Chapitre 29 : Bouleversement Familial

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Je ne sais absolument pas pourquoi j'ai fais ça. Non mais je suis vraiment con !

- Cours, je souffle au muet.
Une douleur vive explose dans ma main droite : je viens de mettre mon poing dans la figure de Justin. Par surprise, en plus. Il se tient le nez, encore choqué, tandis qu'un éclair de rage traverse son regard. Je vais déguster.

Il venait tout juste de menacer le muet, et je ne sais pas pourquoi, je lui ai dis que j'allais m'en occuper, mais au dernier moment, je me suis dégonflé comme une tapette.
Je ferme les yeux, allongé sur le lit de l'infirmerie. Ce qui ne va pas avec cette explication, c'est que je me suis dégonflé pour le frapper lui, mais pas Justin. C'est à rien n'y comprendre.
Un léger bruit trouble mes pensées et je relève la tête, ce qui m'arrache une grimace de douleur. La porte est entrouverte, mais il y avait quelqu'un qui me regardait, là. Il est parti vite, très vite, mais j'ai eu le temps de le reconnaître. C'était lui.
Je me recouche en faisant attention aux bandages, avec un sourire. Puis je m'endors.

Fialement, je n'ai pas assisté aux autres cours et je suis rentré chez moi, hier. Bill est passé me voir après avoir appris ce qui m'était arrivé, et il a encore insisté pour que je ne fasse plus de mal au muet. Qu'est ce que ça peut lui foutre, au pire, mmh ?
Enfin bref. Je vais profiter de la récréation pour aller aux toilettes rincer la petite blessure que m'a gentiment faite ce connard de Justin hier.

J'ouvre la porte des toilettes pour garçons, et quelqu'un se cogne contre mon ventre. Il est plié en deux, et les mains sur ses yeux, mais je vois tout de suite que c'est Michael.

Quoi ? J'ai promis de ne plus le frapper. Autant commencer par l'appeller par son prénom. Au moins dans ma tête.

Je ne sais pas ce qu'il a aux yeux, mais il semble chercher un mouchoir. À l'instant où il comprend qu'il y a quelqu'un avec lui dans la pièce, il recule instinctivement, comme s'il allait se prendre la raclée de sa vie. D'un coup, il me fait de la peine. Et ca me prend aux tripes. La vérité c'est que...Je ne sais pas trop quoi faire. J'ai envie de me barrer de là. J'ai envie de l'énerver pour qu'il sorte de ses gonds.

Le taquiner serait plus exact.

Foutu conscience. Ferme là.
Alors je ne fais rien, et lui tend finalement un mouchoir, en pensant à m'enfuir avant qu'il recouvre la vue pour qu'il ne se rende pas compte que c'est moi. Mes jambes refusent, et son regard se pose sur ma personne. La vérité, ce que je pense avoir besoin de sa... reconnaissance ou quelque chose comme ça. Il paraît ahuri.

C'est bon, je peux être gentil aussi...

Il recule, ferme les yeux et curieusement...gémis. Ce son me fait déglutir, et j'ai l'impression qu'une vague de tristesse l'englouti, et moi avec.
Son dos finit par cogner contre le mur froid, et il se laisse glisser, des larmes dévalant ses joues.
Paniqué en voyant quelqu'un pleurer, parce que je n'ai pas l'habitude, j'ai presque envie de faire demi - tour, mais la détresse dans laquelle il est plongé ne peut pas laisser personne de marbre. Même moi. Je suppose qu'être passé à tabac à la place de quelqu'un, ce n'est pas rien, et que je ressens de nouveau le besoin de l'aider pour ça. Je ne sais pas ce qu'il a, ce qu'il s'est passé, ce qu'il va se passer, mais il a besoin de quelqu'un, et n'a personne. Sans réfléchir, je m'agenouille et bredouille quelques mots que j'espère rassurant. Il presse ses mains sur son visage, que je relève. J'écarte ses mains, et, mué par un instinct que je ne me connaissais pas, mes pouces viennent chasser ses larmes doucement. Je suis complètement hypnotisé par ses paupières résolument fermés. Ses cils se voient mieux, comme cela. Ils sont longs, épais, et...

Bordel suis je vraiment en train de regarder des cils ? Sérieux...

Soudain, il plante son regard chocolat dans le mien, et je me fige. Un sentiment de stress m'envahit, sans que je ne sache pourquoi. Ses yeux sont vraiment beaux. Inconsciemment, mon visage se rapproche du sien pour pouvoir mieux les analyser. Une pointe de marron noisette, mouchetés de vert, quelques paillettes dorées. Dans mon champ de vision, il y a son nez aussi. Bizarre à dire, mais... Très mignon. Je me demande si ses lèvres sont aussi...

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant