Chapitre 16

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La semaine qui a suivie ma sortie shopping avec Lily-Rose s'est déroulée sans incidents particuliers. J'ai passé la plupart de mes moments libres avec elle, et nous avons noué un lien particulier malgré notre différence d'âge. Une affection singulière m'emplit le cœur pour sa personne unique. Nous rigolons pour les mêmes choses, et nous nous confions comme si nous nous connaissions depuis des années.

Quatre jours après la signature de mon contrat, une équipe de la garde rapprochée du roi a débarquée chez moi pour fouiller mon appartement et s'assurer que je ne voulais aucun mal aux gouverneurs de notre pays. Si vous voulez mon avis, en l'espace de quatre jours, si j'avais vraiment des mauvaises intentions, j'aurais déjà pu faire un carnage.

Dans trois jours, le Prince est convié à un gala de charité, organisé par la famille royale de Grèce. Je suis tenue de l'accompagnée et de le protéger. Je devrais me présenter à son bras, vêtue bien évidemment d'une belle robe et d'escarpins vertigineux. Nous embarquons demain matin à bord du jet privé royal, et nous serons logés dans un hôtel réservé par Chiago, ou plutôt par son assistant. Après la fameuse soirée de charité, nous resterons encore cinq jours pour affaires.

Visiter la Grèce a toujours fait parti de ma liste de vœux. D'après ce que m'ont raconté Dany et Sophia, mes parents, j'ai passé les dix huit premiers mois de ma vie là-bas. Ils m'ont rencontrés lors d'une de leur visite dans l'orphelinat où j'étais arrivée la veille de leur passage. Selon leurs dires, mon sourire resplendissait au milieu de ceux de tous les autres enfants. J'aurais couru dans les jambes de Sophia en m'accrochant à sa robe. Rapidement, elle et Dany se seraient pris d'affection pour ma petite bouille et auraient entamé les longues procédures d'adoption. Ils seraient restés sur place tout le long du traitement de leur dossier et auraient finis par repartir avec moi, à leur charge, ma survie totalement dépendante de la leur..

Assise sur mon canapé avec une tasse de thé entre les mains, je regarde un documentaire animalier quand mon téléphone, posé sur ma table de salon en verre, vibre brièvement.

Le numéro de Rosie s'affiche sur l'écran, que je déverrouille d'un coup de pouce. Son message -direct mais bref - s'affiche quasi instantanément :

Rosie :

Quel est le code de ton immeuble ? Je suis en bas, je dois venir te parler, c'est urgent.

De quoi veut-elle me causer ? Elle ne peut pas appeler comme toute personne new-age ?

Moi :

A668457. Mais tu sais, le téléphone ça existe de nos jours. Tu devrais essayé, c'est magique :)

Quelques instants plus tard, on toque à ma porte fermement. Je me traîne sans motivation vers cette dernière pour aller l'ouvrir, et je découvre derrière, une princesse, entourée de valises, accompagnée de trois vieilles dames, aux cheveux grisonnants. Toutes les quatre ont un sourire fier étendu sur le visage, les yeux pétillants.

- Tu n'as pas voulu venir aux essayages alors les essayages viennent à toi.

Lily écarte les bras pour me désigner ce qui l'entoure et je m'empresse de pousser ma porte pour la refermer. Un pied, savamment posé la coince et m'empêche de verrouiller mon seul rempart contre son idée monstrueuse.

J'abandonne toute résistance quand elle fait rentrer tout son régiment dans mon logement, à l'encontre de mon consentement et qu'elle me pousse d'une main ferme vers la salle de bain. La jeune fille m'ordonne de me mettre en sous - vêtements et de relever mes cheveux afin que nous puissions procéder aux tests des robes dans les "meilleures conditions".

Je souffle et me blâme intérieurement d'avoir refusé de me rendre à la séance prévue en début d'après-midi au palais pour que je puisse trouver une robe pour le gala. J'aurais dû me douter que cette petite tête de mule qu'est ma nouvelle amie n'allait pas abandonner aussi facilement. Me voilà donc forcer de me déshabiller par une gamine de dix-sept ans, dans ma propre salle de bain pour pouvoir choisir une robe que je porterais sans joie. Sérieusement, il n'y a rien de plus encombrant que cette chose là. Ne pas pouvoir s'avachir sur une chaise, être obligée de croiser les jambes afin de ne pas en dévoiler trop, avoir du mal à respirer normalement, enrubannée dans un tissu, ne me fait pas du tout rêver.

Je balance mon survêt' sur la baignoire, très vite rejoint par mon débardeur. Heureusement que je porte un bel ensemble qui montre juste ce qu'il faut, tout en mettant mes formes en valeurs. Je me vois mal arriver devant les quatre intruses avec un de mes vieux ensembles en coton moche, au bord de la rupture, usé par les années.

Je débloque la porte de la salle d'eau et rejoint mon salon d'un pas lent, dans une ultime tentative d'éviter la torture qui m'attend.

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