Chapitre 7

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« - Aujourd'hui tu vas suivre le prince pendant sa sortie hebdomadaire. Il va voir un combat de boxe cette fois. Et comme il souhaite se mélanger à tout le monde, dans la salle, parce que pour lui c'est, je cite, "plus palpitant", tu vas devoir redoubler de vigilance. Il a demandé a n'avoir que toi comme garde du corps, je ne sais pour quelles raisons."

Décidément, cet homme a un véritable problème avec sa vie dorée, qui, j'en suis sûre, n'est pas si calme et platonique qu'il le dit. Je reste un moment interdite. Pas que je doute de mes capacités, j'ai de l'entraînement derrière moi, mais il ne pouvait pas choisir un lieu un peu plus sécurisé ? Je veux bien être performante mais je ne suis pas un personnage Marvel non plus. Si plusieurs personnes décident de nous attaquer simultanément, et qu'en plus l'un d'eux a une arme blanche, je ne pourrais pas être partout. Je n'ai pas le pouvoir de me dédoubler.

"- Où dois-je le retrouver ?"

"- Dans sa chambre mademoiselle, ma secrétaire va vous guider."

Je me lève du fauteuil en cuir italien qui m'a servie de siège les cinq minutes précédentes, et salue l'homme qui m'a annoncé ma mission de la soirée. Je sors de son bureau, beaucoup plus moderne que celui de Monsieur Suarez, pour découvrir une jeune femme aux airs chaleureux m'attendre. Droite comme un i, elle me tend un sourire et m'indique d'une voix forte, contrastant avec sa carrure plutôt frêle, de la suivre.

"- Bravo pour votre recrutement."

Je lui adresse un sourire franc pour la remercier. Ses orbes noisettes pétillent comme éternellement allumées d'une flamme incandescente. Voilà seulement deux minutes que je suis à côté d'elle, et déjà je sais que cette lueur rare dans ses yeux ne s'éteindra pas de sitôt.

" Nous devons avoir le même âge, ne penses-tu pas que l'on pourrait se tutoyer maintenant que nous sommes collègues ?"

Elle acquiesce et continue de monter les marches, toujours plus nombreuses, de ce somptueux palais. Nous échangeons quelques banalités durant le chemin et j'apprends qu'elle se nomme Vanylle, qu'elle est âgée de 24 ans, et qu'elle est une amie proche de la Princesse, malgré son poste de secrétaire. Cette dernière l'a aidé lors de son arrivée ici, car elle s'était perdue dans le palais, après être partie de son poste pour répondre à une exigence, plutôt déplacée, du Prince. C'est une tasse de café à la main et un croissant dans l'autre, que Vanylle avait percuté la princesse dans sa précipitation. C'est à partir de ce moment que des liens solides se sont créés.

Mon guide s'arrête devant une porte en bois massif imposante et se tourne vers moi. Elle me souhaite 'bon courage' d'un sourire et repart aussi vite qu'elle est arrivée, d'une démarche presque sautillante.

Je ne me démonte pas sous le poids de l'appréhension qui m'accable soudainement, et me redresse les épaules, un air confiant collé sur le visage. Je me répète inlassablement dans ma tête que je peux le faire.

"Entrez."

La voix roque, étouffée derrière cet amas de bois, me jette une traînée de frisson sur la colonne vertébrale. J'ouvre la porte après en avoir reçu l'autorisation, et exécute une référence légère.

"- A quelle heure partons nous, votre Altesse ?"

Il me scrute de haut en bas, un sourire en coin, puis plante ses yeux étrangement clairs dans les miens. Je ne baisse pas le regard, au contraire, je bombe un peu plus le torse fièrement. Je me suis toujours caché derrière cette façade fière, elle me donne l'impression d'être hermétique aux émotions négatives et me garantie de la force et du courage.

"- 20 Heures, le combat débute à 21H30. Mais vous ne m'accompagnez pas dans cette tenue."

Je fronce les sourcils, sans quitter son regard. Mon pantalon de tailleur et mes escarpins sont pourtant informels et très confortables. De plus, en cas de problèmes, mes chaussures sont très rapides à retirer.

"- Pourquoi cela, votre Altesse ?"

"-Nous serions repérer à cinq kilomètres à la ronde enfin! Quelle personne va à un combat de boxe vêtue d'un pantalon de tailleur, d'une chemise blanche, d'un trench-coat et de lunettes de soleil noires, coiffée strictement..."

Je souffle discrètement, constatant qu'effectivement il n'a pas tord, à mon grand damne. Seulement par fierté, encore et toujours, jamais il ne le saura.

"- Je fais comment pour me changer ?"

Un sourire satisfait se fraye rapidement un chemin sur son visage, l'arrogance donnant une lueur pétillante à ses deux orbes splendides. Il m'indique que nous passerons chez moi, en premier lieu.

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