me rejoignant dans ce fou rire incontrôlable. La pluie mouillait mes vêtements et mon nez est explosé mais je m'en fous, la situation est ridicule et je préfère en rire. Bill a l'air nettement plus détendu, ses sourcils ont retrouvé leur place et sa joue n'est plus aussi difforme que tout à l'heure ce qui signifie qu'il a cessé de se la mordiller. Quand je disais qu'il était contrarié, ce n'était pas pour rien !

- "Tu restes ?"

Ma voix se faisait presque timide voir suppliante contrairement à nos rires qui fusaient un instant plus tôt. Je prie pour que Billy n'y ai pas prêté attention ou qu'il est l'obligeance de ne pas me le faire remarquer.

- "Je peux pas, j'ai autre chose à faire."

Il avait déjà mis le contact, la voiture était sur le point de démarrer.

- "Oh je vois. Tu préfères retrouver la beeeelle et meeeerveilleuse Mina pour un soi-disant "devoir à faire", c'est ça ?"

Mon ton est rempli d'ironie. J'en profite pour lui tourner le dos non sans avoir jeté un dernier coup d'œil dans sa direction pour m'assurer de sa réaction.

- "Ça en fera plus pour moi, tant mieux."

Seul le clapotis irrégulier des gouttes d'eau vient troubler cette discussion dont l'unique personne à la mener pour le moment n'est autre que moi. Parfait, cela signifie que j'ai toute son intention.

- "Mmmh... Qu'est-ce que je vais me régaler ce soir. Avec une petite bière en plus, ce sera super."

Je laisse trainer mes pas et c'est les mains dans les poches que j'achève ce qui me sert de meilleur ami.