Chapitre 27 : Exposé Mouillé

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- Mais t'es sérieux mec ?? T'EN AS FOUTU PARTOUT ! Même sur la moquette... Mes parents vont me TUER.

Je continue à engueuler l'abruti qui me sert de pote jusqu'à ce qu'il suggère au muet d'enlever son tee - shirt. Cette phrase me fait un drôle d'effet et je hoche la tête pour approuver l'idée, presque mécaniquement. Mes yeux glissent d'eux même sur son tee-shirt mouillé placardé sur sa peau claire. Il est presque transparent, et les reliefs de son corps apparaissent légèrement, à cause de la matière trempée. Je cligne des yeux lorsque ses mains passent en dessous du tissu pour l'enlever, et détourne brusquement le regard. Wow putain pendant un moment on aurait pu croire que je le reluquais.

Je me sens gêné pour lui. Il n'y a pas de quoi, je retire mon tee-shirt vingt fois par jour et ça ne me fait rien, mais là bizarrement j'éprouve un besoin urgent de le sortir de là pour le soustraire à la vue des deux autres bouffons. Je mets ça sur le compte de la colère et grogne un "suis-moi" au muet avant de menacer Matt. Sérieux, il me les brise. Et l'odeur en est presque écoeurante.
Traînant le brun par le bras, je l'amène vers ma salle de bain. J'essaie de le toucher le moins possible, mais rien que mes doigts se refermant sur sa peau, c'est étrange. Ce mec entier est un mystère aussi !

Arrivés devant la baignoire, il me fixe avec un air ahuri et je me force à le regarder dans les yeux.

- Voilà, douche toi, ça sera mieux.

Sans bouger, il mime une grimace. Je devine à son regard qu'il doit pas se sentir très à l'aise. Mais qu'est ce que ça peut me foutre franchement.

- C'est. Un. Ordre. Tu préfères puer et payer la moquette peut-être ? Je peux te dénoncer à mes parents...

Il lève les yeux au ciel, et, intérieurement, je souris. C'est tellement simple de l'agacer. Rien que pour cette tête, j'adore le pousser dans ses retranchements. Par contre, là, quand il réfléchit, il a vraiment l'air inerte. Je sais même pas s'il pense à ce que je viens de lui dire. Il serait en train d'élaborer une théorie sur le fait que les astres lumineux nous manipulent que ça ne m'étonnerait pas. Parfois, il me fait presque flipper, tellement il est bizarre.

- Alors ?

Mais qu'est ce qu'il attend, put.... Ah d'accord.

Le muet vient de me claquer la porte au nez. Je cligne des yeux, interdit.

Ça veut dire oui ?

- Me dis pas merci, hein !, je lance à travers le panneau de bois.

C'est ironique. Ça se veut exaspérant. Et c'est peut être parfois sûrement lourd, ce genre de répliques, chez moi. Mais je ne supporte pas qu'on m'ignore. Je crois que c'est pour ça que je lui donne tellement d'importance, à ce mec, il arrête pas de faire comme si j'existais pas. Alors que franchement, on va pas se mentir, il en vaut vraiment pas la peine, hein, faible comme il est. Inintéressant aussi. Pas réactif du tout. Bizarre.

Pourquoi je suis toujours planté devant cette porte, moi ?

Je secoue la tête et repars chercher le tee-shirt de Monsieur, qu'il a laissé dans le salon. Je ne vois pas les deux autres et supposent qu'ils sont dans l'angle qui forme ma petite cuisine personnelle.

Tant qu'ils font pas de conneries.

Je sors de la pièce avec le... chiffon, on peut pas appeller ça autrement, et rentre dans ma chambre.

C'est même pas de la qualité, en plus, ce truc.

Je pends le tissu à un cintre avant de sortir le sèche - cheveux de mon armoire et entreprends d'essayer de réparer les conneries de Matt. Je finis par m'énerver au bout de quelques minutes, puisque ça ne marche pas du tout, et essaie différentes techniques, en vain.

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant